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Comment un consultant en NFT continue à faire de l’argent avec la crypto

Un courtier devenu consultant nous explique comment il surfe la vague durant la tempête.

Par
Billy Eff
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La dernière fois que j’ai parlé à Mikhail, il était au Mexique. C’était en mai, quelques jours après le krach monumental du marché de la cryptomonnaie, qui a perdu près de 300 milliards de dollars de valeur. À l’époque, sa mentalité était bien différente : malgré le krach, il s’en sortait et croyait que la situation serait vite réglée, que l’argent reviendrait rapidement.

Il avait quitté son emploi dans le service public pour être courtier sous le soleil de l’État de Jalisco, avec sa copine. Tout allait relativement bien, jusqu’à ce que sa copine perde son emploi, mettant à risque la possibilité pour le couple de vivre à l’étranger.

C’est à ce moment que Mikhail a compris le pouvoir de la communauté en devenant, du jour au lendemain, consultant professionnel en NFT.

Changer de vie

Quand je fais remarquer à Mikhail que j’ai l’impression qu’il n’a pas pris le temps de bien réfléchir à son nouveau métier avant de se lancer, il rit avant de soupirer longuement. « C’est juste arrivé tellement vite! J’étais loin, je n’avais pas d’argent. Il fallait que je me démerde », avoue-t-il.

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La relation de Mikhail avec la crypto commence avec les non-fungible token (NFT) – jetons non fongibles en français –, des œuvres d’art numérique uniques. Ceux-ci lui ont permis de faire de bons coups financiers durant la bulle spéculative de la fin 2021 et du début de 2022.

« Je ne veux plus autant de volatilité pour l’instant, j’aime savoir que je ne perds pas d’argent, quitte à ne pas le faire fructifier. »

C’est un ancien collègue, croisé par hasard, qui s’apprêtait à lancer un projet de NFT et qui a proposé à Mikhail d’intégrer son serveur Discord (un système de messagerie privée populaire dans le monde de la tech), lui permettant de devenir propriétaire d’un des NFT lorsque le projet serait en ligne. Étant déjà curieux à propos de la crypto, l’ancien courtier s’est dit que ce serait une bonne manière d’apprendre.

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« Je l’ai acheté environ 500 $, et je l’ai revendu pour deux fois la valeur initiale, raconte-t-il au sujet de son premier NFT. J’ai trippé et j’ai continué à le faire. Une fois au Mexique, je n’avais pas d’emploi, ma copine non plus. J’ai rappelé le gars qui m’avait vendu mon premier NFT pour lui demander s’il travaillait sur d’autres projets, s’il y avait des choses avec lesquelles je pouvais aider. Il m’a présenté à d’autres gens, je me suis bâti un bon réseau sur Discord et Twitter et ça m’a formé pour ma job de consultant en NFT. »

Apprendre son métier sur le tas

Comme Mikhail est un gamer de longue date, les projets qui l’intéressent ne sont pas des oeuvres artistiques au sens classique. Ce ne sont pas des exemplaires uniques, comme les tableaux peuvent l’être, mais plutôt des collections génératives de 3 000 à 10 000 NFT chacune. En général, il travaille sur des collections qui ont des fonctions de sociofinancement pour des initiatives de jeux vidéo en Web3.

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« Quand des gens souhaitent lancer un projet, ils me contactent, me parlent de leur vision et me montrent l’art, explique-t-il. Si j’aime ça, on discute de ma rémunération, du pourcentage d’équité que je devrais avoir dans le projet. Je les conseille sur la meilleure stratégie de campagne, comment le vendre sur Twitter, sur Discord.

« Et, après je pars le vendre, poursuit-il. J’en parle à mes contacts, qui en parlent à leur communauté. C’est une petite communauté, et tout le monde se connaît, et tout le monde veut acheter des NFT. Il s’agit de trouver des gens qui en ont déjà beaucoup, ce qui veut dire qu’ils ont beaucoup d’argent. Une fois qu’eux sont convaincus, tout le monde veut en acheter. C’est une job de vente, bro, c’est pas sorcier. C’est comme essayer de vendre des chars vintage. »

Depuis six mois, donc, Mikhail continue de bâtir sa notoriété dans le monde des NFT et estime avoir travaillé sur un peu plus d’une douzaine de projets à date. Il souhaite continuer dans le domaine des jetons qui auront une utilité dans le Web3. Il espère aussi un jour devenir le fondateur de son propre projet, mais ça, c’est pour plus tard.

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« Je cherche la stabilité avant tout »

Quelques jours avant que je ne m’entretienne avec Mikhail, le monde de la crypto vivait une énième crise, alors que FTX, un marché d’échange de cryptomonnaies, déclarait faillite, après des pertes de l’ordre de 8 milliards de dollars. Le fondateur de FTX, Sam Bankman-Fried, est mis en cause pour fraude et détournement de fonds.

« C’est une job de vente, bro, c’est pas sorcier. C’est comme essayer de vendre des chars vintage. »

Je demande donc évidemment au consultant, dont le métier dépend du marché très volatil de la crypto, s’il perd parfois espoir devant les échecs qui semblent se multiplier. Est-ce que tout ce marché est une arnaque? « Je ne sais vraiment pas… J’espère que non, répond-il. Je crois vraiment au pouvoir du Web3, aux opportunités que ça va créer au niveau des jeux vidéo et du métavers. Je crois que le monde s’en va vers ça… » Il espère qu’un ménage se fera dans la communauté pour rendre plus difficile ce genre d’arnaques.

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« Mais, pour l’instant, je reste sur mes gardes : je suis à un point où je cherche la stabilité avant tout, concède Mikhail. Entre toi et moi, je me fais payer en crypto, mais je convertis automatiquement tout ce que je reçois en USDC, comme c’est une crypto qui est arrimée au dollar américain et qui est garantie par espèce. Pour chaque dollar numérique, il y a un réel dollar américain, que je peux échanger en tout temps. J’ai même vendu toutes mes actions en bourse. Je ne veux plus autant de volatilité pour l’instant, j’aime savoir que je ne perds pas d’argent, quitte à ne pas le faire fructifier. »

Ce qui le motive à continuer, au-delà de l’argent, c’est surtout de savoir qu’il aide des artistes. Bien qu’il se soit spécialisé dans l’art virtuel, il voit l’utilité des NFT pour toutes les personnes créatives qui souhaitent financer leurs projets. Trouver son public est ce qui compte avant tout, et c’est là que réside toute la force de son travail, selon lui. « Il y a toujours des projets cool à trouver et des artistes à découvrir, dit-il. Il faut juste faire ses recherches et se forger une communauté. »

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Il travaille en ce moment sur quelques campagnes différentes, mais planche aussi sur son plus grand défi à date : « Expliquer à ma mère ce que je fais, et ce qu’est un NFT! »