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Comment dire «non» au travail quand on a l’habitude de toujours dire «oui»

Ça prend parfois du courage, mais c'est bon pour tout le monde.

Par
Michelle Paquet
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Vous vous êtes sûrement déjà retrouvé dans l’une de ces situations:

– Votre téléphone sonne lors d’un brunch familial pendant votre jour de congé et on vous demande de remplacer un.e collègue.

– Vous êtes sur le point de quitter le travail pour un 5@7 et on vous demande de rester un peu plus longtemps pour aider avec un projet.

– Vous avez mille choses à faire au bureau, mais on vous demande d’ajouter une tâche à votre horaire «tant qu’à faire».

C’est le genre de situation où on dit «oui» une fois de temps en temps, pour aider, pour montrer qu’on sait jouer en équipe, pour démontrer sa bonne volonté à son boss. Mais que faire si ce genre de demande commence à être la norme plutôt que l’exception? Comment dire «non» quand on a toujours l’habitude de rendre service?

On connait tous des collègues ou amis qui, au contraire, ne se poseraient même pas de questions et pour qui dire «non» est presque une seconde nature. Les gens qui répondent «ben voyons, pourquoi tu lui as pas dit que t’en avais déjà beaucoup trop à faire» quand on leur parle de notre charge de travail qui n’a pas de bon sens ou de nos heures supplémentaires qui s’accumulent. Ceux qui se disent qu’on a juste à «mettre nos culottes» pour se faire respecter au bureau.

Ils n’ont pas totalement tort, mais ce n’est pas si simple que ça.

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Pour ceux qui disent toujours «oui» et qui pensent toujours être capables d’en prendre plus et de tout faire, le «non» peut être pas mal épeurant. On peut avoir peur de ne pas avancer aussi vite qu’on le voudrait, d’avoir l’air faible ou incapable de «faire la job». Mais vraiment, savoir imposer ses limites au travail, ça bénéficie à tout le monde.

Voici quelques trucs pour dire «non» (efficacement) à son/sa patron.ne.

Clarifier les attentes

Avant tout, c’est bien de poser des questions sur ce qu’on attend de nous. Par exemple, si notre supérieur veut ajouter une tâche à notre to-do list, c’est bien de clarifier tout de suite ce qu’implique cette tâche et pour quand elle doit être faite.

Poser des questions est vraiment un atout dans ce genre de situation. Ça nous évite de prendre position immédiatement et ça invite la personne qui demande une nouvelle tâche à réfléchir.

Poser des questions est vraiment un atout dans ce genre de situation. Ça nous évite de prendre position immédiatement et ça invite la personne qui demande une nouvelle tâche à réfléchir.

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En posant quelques questions, on peut mieux déterminer si la charge de travail supplémentaire peut entrer ou non dans notre horaire, et ça peut aider les autres à mieux cerner leurs propres besoins. Au bout du compte, tout le monde y gagne lorsque les employés ont le temps de bien faire leur travail et ne sont pas constamment stressés.

Comment refuser

Si vous ne pensez pas être en mesure de bien accomplir la tâche demandée, c’est bien de ne pas seulement refuser, mais d’essayer de trouver une solution. Dans une série d’articles du Globe and Mail sur les microcompétences à acquérir au travail, on explique entre autres que dire «non» permet d’établir des limites et d’ajuster les attentes.

En proposant par exemple de repousser le deadline d’un autre projet pour pouvoir prendre cette nouvelle tâche, ou en proposant de fragmenter le travail à faire et de le diviser entre quelques employés, on démontre qu’on veut être utile, tout en instaurant ses limites.

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Dans un cas où il faut carrément refuser, par exemple si on nous demande de prendre un quart de travail de plus et que c’est impossible, il faut être ferme, mais plein de tact. C’est bien aussi d’expliquer les raisons du refus, mais sommairement, sans tomber dans une longue justification qui laisserait penser qu’on a tort de refuser.

Parfois, il faut dire oui

C’est certain que si une situation hors de l’ordinaire survient, ça peut être préférable de dire oui. Lorsque c’est une urgence ou qu’un collègue a vraiment besoin d’aide, par exemple.

Pour montrer qu’on est un.e team player, il vaut aussi mieux dire «oui» plus souvent lorsqu’on vient d’être embauché.e ou promu.e.

Si la surcharge et le stress deviennent la norme et que le travail prend toute la place, ça peut vite se transformer en pente glissante vers l’épuisement.

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En gros, c’est correct de dire «oui» au travail supplémentaire lors de situations exceptionnelles. Et «exceptionnel» est vraiment le mot-clé dans tout ça. Car si la surcharge et le stress deviennent la norme et que le travail prend toute la place, ça peut vite se transformer en pente glissante vers l’épuisement.