Logo

Comment «No Scrubs» de TLC a sauvé Léane Labrèche-Dor

Un conte de fée particulier pour fêter les 20 ans du hit R&B.

Par
Léane Labrèche-Dor
Publicité

Pour célébrer les 20 ans de la sortie de No Scrubs de TLC, on a demandé à Léane Labrèche-Dor, une grande fan du groupe, de nous raconter comment ce succès R&B a marqué sa vie. Elle nous offre son récit sous la forme d’un joli conte de fées.

Il n’y a pas si longtemps, dans le comté Lambertois du grand royaume de Longueuil, vivait une petite princesse. Ce comté était bien connu pour son herbe très verte, ses maisons de briques anglaises bien carrées et ses habitants, vieux, conservateurs, blancs, et nantis.

Élevée à la cour, la princesse était formée (et excellait) dans toutes les activités dignes de son rang. Elle tirait un maximum de plaisirs à se plier à l’étiquette et l’appliquer à la lettre. Elle était disciple de la discipline et convaincue d’avoir touché à ce qu’était le bonheur.

À un certain âge, la petite développa même un goût pour les enseignements de l’Église… intoxiquée par une animatrice de pastorale qui eut la brillante idée de comparer la religion catholique et les valeurs judéo-chrétiennes au comportement de Belle, dans le classique de Disney.

Publicité

Évidemment, ce traquenard eut raison de la petite et l’entourloupa dans les méandres de la religion et tout ce qu’elle comprend.

Sa fascination pour la doctrine chrétienne finit par lui passer le jour où elle apprit qu’il était interdit à une femme de devenir prête — ce qui était à cette époque, ce que la princesse voulait faire plus tard.

Injustice.

Le comté venait d’assister à la naissance d’une petite féministe.

Mais surtout, à la naissance de sa curiosité.

La curiosité de tout ce qui ne ressemblait pas à sa vie, à son histoire, à son parcours, à ses racines. Si tout ce qu’elle connaissait pouvait la décevoir, la petite princesse rêvait alors de découvrir ce qu’elle ne connaissait pas.

Mon Dieu! Par où commencer?

Publicité

Et puis, eurêka!

La petite princesse, malgré ses étourderies passées, avait de très bons liens avec les enfants de la seigneurie voisine, les Bélanger-de-Perrier. Elle décida donc de prendre la route vers le manoir Perrier pour aller voir son amie Catherine et surtout son grand frère, le duc Gabriel. À trois, ils se dirigèrent vers le donjon. Et c’est là, où, pour la première fois, elle entendit une musique qui vint bousculer le monde qu’elle connaissait. Une musique qui, en un air très différent, lui exposait la réalité d’une autre vie, d’une autre histoire, d’un autre art : le hip-hop.

Ce fut l’amour.

Publicité

Certains pourraient dire qu’il coïncide avec une mode, une époque. Mais la princesse, elle, sait que cet amour n’aurait pu naître s’il n’avait été déclenché par quelque chose de spécial.

NO SCRUBS.

La princesse découvrit avec ravissement un nouveau monde.

Pour la première fois, elle sentait qu’elle découvrait quelque chose qui lui appartenait, à elle. Quelque chose qu’elle pouvait mieux connaître que ses parents, que les gens qui lui avaient enseigné… quelque chose de nouveau.

Publicité

NO SCRUBS — NO LIMITS!

Fini l’heure du thé, c’était l’heure du krump. L’heure du rap.

Fini les couettes serrées, fini les chemises. Fini la bienséance.

C’était l’heure des vestes courtes en denim.

L’heure de porter des pantalons taille-basse, avec plein de poches. (Elle réalisa plus tard qu’elle n’avait pas la shape pour porter ça et rectifia le tir, mais c’est une autre histoire).

L’heure de découvrir ce que c’était, de l’attitude.

L’heure de dire « fuck ».

L’heure de voir l’amour d’un nouvel œil.

L’heure de voir l’argent d’une autre façon.

L’heure de rencontrer ou raconter (?) une histoire différente.

L’heure d’entendre autre chose.

TLC, avec cette chanson, a ouvert une porte.

Une porte qui a mené à Destiny’s Child.

À Alicia Keys.

À Usher.

À Public Enemy.

À OutKast.

À Shaggy.

À Eve.

À Cypress Hill.

À Nelly.

À The Roots.

À Missy Elliot.

À Jurassic 5.

À 50 Cent.

Au Black Eyed Peas.

À Ashanti.

À Black Taboo.

(Au meilleur et au pire, mais toujours au fun. — Et j’en passe.)

Tout ça, grâce à TLC. Grâce à No Scrubs.

Merci TLC d’avoir sauvé cette petite fille.

Merci beaucoup.

Publicité