Lorsqu’on discute de féminisme, certains hommes ont pour réflexe de hurler « ON A AUSSI DES PROBLÈMES, NOUS LES HOMMES ! » Ils se bouchent les oreilles et resteront hermétiques à la question tant qu’on n’aura pas résolu leurs enjeux masculins. Certains boudent et vont même jusqu’à quitter la pièce lorsqu’on ne fait qu’effleurer le sujet du féminisme. Restez avec moi. Et si le féminisme était la solution à vos problèmes ?
Le taux de suicide plus élevé chez les hommes
C’est toujours le premier argument que l’on entend. C’est un fait. De trop nombreux hommes s’enlèvent la vie. D’un autre côté, des études démontrent qu’il y a un lien direct entre notre environnement et la pression qu’ont les hommes à se montrer invulnérables émotionnellement. Parce qu’il paraît qu’un vrai homme, c’est fort. Physiquement et mentalement.
Les hommes sont de réelles victimes du poids de ce fardeau masculin.
Le problème : si c’est mal vu de montrer ses émotions, c’est parce qu’on associe ça aux femmes, avoir des émôôôtions. Et si on considère humiliant de se comporter « comme une femme », c’est parce qu’on les considère inférieures à nous. Après tout, ça ne serait pas un problème d’agir « en femme » si les femmes étaient considérées nos égales.
À la place, on se replie sur nous-même. On refoule. On devient agressifs et irritables. C’est la façon virile de s’exprimer. Le féminisme, c’est chercher l’équité entre les hommes et les femmes. En cessant de dénigrer des actes sains, mais jugés « féminins », nous nous permettrions de les faire de façon assumée.
Ce n’est pas une compétition
C’est du travail d’équipe. C’est complètement inutile de blâmer les femmes parce que les hommes décrochent davantage à l’école. La solution réside dans la collaboration. Et si on revoyait à la hausse les salaires et les budgets dans l’enseignement, un milieu majoritairement féminin ?
Est-ce que plus d’hommes se consacreraient à la profession ? Est-ce que davantage de moyens pourraient sauver la mise de nos décrocheurs ?
Tout commence par de l’écoute.
À l’inverse, dans un esprit de rivalité, qu’est-ce qu’on pourrait faire ? Enlever des diplômes aux femmes pour les redistribuer aux hommes ?
Tout commence par de l’écoute. Lorsqu’on est en train de se jauger pour déterminer qui est le plus victimisé dans la société, on ne s’écoute pas. S’entraider, c’est bénéfique pour tous et toutes. Comme on dit : lorsque la marée monte, elle soulève tous les bateaux.
Oui, il y a différentes façons d’être féministe
C’est vrai, vous avez raison. Il y a des féminismes plus drastiques que d’autres, mais ce n’est pas une raison pour rejeter le féminisme en bloc. Il y a des films qui ne vous plaisent pas, êtes-vous en train de tourner le dos au cinéma au complet ? Est-ce que vous boudez la Fifa dans son ensemble parce qu’une seule équipe ne vous convient pas ?
C’est possible d’être pour la pornographie avec de bons arguments féministes comme c’est possible d’être contre la pornographie avec de bons arguments féministes. Et je ne suis pas de cet avis. Laissez mon porno tranquille, voyons !
Tout le monde gagne à partager
Nous les hommes, on est habitués à avoir toujours toute la pizza à nous. On a lâché quelques parts à travers l’Histoire (le droit de vote, entre autres), mais il nous reste encore un très gros morceau. On est terrorisé dès que, pour une fois, les femmes ont un quelconque avantage. On hurle à l’injustice parce que certaines boîtes de nuit nous facturent 5€ de plus l’entrée sans jamais réfléchir à l’iniquité salariale qui nous favorise.
Alors pourquoi dit-on « féministe » et non « humaniste » ? Parce que bien qu’on accepte que les hommes éprouvent de réelles difficultés, les femmes en vivent davantage dans l’ensemble.
Oui, les hommes paient davantage de pensions alimentaires, mais encore une fois, ils gagnent plus d’argent. Lorsqu’on réussira à atteindre une équité salariale, le montant des pensions pourra baisser. Vous n’êtes pas en train de payer un surplus parce que vous êtes victime de votre ex. Vous déboursez un supplément parce que la société la défavorise.
Alors pourquoi dit-on « féministe » et non « humaniste » ? Parce que bien qu’on accepte que les hommes éprouvent de réelles difficultés, les femmes en vivent davantage dans l’ensemble.
C’est dans votre intérêt de faire de votre mieux pour créer une société meilleure pour votre mère, vos sœurs et même vos filles qui vivent des menaces immédiates.
Être solidaire des femmes, ça ne peut qu’être bénéfique pour vous. Ouvrez-vous au féminisme. C’est ça, faire un homme de soi.
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Texte original adapté pour URBANIA France