Logo
Combien ça gagne, une gardienne d’enfants?

Combien ça gagne, une gardienne d’enfants?

Chose certaine : ça a suivi l’inflation.

Par
Charlotte Glorieux
Publicité

Je pense pouvoir affirmer hors de tout doute raisonnable que tout le monde a au moins une fois dans sa vie été le garant de la sécurité de la progéniture d’autrui. Que ce soit le fils morveux du voisin ou le nouveau bébé adorable de votre sœur, on finit tous par y passer.

Pour ma part, ça a été le fils de mes voisins. L’expérience n’a eu lieu que quelques fois à peine ; il était gossant et j’en avais assez de le distraire en jouant au mini-hockey dans le sous-sol familial. Je me souviens aussi avoir trouvé ça bien mal payé pour le trouble que c’était.

On devait être en 2013, et j’avais empoché la modique somme de 15 $ pour une soirée de dur labeur à endosser le rôle de la gardienne de but étoile, bien malgré moi.

Bref, 15 $ pour se faire taper dessus à coups de balle en plastique.

Heureusement pour ceux et celles qui œuvrent de nos jours dans les foyers des autres pour s’assurer de la survie de leurs mioches, il semblerait que les salaires des gardiennes ont suivi la courbe de l’inflation. Alors, combien ça gagne, une gardienne? Est-ce que les heures passées à jouer au mini-hockey en valent le coup?

Publicité

L’art de négocier

Pour Juliette, 15 ans, arrivée de France et vivant sur la Côte-Nord, le choix de garder des enfants s’est fait tout naturellement. Elle gardait déjà ses jeunes frères et sœurs, et c’était le moyen le plus simple de faire un peu d’argent.

Elle demande 11 $ de l’heure, un tarif qu’elle qualifie elle-même de « raisonnable » et qui lui permet de rester compétitive.

« Je suis quand même sous la moyenne parce que j’ai des amies qui font du gardiennage et elles sont quasiment toutes à 15 $, donc ça me permet d’avoir plus de clients. »

En questionnant d’autres gardiennes œuvrant sur l’île de Montréal, les taux horaires tournaient davantage autour de 15$ et 20$. Certaines augmentent aussi à 25$ (ou plus) lorsque c’est toute la fratrie qui se fait garder. Juliette explique vouloir rester aussi bas en raison de son jeune âge et de son expérience.

Publicité

Juliette a trois familles qui font régulièrement appel à ses services, et selon elle, établir une routine est la clé du succès : « Je les fais passer en priorité. »

La jeune Française s’est fait conseiller de demander davantage lorsqu’elle garde des bébés, mais elle a fait le choix de rester au même tarif, même si elle doit changer des couches.

On lui a déjà aussi soufflé de charger plus lorsqu’elle garde des enfants la nuit, mais Juliette s’en est abstenue : « Vu que tu peux pas aller dormir, t’aurais le droit de demander plus, mais c’est pas un truc que j’applique. »

Si Juliette se limite à un salaire horaire de 11 $, ses amies, elles, ne se sont pas fait prier pour demander quelques dollars en plus, mais est-ce la réalité des autres gardiennes?

En faisant un petit tour sur SOS Garde, un site qui permet aux parents de trouver en urgence, ou pas, une gardienne pour leurs enfants, j’ai pu voir une ribambelle de prix oscillant entre le très raisonnable et la limite de l’ostentatoire.

Publicité

Prenons par exemple Saint-Jérôme. Le site indique que le salaire moyen d’une gardienne y est de 16,82 $ de l’heure. À Montréal, on se situe plutôt autour du 15 $ de l’heure. Et si on se déplace dans le quartier huppé d’Outremont, la moyenne pour une gardienne est aussi de 15 $ de l’heure, mais certaines vont demander jusqu’à 30 $ de l’heure pour leurs services. De quoi faire réfléchir des parents qui voudraient s’offrir une date night!

Gérer les parents

Une chose que Juliette n’apprécie pas de son gagne-pain, ce ne sont ni les couches, ni les pleurs, mais la gestion des parents.

Elle pense au scénario classique des parents poules qui ne veulent pas quitter leur enfant une fois le moment venu. « Le parent traîne, et t’as un peu envie de lui dire : “Il faudrait que vous y alliez”, parce que plus vous restez, plus votre enfant ne veut plus que vous partiez. »

Résultat : elle se retrouve seule à gérer une crise de larmes qui aurait facilement pu être évitée.

Publicité

Malgré tout, Juliette relate qu’entre les longues heures et les parents un peu trop collants, le jeu en vaut la chandelle.

Pour elle, c’est une manière qui lui plaît d’allier le pratique à l’agréable : « J’aime les enfants et je trouve la présence des bébés très apaisante. »

Ça donne presque envie!

Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Soyez le premier à commenter!
À consulter aussi