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Comment appelle-t-on un influenceur qui n’a plus d’influence?
Une nouvelle étude révèle que le taux d’engagement des influenceurs Instagram est probablement à son plus bas depuis l’apparition du concept des influenceurs et de leurs publications commanditées.
On parle ici d’un taux d’engagement (ratio like/nbr. d’abonnées par publication) pour les publications commanditées passant de 4%, il y a trois ans, à 2,4% pour le premier trimestre de 2019 et de 4,5% à 1,9% pour les publications non commanditées, lors de la même période.
La firme InfluencerDB, qui est derrière l’étude, explique que cette baisse a été particulièrement considérable dans la dernière année, et ce, peu importe le domaine des influenceurs : beauté, mode, voyage, lifestyle, etc.
L’indifférence face à l’influence
Étrangement (ou pas), cette baisse coïncide avec une hausse considérable du nombre de publications commanditées par des influenceurs partout en Amérique du Nord dans la dernière année. On parle d’une hausse de 150%.
Les utilisateurs des plateformes sociales ont développé un certain flair à percevoir les publicités (de plus en plus subtiles) des réseaux sociaux.
Il y de quoi être fatigué de se faire constamment servir autant de publications commanditées. Cette surcharge mène, conséquemment, à une perte d’attention (et surtout d’intérêt) face aux contenus proposés par nos ami(e)s les influenceurs.
Le rapport The Streetwear Impact avance des conclusions similaires. Les influenceurs ont considérablement perdu de leur efficacité. Les utilisateurs des plateformes sociales ont développé un certain flair à percevoir les publicités (de plus en plus subtiles) des réseaux sociaux, mais aussi, une crainte face à la bullshit qui pourrait leur être présentée.
On n’est pas à un scam prêt sur Instagram. Fyre Festival, on te voit!
Et justement, cette baisse d’influence reflète-t-elle notre écoeurantite d’être « influencé »?
Influencé par qui?
Parce qu’on va se le dire, qu’ossé ça, l’influence? Il y a des influenceurs/influenceuses, des micro-influenceurs, des nano-influenceurs? Tout le monde est donc un peu influenceur finalement? C’est facile de se perdre dans toute cette folie d’influence.
Jusqu’à présent, le « vecteur commun » accepté par une majorité était les likes pour le commun des mortels, et le taux d’engagement, pour les genses de marketing, non?
Plus de likes ou d’engagement = plus d’influence? C’est ça l’affaire, pas nécessairement.
Les micros et nanos, qui ont généralement moins d’abonnées, offrent un gage d’engagement plus élevé que les influenceurs vedettes aux millions d’abonnés grâce à la proximité de ceux-ci avec leurs abonnés. Plus besoin d’avoir un nombre d’abonnés faramineux pour influencer.
Le micro œuvre dans un créneau spécifique, il est passionné par un truc (beauté, alimentation, voyage, etc.) Le nano, lui, a moins de contraintes face aux produits, c’est une personne active sur les réseaux sociaux avec un certain nombre d’abonnées.
Une fois qu’on combine toutes ces personnes à qui nous sommes abonnées : influenceurs, vedettes, les micros, les nanos, ça fait pas mal de monde.
L’authenticité, y’ousqu’elle est?
Vous rappelez-vous, début mai 2019, quand Instagram a annoncé son intention de supprimer le nombre de likes de sa plateforme afin de permettre aux utilisateurs de se concentrer strictement sur les contenus au lieu de la performance desdits contenus?
Un influenceur sans son influence, ce n’est plus grand-chose.
Depuis, les utilisateurs canadiens, vous, moi, avons été sélectionnés pour tester ce nouveau feed n’affichant plus la précieuse « unité de mesure de l’influence ». Ne plus avoir ce nombre comme indicateur de qualité/pertinence/succès/influence, changera-t-il notre perception de ce qui s’affiche lors de nos (longues) séances de scrolling excessives?
Un retour vers du contenu de qualité/pertinence/succès/influence? Le pari d’Instagram a-t-il été gagné? Dur à dire.
Toutefois, avec les chiffres qu’on a aujourd’hui, la tendance semble se tourner vers une refonte des fondements de ce qu’on connaît de l’influence Instagram.
Parce qu’un influenceur sans son influence, ce n’est plus grand-chose.