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Comment j’ai travaillé dans une maison hantée et survécu pour écrire un guide

9 étapes pour survivre au pire.

Par
Charles Beauchesne
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C’est comme ça à chaque automne, année après année. C’est aussi inévitable qu’être déçu sur un site de rencontres.

Quand arrive octobre, je gagne ma vie à être un monstre. Littéralement, ce n’est pas une espèce de métaphore pour laisser sous-entendre que je fais de la gestion de capital.

Qui dit octobre dit Halloween, qui dit Halloween dit maison hantée, qui dit maison hantée dit parc d’attractions, et qui dit toutes ces choses dit également « emploi boboche qui piège les travailleurs autonomes comme des guêpes dans le jus de pomme ».

Eh oui, que voulez-vous, il faut bien que quelqu’un se déguise en sorcière pour faire vivre des émotions (mollement) fortes à tous ces gens, mais n’est pas monstre de maison hantée qui veut! À bien y penser, c’est pas non plus comme si les gens s’envoyaient des jabs sur la gueule pour faire ce métier-là… Bordel, j’ai été forain… Cinq années de suite…

Anyway, si vous savez ce qui est bon pour vous, vous resterez le plus loin possible de cette horrible pièce de théâtre dont le personnage principal est « à quel point vous allez vous faire chier », pour le reste des humbles paumés qui n’ont plus rien à perdre.

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Voici Le guide Charles Beauchesne des 9 choses à savoir quand tu es comédien dans une maison hantée de parc d’attractions!

1. Les gens sont cons

Vous croyez que ça commence rough? Faites-moi confiance, ce sera votre première réalisation à vous aussi. Les amateurs de maisons hantées ne sont pas lauréats du prix Nobel d’avoir inventé le fil à couper le beurre, il va y avoir du dumbass. Restez calme, et tentez de trouver un moyen d’utiliser l’imbécilité des gens contre eux question de leur faire faire le saut et rentrer dans un mur par la suite.

2. Maintenez un bon taux de roulement

Aussi étrange que ça puisse paraitre, le réflexe initial des gens ne sera pas toujours de fuir face à votre présence monstrueuse. Beaucoup vont choisir de rester sur place suite au choc initial et s’adonner à ce que j’appelle le « R’garde donc si les costumes sont beaux ». Votre meilleur espoir dans ce genre de situation est de simplement disparaitre à reculons en les regardant droit dans les yeux. Ils vont se trouver nonos, ils ne sauront pas qu’ils se trouvent nonos, mais ils vont se trouver nonos… Félicitations, vous les avez un peu brisés de l’intérieur!

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3. Les gens ne seront pas nécessairement en état de conduire

Gérer du monde saoul? Mais bien sûr! Souvent désorientés et violents, méfiez-vous, ils sont sournois et personne n’est à l’abri d’un coup de poing sur la gueule parce que « j’ai cru que c’était une vraie momie »! Aisément identifiables à l’odeur, votre travail consiste à ne pas trop les effaroucher tout en vous assurant qu’ils titubent leur chemin jusqu’à la sortie en vous envoyant chier. Restez loin de leur blonde ou de leurs enfants et tout devrait bien aller, en fait, c’est exactement comme faire peur à un grizzly… Saoul…

4. Méfiez-vous des enfants

Cibles faciles pour la plupart, certains enfants comprennent néanmoins la supercherie plus rapidement que d’autres. Quand les procédés traditionnels tels que faire « bouh! » échouent, vous serez content d’apprendre qu’on peut aisément, en tant que monstre, se rabattre sur un peu de violence psychologique, histoire de leur faire passer minimalement un mauvais moment. Par exemple :

— Rawr!

— T’es même pas un vrai monstre!

— T’es gros pis un jour les gens que tu aimes vont mourir!

— Mamaaaaaaaan!

C’est aussi facile que ça!

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5. Les couples sont d’un ennui mortel

Ils se synthétisent généralement à : chum pousse péniblement sa blonde terrorisée en riant parce que « T’es ben moune bé! », et tout ceci à la vitesse des glaciers… Généralement, le gars a insisté pour faire la maison hantée question de se valoriser ainsi que la présence de ses testicules. Ne faites rien, regardez-les passer en les fixant d’un regard plein de jugement et dévalorisez ainsi un homme aux yeux de quelqu’un qui l’aime.

6. Si vous êtes une femme, préparez-vous à du harcèlement sexuel dans le tapis

Comme je l’expliquais plus tôt, les gens sont cons et vous risquez de vivre quelques moments « En tout cas la vampire je la laisserais me mordre oussé qu’a veut! ». Gardez votre calme une fois de plus et dites-vous que beaucoup de ces gens placent des conserves de pâtes Scooby Doo sur des étagères à l’épicerie. Ensuite, passez au point numéro 8.

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7. Décrocher ça fait peur

Quoi? Tout ce temps vous étiez un humain? Très souvent les gens se laissent aller au jeu et oublient que sous le monstre se cache un comédien financièrement en difficulté. N’hésitez pas à leur rappeler… Pas que vous êtes financièrement en difficulté, mais… de toute façon, exemple :

— Ouais, la sorcière j’y ferais pas mal *rire d’épais*.

— C’est dommage, parce qu’il y a quatre gars de la sécurité qui t’attendent justement pour ça.

Ou quelque chose du genre, laissez libre cours à votre imagination.

8. Si quelqu’un fait une crise de panique (ça arrive souvent) ne vous payez pas un power trip de monstre

Utilisez votre jugement, quelqu’un qui a de la misère à respirer en convulsion par terre n’a peut être pas nécessairement besoin de dealer avec des monstres supplémentaires. Rien ne vous oblige à aider qui que ce soit par contre! Personnellement je quitte en me frottant les mains.

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9. Économisez-vous

Faire « bouh » à longueur de journée est un excellent moyen de soupirer de la poussière après la première fin de semaine. Très souvent, ne rien dire est tout aussi terrifiant que rugir comme un mongole, et c’est surtout beaucoup plus économique en Fisherman’s friend. Sinon, il y a toujours moyen de s’organiser un petit spot entre les groupes pour boire un chocolat chaud tout en cherchant sur Tinder les chicks que vous avez terrorisées plus tôt.

Oui, oui, je suis allé là…

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