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URBANIA et Montréal en lumière s’allient pour transformer votre insomnie en positif (du moins, le temps de la Nuit blanche 2021).
Il est une heure du mat et ça fait deux heures que vous tournez en rond? Désolé de vous l’apprendre, mais l’insomnie a pris le contrôle de votre nuit, et vous ne gagnerez pas.
Je le sais, parce que depuis que j’ai cinq ans, tous les soirs, je ne peux pas dormir. Ç’a ben l’air que même si mon quotidien à l’époque était de faire de la peinture avec mes doigts pis d’apprendre l’alphabet, c’était assez anxiogène pour me garder éveillé la nuit.
j’ai finalement compris que le meilleur moyen de combattre l’insomnie était d’arrêter de m’endormir.
Ça fait très longtemps que je vis avec l’insomnie, mais avec le temps, j’ai fini par apprendre à utiliser cet état de fait à mon avantage. À force de tourner en rond dans mon lit, j’ai finalement compris que le meilleur moyen de combattre l’insomnie était d’arrêter de m’endormir.
C’est le conseil que je donnerais : quand l’insomnie se pointe, quittez votre lit et faites autre chose. Autrement, plus vous vous entêtez, plus vous stressez, moins vous dormez. Moins vous dormez, plus vous stressez et moins vous dormez, alors plus vous… bref, vous avez compris.
Afin de vous aider à quitter le lit et à vous changer les idées, voici quelques suggestions d’activités à faire pour occuper votre nuit.
Explorer la programmation de la Nuit blanche
Quand un festival se dévoue à remplir nos nuits, faut pas s’en priver! Vous n’arrivez pas à dormir? Alors rendez-vous sur le site de la Nuit blanche et appréciez le festival dans le confort de votre salon.
Vous voulez danser? Dirigez-vous vers les 24 heures du vinyle pour assister à une journée complète de DJ présentée par Le Casino de Montréal. Vous êtes plus du type cérébral? Alors le Grand quiz musical du Randolph vous attend.
Si vous voulez vous taper un peu de cinéma tout en savourant un délicieux popcorn maison, le Festival du nouveau cinéma vous attend avec une programmation spéciale de courts et de longs métrages sur le thème de la lune.
Si vous êtes du genre « party mix », alors le Cabaret de la Nuit blanche animé par Arnaud Soly est pour vous. Au menu, un spectacle multidisciplinaire qui comprend des prestations d’Émile Bilodeau, de Klô Pelgag, de Queen Ka, de Katherine Levac, de Daniel Grenier, d’Antonin Mousseau-Rivard et de Neev, en plus de la participation d’artistes visuels et de danseurs. Un buffet aux saveurs d’humour, de poésie et de musique, sans les bretzels que personne n’aime.
Finalement, si vous voulez vous laisser bercer par le doux son de personnes qui jasent, syntonisez La Virée nocturne de Radio-Canada dès 21 h. Vous pourrez notamment y entendre l’édition spéciale d’Il est toujours 22 h quelque part animée par Pierre-Yves Lord, qui sera suivie entre autres d’une prestation musicale de Clay and Friends, d’une lecture de nuit de Sarah-Maude Beauchesne (ça promet) et d’une virée historique avec Laurent Turcot. Si vous ne retrouvez pas le sommeil, au moins vous aurez appris quelque chose.
Si vous êtes plus du type « balado », ça se donne à La nuit des podcasts organisée par Zoofest, qui présentera cinq heures de podcasts en continu pour vous faire découvrir de jeunes humoristes.
Entre ça pis fixer votre plafond en soupirant, le choix est facile.
Écrire un journal
Souvent, ce qui nous garde éveillé la nuit, ce sont ces pensées qui spinnent en boucle dans notre tête. On se répète les mêmes affaires, on chiale mentalement sur notre journée, ou on se rappelle une discussion gênante avec notre crush à l’après-bal.
Le truc pour passer à autre chose, c’est le journal. Les soirées où je n’arrive pas à dormir, je sors mon cahier et j’écris tout ce qui me passe par la tête. Au début, écrire un journal, c’est bizarre. Y a effectivement quelque chose d’un peu absurde à écrire des trucs qu’on sait déjà, parce qu’on se les dit dans notre tête. Mais une fois que c’est fait, on se rend compte que, comme par magie, tout ce qui occupait notre cerveau est parti. C’est sur la feuille maintenant. Et ça fait du bien d’avoir laissé tout ça sortir.
Et qui sait, un jour, si vous devenez une légende dans un domaine quelconque, on pourra retrouver vos journaux après votre mort et les vendre des millions, ce qui assurera richesse, prospérité et yachts à votre descendance.
Cuisiner
Tant qu’à poireauter et à perdre de précieuses minutes de sommeil, pourquoi ne pas les mettre au service de votre avenir? Rendez-vous à vos fourneaux et cuisinez vos plats pour la semaine! Vous serez très content le lendemain soir, quand, léthargique à cause de votre courte nuit, vous n’aurez qu’à mettre votre souper aux micro-ondes.
Avouez-le, la paresse commence à vous coûter cher en livraison de nourriture. Et même si vous vous cachez derrière votre masque, le livreur vous reconnaît. Il le sait quand vous avez eu une mauvaise nuit.
Lire
C’est ma résolution chaque année depuis cinq ans. Chaque fois je me dis : « Cette année, je lis plus. » Mais la vérité c’est que j’ai jamais envie de me canter en journée le temps d’une séance de lecture.
Par contre, les nuits d’insomnie, la lecture devient ma meilleure amie. Assis en silence dans mon salon, je savoure un roman, ou un essai, et soudainement, tout a du sens.
S’évader ailleurs, à la lueur d’une lampe de chevet, est un plaisir qu’on sous-estime. Moi le premier.
Faire des exercices
Un peu comme la lecture, je n’ai jamais de temps le jour pour faire de l’exercice, pour la simple raison que ça ne me tente jamais. Sérieux : j’ai jamais compris comment les gens arrivaient à faire du sport en plein milieu de leur journée tout en restant fonctionnel ensuite. Quand j’ai fini de faire du sport, je suis dégueulasse… Je peux pas retourner au boulot : je dois me cacher, me nettoyer, panser mes plaies.
Heureusement, mon insomnie est là pour me garder en forme. C’est le temps de faire des push-ups, des redressements assis pis d’autres affaires de sport que les athlètes font.
Avec le temps, vous pourrez porter des cernes et des biceps d’acier.
Regarder par la fenêtre
Je pense que le plus grand privilège des insomniaques est le silence de la nuit. Les gens qui dorment ne savent pas ce qu’ils manquent.
Quand je n’arrive pas à m’endormir, je m’installe à ma fenêtre et je fixe la rue. Dans l’obscurité, on voit son environnement autrement. La vie à l’extérieur devient différente, on évolue à un autre rythme. Remplaçant le brouhaha du jour, le calme et l’introspection de la nuit font du bien.
Je me demande : où vont ces gens qui sont dans leur voiture? Vers quel endroit se déplace cet homme qui marche en plein milieu de la rue? D’où revient ce couple qui marche croche en riant? Je regarde le ciel, j’apprécie les rayons de la lune. Ce moment d’observation, ce temps d’arrêt dans le chaos, c’est le vrai cadeau des insomniaques.
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Que vous soyez insomniaque, couche-tard ou lève-tôt, la Nuit blanche 2021 a quelque chose pour vous dans sa programmation. Le 13 mars prochain, on se retrouve pour une édition virtuelle qui saura meubler votre nuit, à votre goût. Bonne Nuit blanche!