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Charles Beauchesne et le mystère du Toys ‘R’ Us

(avec Lora Zepam)

Par
Charles Beauchesne
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Alors en gros : Toys ‘R’ Us a déclaré faillite aux États-Unis, les gens achètent juste des jeux vidéos, un paquet de personnes ont perdu leur emploi, les succursales canadiennes légèrement plus rentables vont peut-être survivre, mais sans acheteur potentiel, d’une seconde à l’autre tout pourrait s’écrouler en poussière à l’image d’un château de cartes dans le micro-ondes. Si voir ainsi disparaître ce temple des rêves de l’enfance vient évidemment pincer une certaine corde nostalgique à mon cœur, force est d’admettre que je n’ai pas non plus personnellement contribué à sauver la franchise, n’ayant pas mis les pieds dans un magasin de jouets depuis maintenant des années pour cause d’être un adulte et d’avoir depuis belle lurette remplacé les jouets par des cigarettes et des rapports d’impôts.

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Lora Zepam : Je peux vous garantir que c’est seulement à moitié vrai. Il y a plus de bonhommes que de livres sur son bureau.

Charles : Anyway, que s’est-il passé chez Toys ‘R’ Us depuis la dernière fois que j’y suis allé en 1996 pour des figurines de Spawn? Vous vous souvenez de Spawn? Je me suis penché sur la question avec mon acolyte, la blogueuse Lora Zepam (à qui je dois déjà d’autres folles aventures comme notre fin de semaine de tourisme photo à Louiseville, ainsi qu’un marathon de pornographie japonaise) afin d’élucider…

LE MYSTÈRE DU TOYS ’R’ US!

Lora : Il est censé y avoir un mystère?

Charles : Bin oui, découvrir pourquoi ça fait faillite? Ça me semble suffisamment mystérieux.

Lora : On le sait pas déjà, ça? Jean-François Provençal l’a dit, c’est Amazon qui a tout bouffé la part du marché. Personne a envie de sortir de sa grotte pour aller acheter des jouets avec ses enfants qui font des crises de nerfs pas gérables. Pis anyway, y a un Wal-Mart à côté du Toys ‘R’ Us. C’est la même affaire avec l’option d’acheter TOUTES LES AUTRES AFFAIRES. Même des animaux vivants.

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Lora : Vas-y, Charles. Montre-nous à quel point tu peux être enthousiaste.

Charles : J’en lève le pouce de frénésie. Bon. On commence-tu par aller voir « Ma petite pouliche » de notre génération?

Lora : Non, Charles! Commence pas par la cerise du Toys ‘R’ Us! On devrait d’abord aller dans la zone Babies ‘R’ Us, parce qu’on sait déjà que ça va être plate.

Charles : Plate comme dans « être le paradis du siège d’auto pour enfant »?

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Lora : Aon, pour quand tu veux emmener ton bébé de trois mois aux Monster Trucks.

Charles : Ça, c’est pour quand tu veux jouer à être un gars dont l’obsession de sa vie c’est de capturer le yéti. J’étais clairement cet enfant-là.

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Lora : Étais-tu cet enfant qui voulait sauver un éléphant avec un hélicoptère?

Charles : Crisse, le potentiel de rejouabilité est infini.

Lora : Cette ourse-là, par contre… Pas sure qu’elle ait envie qu’on la sauve.

Charles : Non, il y a des loups, je pense que c’est pour jouer à « être dans la marde au pôle Nord ».

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Lora : Si ton enfant à cette face-là quand il s’amuse à tourmenter des petits animaux, parles-en au psychologue de l’école. Svp.

Charles : Eh shit, le kit de parfumerie pour enfants. Parle-moi d’un cadeau de Noël que tu dois pas regretter en l’espace d’une seconde…

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Charles : Hey, les enfants! Vous avez toujours rêvé d’être un de ces ploucs sur la plage qui ramasse du change?

Lora : Semble-t-il que c’est un choix de carrière sérieux, on peut commencer la formation dès l’âge de trois ans.

Charles : Comme pour le violoncelle.

Lora : Pareil.

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Charles : Je suis pas sûr que je serais à l’aise d’avoir une conversation avec mon enfant pendant qu’il assemble un modèle réduit de cerveau.

Charles : Regarde! C’est la « fin de semaine avec une mère divorcée » Playmobil!

Lora : Cette famille-là est tout à fait correcte…

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Lora : Contrairement à ce modèle de famille hétéronormative, qui sert à jouer à « nenon, tout va bien ».

Lora : As-tu vu? Ils lui ont fait des sourcils fâchés parce que c’est un motard!

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Charles : On peut dire que Playmobil a compris ce que les enfants voulaient vraiment : les aventures des deux gars qui tiennent la coupe Stanley.

Charles : Ah ouin? Faites vos propres bombes pour le bain?

Lora : Ça donne des vaginites. Mauvaise idée.

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Charles : Coudonc, c’est tu moi, ou les p’tites filles sont de plus en plus stressées?

Charles : Pendant ce temps, du côté des garçons… LE MONSTRE QUI CRACHE DU VOMI.

Lora : Les petites filles peuvent bin avoir besoin d’aller au spa.

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Charles : « Papa, je viens de faire un cauchemar. Est-ce que je peux avoir mon serpent à deux têtes? »

Lora : Combien de Chewbaccas ont été tués pour fabriquer ces sacs à dos?

Charles : Pis en plus, ils sont en liquidation, leur sacrifice aura servi à rien.

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Lora : Le sérieux avec lequel ce jeune tient son gun-jouet est tout de même inquiétant. On dirait qu’il a des projets. J’aime pas ça du tout.

Charles: Dire que fut une époque où on se contentait d’un bon vieux monstre qui crache du vomi…

Charles : Eh shit… À quel point il faut que tu te sois fait bullyer pour choisir « Le Juge »?

Lora : Ouf. Et bien sûr, TOUTES les armes jouets s’adressent aux garçons. Comme si les fillettes avaient jamais envie de jouer à gunner du monde.

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Lora : Aon! Un p’tit fusil tout mimi avec des p’tites baballes en mousse inoffensives avec des couleurs quioutes de fille! My bad, j’ai rien dit.

Charles: Idéal pour la sacoche.

Lora : Oui. The Judge rentre pas dans ma p’tite sacoche de fille.

Charles : Anyway, je pense pas que t’as le complexe d’infériorité nécessaire pour avoir besoin de la sacoche spéciale du Judge.

Lora : Ah, Barbie! Ça c’est le fonne, parce que ça nous permet de savoir si la société est en avance, à l’heure, ou en retard.

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Charles : Ah bin jériboire! Pilote de ligne Barbie et hôtesse de l’air Ken : on est bel et bien en 2018!

Charles : Barbie construction! Ma parole, de plus en plus féministe!

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Lora : Bon. Backyard breeder Barbie. Me semblait que c’était trop beau pour être vrai.

Charles : Bon. Moi, j’en ai assez vu…

Là, c’est le boute où on est simplement partis parce qu’on commençait à être saturés et à oublier l’objectif derrière ce qu’on faisait. On n’est peut-être pas tant attachés à Toys ‘R’ Us, finalement.