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Comment être un bon allié pendant le Mois de l’histoire des Noirs (et le reste du temps aussi)
Salutations, Terriens et amateurs intergalactiques de dérives malaisantes! Attachez vos ceintures – nous sommes entrés dans le délicieux cirque qu’est le Mois de l’histoire des Noirs avec plus de facettes qu’une boule disco.
Au menu : un mois d’acrobaties et de conversations gênantes, et une vague inattendue de tounes de Boule Noire et de produits dérivés Black Panther.
Si ce mois est l’occasion de célébrer, d’éduquer et de réfléchir collectivement, il est trop souvent abordé avec un grand manque de sincérité, si bien qu’il est devenu la référence en matière de performativité involontaire. Alors, comment être un bon allié sans utiliser le Mois de l’histoire des Noirs pour colorer son feed Instagram ou, pire encore, « tokeniser » les personnes de couleur? Immersion dans les dérives de ce mois fantastique.
Ceci n’est pas une pièce de théâtre
Tout d’abord, abordons l’éléphant dans la pièce : la tentation qu’ont certains à confondre leur devoir d’allié avec une performance joliment chorégraphiée sur les réseaux.
Comme dans un épisode de sitcom sur la prise de conscience d’une entreprise, on voit des marques revêtir de symboliques capes culturelles, armées de hashtags et de logos aux couleurs panafricaines.
N’oubliez pas qu’être un allié ne consiste pas à faire étalage de votre « wokeness » nouvellement acquise.
Soyez plutôt l’ami cool et lowkey qui apporte des snacks sympas à la soirée – vous êtes là pour les bonnes raisons, pas seulement pour les séances photo, right?
Pour éviter les pièges de l’allié performatif, pensez à ceci : il est important d’amplifier les voix des Noirs sans leur voler le micro. Pas la peine de faire un post sur tout ce que VOUS avez fait de transcendant pour aider la communauté noire. Faites vos contributions dans le silence le plus complet, partagez les pages d’activistes, les initiatives, et les associations qui, elles, travaillent d’arrache-pied toute l’année.
Bref, utilisez votre plateforme pour partager les voix des Noirs plutôt que de coopter le récit.
La diversité n’est pas une case à cocher
Alors que les salles de réunion se transforment en comédie-club et que les entreprises naviguent les eaux de l’inclusivité avec la grâce d’un pingouin, comment éviter la voie périlleuse de la « tokenisation »?
Difficile, vous me direz, mais pas impossible.
Au lieu de traiter les personnes de couleur comme des accessoires servant à diversifier votre cercle social ou votre lieu de travail, engagez-vous sincèrement avec elles. Non, la nouvelle employée « basanée » d’origine italienne ne compte pas comme une personne de couleur pour votre application B Corp. Et ne demandez pas systématiquement à vos collègues noirs d’animer les conversations de votre comité sur la diversité.
Parce qu’entre vous et moi, ce ne sont pas ces personnes qui en ont le plus à apprendre sur le sujet. Là-dessus, je vais vous dire quelque chose qui va probablement vous choquer.
Le racisme et la discrimination ne concernent pas vraiment les personnes noires. Attends, quoi?
Oui, oui, les personnes de couleur subissent des discriminations dès leur plus jeune âge et abordent régulièrement ces sujets dans leurs cercles respectifs.
Parlez-en plut ôt dans vos cercles blancs. L’un des moyens les plus efficaces pour vous de lutter contre le racisme est d’engager des conversations, parfois gênantes certes, avec vos proches. Ne comptez pas sur votre belle-sœur haïtienne pour parer au manque d’éducation de matante Sylvie. Vous aurez plus d’impact qu’elle, croyez-moi.
L’année dure 12 mois
Être un allié est un marathon, pas un sprint ; il ne s’agit pas seulement de partager une publication ou de participer à une manifestation. Il s’agit de s’engager sur le long terme, même lorsque les hashtags disparaissent.
Si vous avez des doutes sur certains sujets, posez des questions avec respect.
Comprenez que différentes personnes au sein de la communauté noire peuvent avoir des perspectives et des expériences diverses. N’oubliez jamais que Google est un outil fantastique et qu’il ne lèvera pas les yeux au ciel si vous lui posez une question pour la énième fois. Renseignez-vous sur les luttes auxquelles la communauté est confrontée. Plongez dans la littérature, les documentaires et les conversations qui permettent de comprendre de manière nuancée l’histoire des Noirs et les enjeux contemporains.
Croyez-moi, c’est plus instructif que de regarder des vidéos de chats sur Internet.
Ne comptez pas sur vos amis ou collègues P.O.C. pour parler au nom de toute la communauté ou pour faire des recherches à votre place – ils ont une vie à vivre qui ne se résume pas à être votre encyclopédie raciale.
Alors, enfilez votre chapeau d’allié, laissez tomber vos pas de danse et construisons un monde où les liens authentiques et la compréhension prévalent – pas seulement en février, mais tout au long de l’année.
Et sur un bon petit contretemps, santé à mes frères, à mes sœurs, au Mois de l’histoire des Noirs… et à toutes ses délicieuses dérives!