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Combien ça gagne, un pilote d’avion?
Quand Jonathan s’est inscrit au Centre québécois de formation aéronautique, l’école nationale de pilotage située à Chicoutimi, il rêvait de voler pour Air Canada, jusqu’à des destinations internationales comme Paris. Connaissant mal les conditions de travail des pilotes, il n ’aurait jamais imaginé mettre autant d’années à atteindre son but. Et il se considère chanceux d’y être arrivé!
C’est certain qu’avec la pandémie qui a freiné le transport aérien, la situation n’a pas été facile pour les pilotes. Mais ça reste une job de rêve pour beaucoup de monde!
Premier job: instructeur de vol
Disons qu’un salaire à l’heure d’attente aurait été pas mal plus payant!
Pour devenir pilote dans les grandes lignes, comme Air Canada ou Air Transat, il faut «faire ses heures», c’est-à-dire environ 1500 heures de vol complétées. Ça, c’est juste pour avoir une candidature intéressante, ça ne garantit rien. Il fut une époque où il fallait cumuler 5000 heures pour espérer être pris chez Air Canada, mais ça a changé. Et aujourd’hui, avec les mises à pied, on ne sait plus trop ce qui s’en vient.
Qu’est-ce que ça fait, un instructeur de vol? «Beaucoup d ’heures à attendre des clients qui voulaient faire des petits tours d’avion. Plusieurs journées assis à ne rien faire, particulièrement l’hiver, sans être payé», dit Jonathan. Détail à noter: les instructeurs sont payés à l’heure de vol. Disons qu’un salaire à l’heure d’attente aurait été pas mal plus payant! Le job demande aussi une grande disponibilité pour s’ajuster aux désirs des clients, notamment les soirs et fins de semaine. Il estime son salaire à environ 20 à 25$ de l’heure pour 500 heures par années comme instructeur.
Deuxième job: taxi aérien
Lorsqu’un pilote est mis à pied à cause d’une pandémie, il est qualifié pour un job de concierge!
Jonathan a ensuite fait du taxi aérien, dans des conditions pas tellement plus reluisantes: souvent dans le Nord du Québec, dans les grands froids, pour 100 à 150$ par jour, et un jour qui s’étire à 15 heures de travail en tenant compte de la préparation avant le vol et après le vol. L’emploi inclut également l’achat de beignes et de journaux pour les clients, un certain entretien de l’avion (comme le dégivrer et faire le ménage).
Super! Lorsqu’un pilote est mis à pied à cause d’une pandémie, il est qualifié pour un job de concierge!
Jonathan souligne que les parcours varient, avec la possibilité de faire des vols de parachutisme ou de détection des feux de forêt en début de carrière, mais que les conditions difficiles sont assez fréquentes.
Enfin, une «grande ligne»
Ayant accumulé ses heures, Jonathan a réussi à se faire embaucher par une compagnie régionale plus structurée, pour gagner en expérience et être fin prêt pour son embauche tant attendue dans une grande ligne internationale. Les salaires varient, avec une moyenne autour de 85 000$ par année. Ça peut monter jusqu’à 200 000$ en devenant commandant, après plusieurs années d’expérience. Les salaires de débutants tournent plutôt autour de 40 000$.
Les coûts de formation
Selon Jonathan, les salaires sont peu élevés au début parce que les compagnies tentent de rentabiliser leurs dépenses pour la formation des pilotes, notamment les coûts associés aux simulateurs de vols. C’est comme une super séance de jeu vidéo, mais avec des vraies manettes et aussi un peu beaucoup plus stressante parce que c’est un examen en même temps!
«Même si c’est pas payant au début, c’est un job cool, voyager, avoir une superbe vue, et c’est jamais routinier.»
En plus des petits salaires auxquels il faut s’attendre, les étudiants doivent investir pour obtenir toutes leurs licences. On compte plusieurs dizaines de milliers de dollars pour une formation privée. Seul le cégep de Chicoutimi offre une formation publique, à peu de frais.
Mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour réaliser un rêve? Partir 5 ou 6 jours voir du pays, revenir et profiter d’un congé de plusieurs journées aussi. C’est pour cette raison que Jonathan dit que le salaire passe en deuxième: «c’est un job que les gens font même si c’est pas payant au début, c’est un job cool, voyager, avoir une superbe vue, et c’est jamais routinier».
Il n’y a pas un jour identique à l’autre.