Logo

Comment lutter pacifiquement contre le racisme au Québec

Les coincer dans un parking, pourquoi pas. La violence, non.

Par
Fabien Kerneis
Publicité

Alors que la Fierté Montréal montrait toute l’ouverture et la beauté du Québec, notre capitale nationale vivait un dimanche assez honteux en cette fin d’été. Le regroupement La Meute, «un groupe non raciste» ne comptant que des blancs dans ses rangs, avait prévu un rassemblement pour dénoncer l’immigration illégale au Québec.

Pour lutter plus efficacement contre cette gangrène qui gagne le Québec, il y a des solutions plus fines.

Seulement, y’a comme un énorme hic qui fait émerger plusieurs questions dans nos têtes… est-ce qu’on doit tolérer un rassemblement extrémiste tout en faisant comme si le racisme était une opinion acceptable? Respecter la liberté de parole, est-ce que ça pourrait s’arrêter face à un néonazi, mettons?

Le symbole tatoué sur son bras est un Totenkopf, un symbole SS au cours des années 30.
Le symbole tatoué sur son bras est un Totenkopf, un symbole SS au cours des années 30.

***

Publicité

Pas de violence, c’est les vacances.

Mais taper physiquement sur La Meute, ça ne fait rien avancer. Ils sont «victimes» et leurs rangs gonflent grâce à cette exposition. Pour lutter plus efficacement contre cette gangrène qui gagne le Québec, il y a des solutions plus fines, parfois drôles et surtout, ben plus efficaces.

1. Un défilé contre sa propre idéologie

En Allemagne, dans la ville de Wunsiedel, des néonazis défilent chaque année en mémoire d’un ancien fidèle d’Hitler. Impuissante depuis des années, la ville avait réagi en 2014, avec une initiative pleine d’ironie. Pour chaque mètre marché par les néonazis, la ville versait 10 euros à l’association Exit Deutschland (une organisation européenne qui se bat contre l’extrémisme). En marchant dans les rues pour faire avancer leurs idées, ils amassaient de l’argent pour lutter contre leurs idées. À la fin de la journée, les néonazis avaient permis de récolter 10 000 euros contre la cause néonazie… 3 ans plus tard, l’histoire continue et les caisses de l’organisation se remplissent.

Publicité

À quand une grande marque québécoise prête à financer ce genre d’initiatives?

2. Prendre position quand on est une personnalité publique

À l’image de Karim Ouellet, qui a réagi sur les réseaux sociaux, on aimerait voir de plus en plus d’artistes et de personnalités publiques prendre la parole. Ne pas vouloir s’exprimer sur la politique c’est une chose qu’on peut comprendre. Ne pas s’exprimer sur la montée du racisme au Québec en est une autre. Bravo Karim, ça fait du bien de vous lire.

3. Savoir s’informer

Publicité

C’est peut-être la technique qui a l’air la plus simple, mais la désinformation joue un grand rôle dans la montée du racisme au Québec. Louis T l’explique d’ailleurs très bien dans cette capsule consacrée à l’immigration. L’importance d’avoir les vrais chiffres avec de vraies sources pour avoir un jugement éclairé se perd de plus en plus. C’est pour ça qu’aujourd’hui des gens se regroupent en meute pour lutter contre «la crise des migrants» alors que ben, y’a pas de crise de migrants.

Publicité

4. Des chiots plutôt que des discours haineux

Parce que Facebook devient une zone où ces personnes «anti-immigration» peuvent s’exprimer librement, entre eux et donc recruter chaque jour de nouveaux adeptes… pourquoi pas inonder leurs conversations de petites bêtes poilues toutes mignonnes? Pour essayer de mettre un peu de cute dans le laid mais surtout pour rendre toute conversation impossible. À chaque commentaire haineux, 10 gifs de chien. Puis qui sait, ça pourrait les attendrir un bébé pug qui fait d’la balançoire. Puis sinon tant pis, ça va les foutre en criss et c’est bien aussi!

5. Chanter

Publicité

Puis quand c’est Marie-Chantal Toupin qui s’exprime en message codé, on peut juste y répondre en chanson: «Comment j’pourrais te dire, comment j’pourrais t’écrire, c’que t’es, c’que tu penses, on n’arrive pas à le comprendre».

Il y a une semaine, suite aux événements de Charlottesville, on se posait la question de savoir si malgré tout le mal que l’on pense des suprémacistes, on devait les dénoncer au grand public et leur faire perdre leurs jobs? Pour découvrir cette réflexion avec Rachida Azdouz et notre rédactrice en chef Rose-Aimée Automne T. Morin, c’est par ICI.

Publicité
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Soyez le premier à commenter!