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Sept étapes qui vous garantiront (presque) une inclusion dans la liste longue du prestigieux Prix polaris l’an prochain.
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Avoir un label
Et enregistrer sur une étiquette de disque connue, si possible. Par exemple, Bonsound, Grosse Boîte / Dare to care, Audiogram et quelques autres ont su placer leurs titres dans la liste au fil des dernières années, à coup de rappels médias… alors qu’un label tout vert comme Coyote (qui avait des chances en 2013 avec Karim Ouellet et, cette année, surtout Klô Pelgag de même que le sublime Les ombres longues d’Antoine Corriveau) n’a pas pu accéder au palmarès… Mais ça ne saurait tarder, je vous en passe un papier.
Dans le cas des indés, de ceux pour qui le crédo DIY sied à leur démarche, le sommet Polaris en est un qui est franchissable, mais qui sera assurément parsemé d’embûches. Alaclair ensemble y est parvenu l’an dernier. Il faut dire que leur galette était particulièrement réussie et répondait à plusieurs autres critères énoncés dans ce texte.
Pour ce qui est des labels anglophones, faire affaire avec des gros noms comme Paper Bag (assuré d’un ou deux titres, parfois trois dans la liste depuis la création du prix), Arts & Crafts (idem) vous assure un capital de sympathie probant, alors qu’être sous contrat sous une étiquette sélective comme Secret City qui, cette année, a fait un tour du chapeau en plaçant ses trois parutions de l’année (Owen Pallet, Thus Owls et Basia Bulat) dans le top du top, assure d’emblée à ton album un certain renom.
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Créer le consensus
Les journalistes francophones qui prennent part au jury du Prix Polaris ne composent que 25% de l’ensemble de ses membres, le consensus autour de votre parution se révèle on ne peut crucial. Dans le cas des plus récents opus d’Alex Nevsky, des Hay Babies ou de David Giguère, ces opus ont connu un accueil plus qu’amical de la critique, mais le manque de consensus a nui à leurs chances de se placer au sein des glorieux 40. Tout le contraire, donc, de Philippe B et de son sublime Ornithologie, la nuit qui a été encensé par tout un chacun, et ce, dans une proportion supérieure à tout ce qui a été lancé cette année. Un atout, particulièrement lorsqu’il est question de chanson à texte.
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Séduire le rest-of-Canada
Certains albums qui bénéficient d’un rayonnement minime dans la Belle Province auraient tout intérêt à partir en campagne de séduction auprès de la presse anglophone canadienne. Envoyer copies promo, proposer moult concerts exclusifs, mousser sa réputation auprès de ces membres du jury qui, autrement, n’aura pas le réflexe d’aller écouter ce magnifique album de, disons, Viviane Audet. Ou de Forêt l’an dernier.
Jimmy Hunt, par sa dégaine très dandy british et ses sonorités disco-pseudo-Gainsbourg-rencontre-Bowie-sur-les-mush, se distingue grandement aux oreilles de celui qui ne comprend pas les nuances de la langue de Molière, encore moins de la poésie Québ’. La même chose s’est produite avec le solide second opus de Peter Peter l’an dernier. Les journalistes anglos ont embarqué. Cela a été le cas aussi des Sœurs Boulay, à qui l’on prêtait des accointances esthétiques et mélodiques à celles des Sœurs McGarrigle.
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Engager Emmanuel Éthier à la réalisation
On le voit partout, ce talentueux garçon. Sur scène, avec Passwords, dans le band de Cœur de Pirate et Jimmy Hunt et parfois avec Kandle. Les trois albums qu’il a réalisés (ou coréalisé dans le cas de Peter Peter) se sont retrouvés dans la longue liste respectivement en 2012, 2013 et 2014 (Cœur de pirate, Blonde ; Peter Peter, Une version améliorée de la tristesse ; Jimmy Hunt, Maladie d’amour).
Il est top, ce mec. Et a plus d’un projet dans son baluchon (notamment le EP – in English please – de Lisa LeBlanc).
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Faire du hip-hop
Potentiellement parce que le mole hip-hop se révèle plus aisément malléable et, du coup, permet à ses idéateurs d’émerger facilement du lot par sa créativité de réalisation, par sa langue plus près de l’anglais (sans doute: Radio Radio et Dead Obies) trois albums hip-hop se sont placés dans la longue liste au cours des quatre dernières années.
Tu fais de la chanson folk ou de la pop ? Garoche ta guitare en bas du pont Jacques-Cartier et tente ta chance dans le hip-hop.
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Sortir du lot
Que vous soyez de la communauté LBGT, issue de l’une ou l’autre des premières nations, que votre band soit composé à 95% de manchots et d’artistes du cirque, il appert évident que le caractère unique d’une proposition musicale permet à son ou ses créateurs de se démarquer.
Prenez l’exemple du trio A Tribe Called Red (finaliste l’an dernier), Tanya Tagaq (chanteuse de gorge d’originine inuit en lice cette année), Rae Spoon (artiste transgenre en lice cette année), Zaki Ibrahim (chanteuse soul/world basée en Afrique du Sud en lice l’an dernier), YAMANTAKA // SONIC TITAN (projet artrock qui amalgame arts visuels, jeu vidéo et musique), Radio Radio (qui a piqué l’attention de tous avec leur hip-hop mélodique chanté en chiac)…
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Faire un bon album
Si simple, mais si compliqué. Pas vrai ?
PS : Oh, aussi. Habiter Montréal ou Toronto.
AD MEMORIAM
Ces talentueux artistes que l’on aurait aimé voir dans la liste 2014: