.jpg)
Combien ça gagne, un embaumeur?
Il y a certains métiers qui suscitent plusieurs réactions mitigées, c’est notamment le cas de la profession de thanatologue. Les thanatologues, également appelés embaumeurs, créent autant la fascination que l’effroi chez le commun des mortels. Il s’agit pourtant d’un emploi vraiment intéressant qui requiert plusieurs compétences.
Étant donné que chez Quatre95 notre curiosité n’a pas de limites, nous avons décidé de nous entretenir avec Benoit St-Louis, thanatologue à Grand-Mère, dans le but de démystifier son métier et de savoir combien ça gagne, un « spécialiste des morts »!
Les motivations à exercer le métier de thanatologue
Si beaucoup se dirigent vers cette profession pour suivre les traces de leurs parents, d’autres y voient l’opportunité de pratiquer un métier leur permettant de s’épanouir, comme c’est le cas pour Benoit St-Louis : « Pour moi, c’était un retour aux études comparativement à d’autres de mes collègues qui poursuivaient la tradition familiale […] J’étais comme un outsider. Avant, je travaillais dans un endroit où je ne sentais pas que je développais mon plein potentiel alors je me suis dit que je me trouverais un emploi dans un endroit où je pourrais aider les gens. »
Une profession qui va au-delà de l’embaumement
Comparativement à ce que bien des gens seraient portés à penser, le métier de thanatologue ne consiste pas seulement à embaumer les morts, surtout pour ceux qui pratiquent en région. De fait, Benoit St-Louis nous explique : « J’ai l’avantage en région de faire ce qu’on appelle du A à Z. Ça veut dire que je reçois le premier appel, je rencontre les proches du défunt, j’embaume celui-ci, je fais les funérailles et je vais au cimetière. »
Comme pour bien des emplois, cette profession exige donc plusieurs compétences, lesquelles sont enseignées au Collège de Rosemont à Montréal, seul endroit au Québec à offrir la technique en thanatologie.
Mais à quoi peut bien ressembler la journée/semaine typique d’un thanatologue?
Dur à dire, car tout peut changer à cause d’un simple appel. En gros, les thanatologues doivent adapter leur horaire en fonction des décès : « On est appelé à changer de tâches souvent […] Une semaine où c’est tranquille, je peux la passer au bureau à faire du 9 à 5. Je réponds au téléphone. S’il y a des gens qui passent, je réponds aux questions et ensuite je fais des dossiers et des rapports. Ça peut occuper pas mal de temps et il y a tout le roulement de comptabilité à faire. C’est quand il y a un décès qu’il faut changer sa routine. »
Non, les embaumeurs ne passent pas leur journée avec des cadavres.
Donc non, les embaumeurs ne passent pas leur journée avec des cadavres. Et contrairement à ce que certaines personnes pourraient penser, ces spécialistes de la mort ne dorment pas non plus dans le salon funéraire comme nous l’explique Benoit St-Louis, un peu amusé : « Des fois, certaines personnes pensent que, parce que je leur dis que c’est moi qui suis de garde, que je couche au salon, comme les pompiers, mais non, quand je pars à 17h, je transfère les lignes sur mon cellulaire. » Avouons-le, c’est un peu plus rassurant (et beaucoup moins creepy) ainsi!
Parlons argent : est-ce que le salaire des thanatologues est à l’heure, à l’année ou… au corps?
Eh non, les thanatologues ne sont pas payés « à la pièce » (expression peu délicate employée par certaines personnes). Benoit St-Louis est pour sa part payé à contrat, mais les employés parafunéraires, soit les techniciens de crémation ou les porteurs, sont quant à eux payés à l’heure. Certains embaumeurs vont également être payés à « l’acte ».
Reste que, dans la plupart des cas, ceux qui exercent en ville sont habituellement mieux payés qu’en région, car le salaire est établi en fonction du coût de la vie. D’après Benoit St-Louis, « en région, ça peut être entre 40 000 et 60 000 en commençant. Mais ça dépend de l’expérience, du salon, du volume ainsi que des compétences de la personne ».
Des appels qui sortent parfois de l’ordinaire
Benoit St-Louis n’est pas juste confronté à la mort et à la tristesse. Il doit parfois faire face à des demandes assez spéciales . « La demande la plus bizarre que j’ai eue c’est quelqu’un dont le père était sur le bord de décéder et qui m’avait dit : “ J’aimerais faire incinérer mon père avec son chien ”, raconte-t-il. Son chien était mort six mois auparavant et ils avaient acheté un congélateur pour le congeler. Il voulait que j’incinère et le monsieur, et le chien, lorsque son père allait décéder. Mais c’est pas comme ça que ça fonctionne… »
« J’aimerais faire incinérer mon père avec son chien. »
Au cas où vous vous le demanderiez, il existe désormais plusieurs entreprises spécialisées dans les services funéraires pour les animaux comme Crémanimo, Nos Copains et Incimal. Vous pouvez donc vous éviter le trouble de congeler votre chien ou votre chat dans votre sous-sol!