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Sponso Centre d’écologie urbaine

Comment le budget participatif aide-t-il les organismes à  cultiver la démocratie à petite échelle?

Spoiler alert : c’est un véritable terreau fertile pour laisser pousser l’engagement citoyen.

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URBANIA et le Centre d’écologie urbaine sont fiers de vous présenter le monde du budget participatif, un processus démocratique qui redonne aux gens le pouvoir d’agir, de décider et, surtout, d’être des parties prenantes du changement!

Et s’il était possible de décider collectivement de l’utilisation d’une portion d’un budget plutôt que de laisser cette responsabilité entre les mains de quelques personnes? C’est en réponse à cette question que, dans un souci d’atteindre une plus grande justice sociale, le budget participatif est né en 1989 à Porto Alegre, au Brésil. L’idée était de permettre à la population de participer directement aux choix budgétaires de sa Ville.

Rapidement, cette belle histoire de mobilisation citoyenne a connu du succès et inspiré des milliers de personnes partout dans le monde. De plus en plus populaire dans les municipalités du Québec, elle s’invite même depuis peu dans toutes sortes d’organismes qui souhaitent renforcer une culture démocratique à échelle humaine en aidant leurs membres à mieux comprendre les processus décisionnels.

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Pour en savoir plus, je me suis entretenu avec Les Jardins de la Terre, un organisme à but non lucratif de Saint-Paul-d’Abbotsford qui forme et accompagne des personnes en difficulté d’insertion sur le marché du travail en leur offrant de la formation en agriculture. Pour la première fois cette année, cette entreprise d’économie sociale a expérimenté le recours à un budget participatif grâce au soutien du Centre d’écologie urbaine.

Le but? Permettre à tout le monde, peu importe son statut ou son parcours personnel, d’avoir la possibilité de proposer des idées et de voter pour un projet à réaliser collectivement.

Comment se déroule l’adoption d’un budget participatif?

Grosso modo, on propose des idées, on les évalue, on débat, puis on vote, autant sur le projet retenu que sur la façon dont il se réalisera. « Tout le monde avait la liberté de s’exprimer et avait une voix égale pendant les discussions. Se faire entendre équitablement est justement ce qui était apprécié », affirme Geneviève Labbé, conseillère en insertion, ravie que la direction générale se soit montrée ouverte à laisser une portion du budget – dans ce cas-ci, 10 000 $ – entre les mains des employé.e.s et des participant.e.s, sans les influencer dans leurs décisions.

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Cela dit, l’initiative a d’abord été perçue avec un mélange de curiosité et d’appréhension.

« Le concept restait flou et complexe pour moi. On se demandait : est-ce que ça va vraiment fonctionner? Quelles sont les charges de temps et mentales du projet? Est-ce que les participants vont oser proposer des idées? », raconte Geneviève Labbé.

Au total, 21 participant.e.s actuellement en parcours d’insertion ou ayant suivi les formations de l’organisme, neuf membres de l’équipe interne et même des membres du conseil d’administration ont pris part à au moins une étape du processus. Quand le jour du vote est arrivé, tout le monde a répondu présent!

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« Au début, on hésitait. On pensait réaliser un projet qui toucherait la collectivité au sens large, en proposant une activité à Granby, par exemple, mais, étant donné que nous sommes un organisme qui travaille avec et pour la communauté, on a choisi un projet qui aurait des retombées pour toutes les personnes qui œuvrent avec nous », résume Geneviève Labbé. Maintenant, il ne reste plus qu’à réaliser le projet, ce qui devrait se faire cet automne.

Une heureuse culture de la participation

Au-delà de la concrétisation du projet retenu, la magie a aussi opéré lors des échanges au cours du processus, s’émerveille Geneviève. Selon elle, il y a indéniablement un avant et un après : « On a vu des personnes réservées lever la main, proposer des choses, défendre leurs idées. Il y a eu des débats, mais aussi beaucoup d’écoute et de respect. » Pour plusieurs, c’était la première fois qu’on leur demandait leur avis sur une décision touchant leur milieu de travail.

« Les gens ont vraiment aimé l’expérience, parce qu’elle leur a permis d’améliorer leur confiance en soi en prenant la parole, mais aussi de se sentir écoutés et de rendre compte qu’ils ont un pouvoir d’agir. Certains ont même affirmé que ça a amélioré leur esprit d’analyse, et même leur capacité à lâcher prise », s’exclame Geneviève Labbé.

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Pour la conseillère en insertion, cette expérience a semé des graines qui continueront de pousser bien après la fin de la réalisation du projet. « Prendre conscience de l’intelligence collective d’un groupe est ce qui a été le plus frappant pour moi », ajoute-t-elle sans détour. Impatiente de démarrer un nouveau budget participatif, elle considère que cette démarche représente « une manière concrète d’encourager la participation et de valoriser le savoir et la créativité de chacun, tout en renforçant le sentiment d’appartenance à la communauté ».

En effet, cette initiative citoyenne prouve que la démocratie peut s’exprimer autrement que devant une urne, à une échelle plus humaine, dans sa communauté, avec des résultats concrets.

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Grâce au financement du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, le Centre d’écologie urbaine a accompagné des organismes souhaitant se doter d’un budget participatif et placer ainsi l’humain au cœur des décisions qui concernent son milieu de vie.

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Pour en savoir plus sur la mise en œuvre d’un budget participatif, rendez-vous sur www.bpquebec.ca : vous y trouverez une foule de ressources, dont des outils pratiques, un guide étape par étape et des cas inspirants. Les organismes y trouveront également une première boîte à outils pour les aider à lancer un processus de budget participatif adapté à leur réalité.

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