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Cinq questions, cinq chansons avec Klô Pelgag
URBANIA et le Festival en chanson de Petite-Vallée s’allient pour relancer votre été.
Il y a un peu plus d’un an, Klô Pelgag s’apprêtait à lancer Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, son troisième album en carrière. Malheureusement, à quelques semaines de la sortie prévue en avril, une certaine pandémie mondiale s’est chargée de mettre ce projet sur pause. C’est finalement en juin que l’album a été présenté à son public.
Avec le recul, on peut presque se dire que l’album de Klô Pelgag, une des têtes d’affiche du Festival en chanson de Petite-Vallée, était une providence de 2020, puisqu’il explore le brouillard qui parfois s’empare de nous, de notre tête, ainsi que la lumière qui nous permet d’en sortir.
Alors que de notre côté on s’apprête (on l’espère) à sortir du brouillard de la dernière année, Klô Pelgag se prépare à enfin offrir son œuvre à un public en chair et en os. Pis ça, ça vaut bien une petite jasette sur son année et ses coups de cœur musicaux!
Cinq questions…
Ton dernier album est sorti en pleine pandémie, ce qui veut dire que tu n’as pas vraiment eu la chance encore de pleinement le partager avec ton public. C’était comment, vivre ce « lancement »-là, à distance?
Ce fut assez difficile par moments, mais ça m’a permis de m’interroger sur tout plein d’autres choses. Ça fait partie de l’histoire de cet album et j’en suis fière. Je pense que les albums « de la pandémie » auront un lien particulier avec les gens qui les auront consommés. Un lien peut-être plus intime et profond?
Je sais que pour plusieurs, la musique fut un grand réconfort durant cette période. Bien sûr, je suis survoltée à l’idée d’en jouer les pièces entourée des musiciens qui m’accompagneront durant la prochaine année.
Ce printemps, tu as lancé le Spectacle spectral (que j’ai vu, et qui m’a fait brailler du début à la fin, d’ailleurs, sans exagération). Perso, c’est le genre d’œuvre que j’aurais regardé, pandémie ou pas, tellement c’était bon. Qu’est-ce que ce type de format amène de plus à tes chansons? Est-ce que c’est quelque chose qu’on pourrait te voir faire de nouveau?
Le Spectacle spectral VIVRE est la conséquence directe de cette pandémie. J’aime l’idée d’avoir réussi à utiliser ces contraintes, cette lourdeur ambiante, ce vide pour créer une œuvre qui soit positive, synonyme de liberté et d’exploration. Je ne crois pas que je referais ça dans l’immédiat, mais cette expérience m’a donné envie de continuer « d’essayer » de nouvelles choses. (Mais encore faut-il en avoir les moyens…) (… salutations aux mécènes de ce monde…) Bonjour à mon collaborateur Laurence Baz Morais, sans qui le Spectacle spectral n’aurait pas existé.
Ton album explore le beau et le laid, et surtout le peu de distance qu’il y a entre les deux. À ton avis, est-ce que la dernière année nous aura rapprochés ou éloignés?
Hum, il est un peu tôt pour le dire. Cette année, j’ai été happée par la division, par le manque de communication et d’empathie. Par les clans et l’absence de nuance. Ça m’a vraiment fait de la peine, ça m’a foudroyée et ça me fait encore mal quand j’y pense. Si l’on force les gens à plonger contre leur gré dans leur propre solitude, c’est normal, je crois, que cette anxiété grandisse et prenne diverses formes. Qu’on perde le contrôle.
Dans la vie, on a besoin d’évacuer. Ce que l’art, le spectacle, le sport, le voyage, le repas partagé nous permettent de faire en temps normal. On a besoin de se regarder dans les yeux quand on discute afin de bien se comprendre, de prendre en considération les émotions, le background, l’environnement de l’autre. Pour comprendre la position d’autrui et en arriver au dialogue, il faut s’y intéresser. Et surtout, il faut accepter qu’on est différents.
Donc je crois qu’on s’est éloignés parce que la situation nous a tous rendus plus vulnérables, mais je pense qu’il faudra avoir l’humilité de le reconnaître et d’apprendre, et se concentrer sur ce que nous avons vécu de commun.
Cette année, on a entendu parler ad nauseam de l’importance de « se réinventer », surtout dans le domaine artistique. Dans ton cas, est-ce que le confinement a aidé ou nui à ta créativité et à ton inspiration?
Je crois que ma situation est particulière parce que j’ai aussi vécu l’apprentissage de la maternité durant cette même période. J’ai l’impression d’avoir beaucoup appris, bien sûr. J’ai travaillé sur le Spectacle spectral et j’ai l’impression d’avoir été aussi créative que si j’avais donné 120 spectacles. J’ai apprécié cet espace par moments, mais j’en ai aussi souffert parfois.
Cela dit, ça a ouvert une porte à d’autres idées dans ma tête, qui, à long terme, me seront, je crois, très bénéfiques sur le plan créatif. Je sais également que ma situation est privilégiée, je n’en suis pas à un momentum de début de carrière et je n’attendais pas après ma première tournée. J’ai beaucoup pensé aux artistes dont les premiers spectacles importants furent annulés.
Ça fait un an que tout le monde reste à l’intérieur, sans voir de spectacles. Selon toi, ça va ressembler à quoi, le mood dans la foule au festival et des artistes dans les coulisses?
Je crois que le jour où on aura accès aux festivals et aux salles bondées telles qu’on les a connues, je vais probablement pleurer.
Cinq chansons… que tu as hâte d’entendre ou d’interpréter en « présentiel »?
J’ai hâte de voir Ptit Belliveau jouer parce que je ne l’ai jamais vu sur scène.
J’ai hâte de voir Laurence-Anne jouer parce que je ne l’ai jamais vue sur scène.
J’ai hâte de jouer Mélamine avec Les grands-mères à broil, idéalement en sautant dans un gâteau de 20 pieds.
J’ai hâte de jouer À l’ombre des cyprès avec Les grands-mères à broil parce que c’est bien quand elles font des chœurs dessus.
J’ai hâte de jouer Rémora avec Les grands-mères à broil parce que c’est marathonesque à jouer.
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Du 2 au 10 juillet, si vous souhaitez vous aussi assister à un « vrai » spectacle en présentiel, prenez la route jusqu’à Petite-Vallée, en Gaspésie pour vivre le Festival en chanson. Pour connaître la programmation (dont fait partie Klô Pelgag!), cliquez ici.