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Combien ça gagne, une esthéticienne?
Même si l’été rime souvent avec pique-nique et sundae décadent, un troisième élément prime au-dessus de tout ce qui pourrait vous apporter de la joie et du bonheur en cette période estivale, et j’ai nommé : la crème solaire.
Pour vous assurer un avenir heureux et une peau resplendissante au cours des prochaines décennies, la crème solaire est une étape indispensable de votre routine de skin care quotidienne, été comme hiver, beau temps, mauvais temps.
« Si tu ne mets pas de crème solaire chaque jour, je sais pas ce que tu fais », lâche Jeanne, une esthéticienne cumulant neuf ans et demi d’expérience, avec l’aplomb de quelqu’un qui a vu trop de fronts brûlés pour rester silencieuse.
Si Jeanne et ses collègues sont là pour nous sauver la peau — littéralement —, combien vaut leur expertise? Est-ce qu’on paie le prix fort pour leurs conseils, leurs soins, leur savoir-faire?
Bref, combien ça gagne, une esthéticienne?
Dans un métier aux perspectives vastes, la réponse fluctue.
Le trio magique
Le salaire d’une esthéticienne dépend d’une série de variables bien concrètes. D’abord, il y a la localisation, affirme Jeanne qui a travaillé pendant 8 ans dans un salon sur la Rive-Sud.
Autre facteur déterminant : le type de services offerts par une esthéticienne. Offrir des manucures, des pédicures, des soins du visage, des épilations à la cire, voilà le quotidien de l’esthéticienne classique.
Pour Jeanne, c’est un métier « vraiment très complet. Je touchais à beaucoup de choses. »
Elle précise aussi que « la plupart du temps, c’est un métier qui peut être payant, mais il faut que tu travailles fort! »
Lorsque Jeanne occupait son ancien poste, elle estime que son salaire horaire correspondait à celui d’une esthéticienne dite « classique », soit environ 17 $ de l’heure.
Il y a un peu plus d’un an, Jeanne a décidé de changer de cap : direction la clinique spécialisée en soins du visage. Résultat?
Un nouveau salaire horaire, se situant cette fois autour de 35 $.
Aujourd’hui, Jeanne s’identifie comme une esthéticienne médicale, c’est-à-dire que les traitements qu’elle offre sont davantage d’ordre médical qu’esthétique.
« Ça comprend du microneedling, du laser fractionnel, des traitements de peeling », énumère Jeanne. « Mais j’offre surtout les peelings, qui peuvent être très spécifiques à certains problèmes de peau. »
Puis, Jeanne ajoute que le pourboire constitue facilement une augmentation de 25 % de son salaire de base.
Mais est-ce que tous les clients offrent systématiquement un pourboire à leur esthéticienne? Pas nécessairement.
« Pour moi, c’est pas obligatoire. Il y en a qui ne tippent pas, et c’est correct. »
Dans certains contextes plus spécialisés, comme les soins esthétiques à vocation médicale, les choses peuvent être plus nébuleuses : « Dans un domaine un peu plus “médical”, beaucoup ignorent qu’ils peuvent laisser un pourboire. »
Bref, pas de règles claires, juste un mélange de règles non écrites et de petits gestes qui peuvent faire plaisir. Mais Jeanne estime qu’environ 75 % de sa clientèle ajoute un pourboire à sa facture.
L’art de travailler en équipe
Jeanne a toujours aimé travailler en équipe. Pour elle, c’est ce qui a le plus de sens. « En étant esthéticienne, tu as la possibilité d’être à ton compte, mais moi, j’ai jamais eu l’opportunité ou le désir de l’être. »
Si plusieurs de ses amies ont opté pour cette alternative, Jeanne maintient que ce choix vient souvent avec un prix.
« Tu dois tout débourser de ta poche, et des machines de laser ou de peeling, ça peut aller jusqu’à 100 000 $. »
De quoi faire réfléchir avant d’investir dans de tels engins. D’ailleurs, Jeanne explique que les coûts peuvent limiter l’étendue des services offerts : « La plupart du temps, quand t’es à ton compte, tu offres des soins moins chers comme les extensions de cils, le maquillage, les manucures… »
Et puis, pour Jeanne, faire partie d’une équipe, c’est ce qui donne du sens à son métier. « On discute constamment entre nous. On n’hésite pas à se demander : “Qu’est-ce que tu conseilles dans tel ou tel cas?” Le partage de connaissances, c’est super important pour moi. »
Le partage de trucs et astuces permet aux esthéticiennes d’approfondir leurs connaissances. Le métier exige une constante mise à niveau qui doit aller de pair avec un désir profond de se parfaire.
Continuer d’apprendre pour mieux traiter
Pour les esthéticiennes aussi passionnées que Jeanne, les formations deviennent un passage obligé pour ajouter des cordes à leur arc. « En moyenne, je peux suivre cinq formations par année », estime Jeanne.
« Tous les traitements qu’on fait, toutes les gammes de produits qu’on rentre en boutique, il y a tout le temps une formatrice qui vient avec », explique Jeanne. « Ils peuvent même revenir pour faire des mises à niveau ou si on veut revoir certaines choses. »
Ces formations sont souvent assez coûteuses et se font aux frais des cliniques.
À l’inverse, les esthéticiennes à leur compte doivent payer de leur poche.
Sur ce plan, Jeanne est formelle : ces formations sont essentielles. « C’est ce qui nous garde allumées. »
L’esthétique du cœur
Pour Jeanne, les esthéticiennes doivent être des psychologues dans l’âme. « Comme je travaille dans une clinique qui se spécialise dans les problèmes de peau, on est souvent leur dernière solution », explique-t-elle. « On ne soigne pas que la peau, on panse aussi l’estime. »
« Tu t’embarques dans des soins qui traitent quelque chose qui les complexe, donc l’ouverture, le côté psychologique, comprendre comment ils se sentent par rapport à ça… L’écoute et la compassion sont des qualités qu’on n’a pas le choix d’avoir dans notre profession. »
Ce lien-là, aussi invisible soit-il, donne souvent des résultats aussi puissants que les sérums qu’elle applique. Jeanne admet d’ailleurs tirer beaucoup de fierté à soigner les problèmes de peau d’un client.
Elle dit, en riant : « C’est tellement satisfaisant à voir, l’évolution de la peau de ma cliente. De voir que le traitement fonctionne, je pense que c’est presque plus gratifiant pour moi que pour elles! »
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