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Cinq faits insolites à lire sur le trône
Oui, on est rendus à parler de... caca.

URBANIA et le Musée de la civilisation s’unissent pour vous prouver que le caca est un sujet intéressant (oui, oui!).
« J’avoue que je n’avais jamais imaginé que je parlerais un jour de caca pour gagner ma vie. »
C’est ce que je me suis dit quand on m’a demandé de rédiger cet article. Et c’est aussi sans doute ce qu’a pensé l’équipe du Musée de la civilisation en organisant l’exposition Ô merde!, qui traite des nombreux bénéfices insoupçonnés du bon vieux caca.
Malgré le classique complexe enfantin lié aux excréments, ça reste un des sujets les plus marquants en matière d’histoire de l’humanité. Que l’on parle de l’évolution de la salubrité dans les villes ou des découvertes médicales liées au système digestif, force est d’admettre qu’il y en a long à dire sur cette matière organique universelle.
Voici donc cinq faits inusités sur le caca.
1. Le mont Everest a un grave problème d’accumulation de merde
Je suis tout à fait en faveur des voyages de découverte de soi suivis de tatouages commémoratifs en forme de mappemonde. Been there, done that.
Ce sont 11 tonnes d’excréments humains qui s’accumulent chaque année au camp de base de la montagne.
Cela dit, il y a des merveilles de la nature qui se trouvent dans un climat trop froid pour permettre la décomposition des déchets humains. Ajoutez à cette réalité le fait que les backpackers ont généralement un système digestif plus que fonctionnel, et vous vous retrouvez avec des Alpes, certaines attractions touristiques du nord de l’Europe et surtout de grandes montagnes, comme le mont Everest, de plus en plus recouvertes de merde.
L’Everest est le meilleur exemple, car vu son climat, son altitude et sa renommée, ce sont 11 tonnes d’excréments humains qui s’accumulent chaque année au camp de base de la montagne!
Il me semble que cette montagne est déjà assez haute : on n’est pas obligés d’empiler plus de matière dessus…
2. Les dons d’excréments sauvent des vies
Si vous voulez une version drôle et injurieuse de ce fait médical, sachez que l’émission South Park a diffusé un très bon épisode sur les dons fécaux (avouez qu’il était inévitable que cette émission récupère le sujet).
Plus sérieusement, la greffe de matière fécale est une technique permettant de transférer des bactéries intestinales d’une personne en bonne santé à une personne malade. Je sais, l’image ne fait pas plaisir, mais c’est un traitement dont le taux de succès atteint les 90 %. Il fait toute la différence dans des cas de maladie de Crohn et de colites ulcéreuses, deux problèmes de santé qui ne sont absolument pas des partys et pour lesquels la greffe d’excréments semble être la solution qu’on attendait depuis longtemps.
3. Chaque humain produit l’équivalent de 10 voitures de caca au cours de sa vie
J’avoue que l’intertitre peut porter à confusion, alors je précise : vous ne produirez pas juste assez de merde pour remplir 10 voitures au courant de votre vie. C’est beaucoup plus que ça. Un homme adulte qui vit jusqu’à 79 ans produira le POIDS de 10 voitures en excréments, pour un total de 11 455 kg, soit plus ou moins 25 000 lb… Je ne sais pas si je suis censé dire bravo.
Il y a même un record Guinness du plus gros caca humain de l’histoire.
En fait, le poids et la taille des étrons fascinent l’humanité depuis longtemps. On trouve même sur le Web une large communauté d’internautes qui s’échangent des photos de leurs plus gros excréments et qui semblent être heureux de pratiquer ce hobby (si on peut appeler ça comme ça). Je veux dire, entre ça et la drogue… Lâchez-vous lousse, les ami.e.s!
Il y a même un record Guinness du plus gros caca humain de l’histoire. Long de 20 cm et large de 5 cm, cet étron retrouvé fossilisé aurait été produit par un Viking il y a 1 200 ans. Il porte même un nom : le coprolithe de la Lloyds Bank.
4. De nombreuses personnes ne savent pas utiliser une toilette
Le concept d’une toilette est assez simple, alors on aurait tendance à croire que le commun des mortels s’en sert… de la bonne façon. Pourtant, à ce jour, de très nombreuses personnes utilisent leur toilette comme un genre de poubelle interactive qui fait tout disparaître d’un coup. C’est un comportement qui s’accompagne généralement de la mentalité selon laquelle tout ce qu’on arrive à flusher n’est automatiquement plus notre problème. C’est faux.
Premièrement, d’un point de vue individuel, vous pouvez être tenu responsable d’avoir détruit la plomberie de votre immeuble en jetant n’importe quoi dans les toilettes. La plupart des contrats d’assurance comportent des clauses qui rappellent essentiellement de ne pas faire ça. Un bon exemple d’objet couramment jeté dans les toilettes est la lingette biodégradable. Oui, elle se décompose, mais ça prend tout de même quelques mois. Ce délai laisse amplement le temps à l’accumulation de lingettes de boucher solidement vos tuyaux.
Les canalisations ont en masse de job à faire avec vos selles. Nul besoin d’en rajouter avec ce qui devrait finir dans la poubelle.
Ensuite, d’un point de vue plus environnemental, même si la lingette se rend à la rivière, elle représente quand même un corps étranger qui affectera pendant plusieurs mois la faune et la flore. Je vous rappelle aussi qu’on parle d’impact important causé par quelque chose de biodégradable. Je vous laisse donc imaginer les conséquences incalculables de l’armée de préservatifs encore jetés aux toilettes chaque année.
Morale de l’histoire : les canalisations ont en masse de job à faire avec vos selles. Nul besoin d’en rajouter avec ce qui devrait finir dans la poubelle.
5. Il y a du caca sur la lune
À moins d’estimer que tout ça n’est qu’une grosse théorie du complot, tout le monde sait que l’Homme est déjà allé sur la Lune et qu’il y a planté un drapeau des États-Unis. Ce dont on parle moins, c’est que pas très loin du drapeau, on trouve non seulement des morceaux d’engin spatial, mais aussi… 96 sacs d’excréments humains.
Oui oui, vous avez bien lu. On a laissé du caca sur la Lune, parce qu’on estimait qu’il était trop risqué de faire le voyage de retour avec 96 sacs qui ne doivent absolument pas se déverser en apesanteur. Je ne sais pas si vous vous souvenez de l’épisode des Simpson où Homer flotte dans l’espace avec des croustilles, mais imaginez la même chose avec… pas des chips.
Cela dit, les mentalités ont évolué, et le voyage spatial vers la Lune prévu pour 2024 vise aussi à rapporter les 96 sacs. Il aura fallu plus de 50 ans à la NASA pour apprendre à se ramasser.
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Bref, nos préjugés diront ce qu’ils voudront, mais il faut avouer que la merde est fascinante. Pour mieux comprendre son histoire sociale, ses enjeux et sa revalorisation, visitez l’exposition Ô merde! au Musée de la civilisation.