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Combien ça gagne, un.e participant.e d’émission de téléréalité?

Apparemment, ça ne finit pas très bien quand on le fait pour l'argent.

Par
Mathias Poisson
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Du haut de ses 28 ans, Lara Lamothe est une ex-participante de la célèbre émission de téléréalité québécoise Occupation Double. Celle qui travaille aujourd’hui dans l’industrie de la mode et du sport a quitté l’Andalousie, où elle a séjourné pendant 4 mois dans le cadre de la production, avec un amoureux… et les poches assez vides.

« Ta vie se met sur pause le temps de l’émission. J’ai pu garder mon travail, mais c’est comme si j’avais été en congé pendant quatre mois. Je n’ai donc pas eu de salaire autre qu’un montant accordé par l’émission », explique celle pour qui quatre mois correspondaient à une période trop courte pour sous-louer son appartement.

Selon l’ex-candidate, ce montant correspond à un budget alloué par l’émission pour couvrir les frais de la vie quotidienne des participant.e.s, comme des produits hygiéniques ou de beauté. Toutefois, une clause de confidentialité interdit aux candidat.e.s de révéler le chiffre exact.

« Dans mon cas, il m’en restait un peu, donc ça a amorti un peu mon loyer », confie l’ex-participante. « Si tu vis au jour le jour ou que tu vis sur crédit, c’est sûr que ça va être difficile. Quatre mois de salaire, ça représente vraiment un bon montant. Moi, quand je suis partie, j’avais déjà de l’argent de côté », ajoute-t-elle.

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« Quand tu participes à une téléréalité, tu espères quand même avoir une rentrée d’argent. C’est bien beau d’avoir des placements et de l’argent de côté, mais tu ne sais pas pendant combien de temps tu pars », confie Gabrielle Marion, une ancienne participante de l’émission Big Brother Célébrités. Selon Le Devoir, les participant.e.s de cette émission recevaient une rémunération de 6500 $ par semaine.

Pas motivé.e.s par l’argent

OD et Big Brother Célébrités promettent à leurs participant.e.s la possibilité de gagner des prix d’une valeur de plus d’un demi-million de dollars et de 115 000 $, respectivement.

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Ce n’est certes pas l’appât du gain qui a poussé Gabrielle Marion à se tremper le gros orteil dans le monde de la téléréalité.

« Souvent, quand on participe à une émission comme ça et que l’argent est notre motivation première, ça ne finit jamais très bien, parce que tu n’es pas là pour les bonnes raisons », explique-t-elle.

La créatrice de contenu qui s’est fait connaître sur YouTube en partageant son processus de transition de genre affirme que Big Brother Célébrités lui a été davantage bénéfique sur le plan personnel. « Ça m’a fait réaliser beaucoup de choses sur moi : mes capacités à gérer mon anxiété, mon stress. C’est une expérience très humaine et en même temps inhumaine, qui nous met dans des situations qu’on n’aurait probablement jamais vécues si on n’avait pas participé à l’émission. Ça nous challenge énormément et ça nous fait beaucoup travailler sur nous-même. »

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Pour Patrick Côté, connu pour sa carrière de combattant de MMA à l’UFC, Big Brother Célébrités était avant tout une façon de se faire connaître d’un public plus large, moins près de sa niche. « L’objectif était de sortir de ma coquille d’athlète sportif. Là dessus, c’est mission accomplie : je suis rentré en étant le combattant, le “prédateur”, et j’en suis ressorti en tant que papa ours », explique l’ancien sportif.

Les opportunités de « l’après »

Si, selon Lara Lamothe, les ex-candidat.e.s d’émissions de téléréalité bénéficient d’une certaine notoriété, reste à savoir quoi faire avec. « Si tu veux retirer le maximum d’opportunités [de collaboration sponsorisées avec des marques] et en profiter pour lancer ta carrière, il y a moyen de le faire. On pense que tout vient à nous directement, mais ce n’est pas vrai : il faut que tu donnes beaucoup de ton temps et que tu sois présent.e et actif.ve sur les réseaux sociaux pour que ça marche », souligne Lara.

« Il y a une sorte de vague, de momentum que tu dois saisir. C’est hyper important de surfer dessus le temps que ça dure. Niveau business, c’est sûr que ça a donné un gros coup de pouce à mes conférences sur la résilience et la motivation », ajoute Patrick.

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Ce dernier estime aussi s’être vu attribuer plus de rôles dans le milieu artistique, notamment en tant qu’animateur et acteur, suite à sa participation à Big Brother Célébrités.

À leur sortie, les participants.es d’OD sont pris.es en charge par une même agence : Jinfluence. « Elle [l’agence] te guide dans tout ce qui est opportunité de collaboration. Ils font des recherches et ont certains contacts qui vont te permettre d’obtenir des contrats dans l’événementiel, la publicité, etc. Après, ça ne dépend que de toi », détaille Lara Lamothe.

« C’est le principe de l’offre et de la demande », ajoute-t-elle. Tout comme les créateurs de contenu, les célébrités issues d’émissions de téléréalité peuvent ensuite se spécialiser dans un marché « plus niché ». « Une personne qui est plus spécialisée va donc être plus attirante pour ces entreprises et les tarifs vont changer en conséquence », conclut-elle.

Au final, participer à des émissions de téléréalité comme OD ne rapporte pas beaucoup de sous. Au contraire, avoir un coussin financier semble nécessaire pour y participer. En ce qui concerne Big Brothers Célébrités, même si cette émission paye relativement bien ses candidat.e.s, mieux vaut y participer en ayant des ambitions autres que financières.

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