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Mes furieux hommages.
Alors. Comme est un jour venu le temps des cathĂ©drales, vient aujourdâhui le temps de vous dire adieu.
Ce sera raffiné, promis. Marina sur pilotis.
AprĂšs plus de deux ans Ă vous conter fleurette et faire doucement le grand Ă©cart entre deux VR en cavale, je choisis de danser ici mon dernier menuet pour Ă©viter de vous lasser de mes petits pas pis de mes pieds plats. Ouvrir grand la porte. Laisser entrer lâair et, accessoirement, se geler les aurĂ©oles.
Débuter 2016 sur les hautes. Voilà mon unique souhait.
Mais avant de me faire chanter le cygne, je me dois de remercier les donneux de chances. Les preneux de risques. Les si rares.
Câest que depuis lâobtention de mon numĂ©ro dâassurance sociale, on mâa maintes fois tendu la perche (quand ce nâĂ©tait pas la pelle, jadis employĂ©e du Tim, pour ramasser ce tas au sol dans les toilettes des dames), cette perche de la premiĂšre chance.
Et croyez-moi, je nâai pas toujours brillĂ© de mille feux.
Je me souviens entre autres de ce fantastique et tout premier contrat de gardiennage. Je devais bien avoir 14 ans. Aucune expĂ©rience. Et voilĂ que cette mĂšre cernĂ©e jusquâaux miches me confie ses deux enfants pour jouir du privilĂšge de couler un bronze en silence sans que la grande poussĂ©e ne soit interrompue par des petites mains qui tentent de se frayer un chemin sous la porte des WC pour ne rien rater de lâamerrissage. Une soirĂ©e certes fertile, au cours de laquelle, dĂ©semparĂ©e et lumineuse, jâavais autorisĂ© les petits Ă souper aux betteraves, me peindre le visage en brun et cĂ©dĂ© sous leur professionnelle pression en leur maquillant les bras, Ă leur demande hurlante, avec de fausses ecchymoses â LA BELLE IDĂE. Et un chef dâĆuvre de rĂ©alisme, je mâĂ©tais surpassĂ©e â pour finalement consentir Ă les coucher encore tout habillĂ©s dans le lit de leur mĂšre, le seul endroit quâils nâavaient pas encore souillĂ©, toujours couverts de bleus factices, pour mettre fin Ă leurs cris ultrasoniques. Un succĂšs Ă©clairĂ©.
Hélas, le fruit de mon travail avait reçu un accueil tiédasse au retour de la mÚre.
Mais jamais je ne mâavouai vaincue. Et continuai surtout Ă Ă©chouer avec mention Ă chaque perche tendue.
Jâai dâabord vendu des culottes chez Simons. Et laissĂ© Sylvain Cossette se procurer des jeans de petit jeune en lui certifiant que câĂ©tait trĂšs bien (il se lovait, quelques semaines plus tard, dans les bras dâAndrĂ©e. TENEZ-MâEN RESPONSABLE SUR LâHEURE).
Jâai travaillĂ© dans un hĂŽpital. Et imprimĂ© le mauvais nom sur lâĂ©tiquette blanche quâon appose avec cĂ©rĂ©monie Ă lâorteil des morts, dĂ©clarant ainsi âdĂ©cĂ©dĂ©â un autre patient en phase terminale, alors quâil grouillait encore de semi-vie dans sa jaquette Ă savourer son blanc-manger. Une petite erreur calme calme calme, surtout dans cet instant bĂ©ni oĂč il a fallu vĂ©rifier quissâ qui Ă©tait vraiment mort Ă la morgue.
Jâai ensuite Ă©crit des blocs humoristiques pour Jean-François Baril sur lâĂ©mission matinale CafĂ©ine. Je nâai rien Ă ajouter sur cet Ă©noncĂ©.
Et finalement, jâai Ă©crit le pire, le plus niais, prĂ©tentieux et soporifique des billets quand jâai tentĂ© ma chance sur ce blogue, en octobre 2013.
Un dĂ©nommĂ© (et dĂ©licieux) FrĂ©dĂ©ric Guindon avait Ă lâĂ©poque, gentleman, pris connaissance de mes Ă©crits. Et pour une raison que jâignore, aprĂšs avoir soulignĂ© la complĂšte vacuitĂ© de mes propos de la plus grande douceur qui soit, il mâavait tout de mĂȘme accordĂ© ma chance. Un remplacement. Qui se transforma en rĂ©sidence de deux ans et quart. Alors que jâaurais mĂ©ritĂ© la trappe de Monsieur Burns. Et quâon me remit plutĂŽt son gilet (qui me plaĂźt).
Jâai, ici, beaucoup appris. Me suis libĂ©rĂ©e. Ai, chaque semaine, consommĂ© la plus enivrante des cartes blanches.
Sans cette unique chance accordĂ©e sans compter, mon tĂ©lĂ©roman nâaurait pas eu lâaura de la petite Vanasse. La belle aventure. Je vous en remercie.
Et merci Ă vous, chers lecteurs.
Merci pour votre enthousiasme. Votre appui. Pour vos railleries et vos rĂ©confortantes bines. Merci, Ăric Samson.
AUSSI. Si ça te le dit, CĂ©cile, je continue, un vendredi sur deux, Ă publier dans le journal MĂ©tro et mâabandonnerai Ă dâautres projets. Zieute mon Facebook si Ă mes futurs Ă©crits tu veux tâaccrocher pupille.
Jâai hĂąte Ă la suite. En attendant, je cours rassembler mon Ă©loquence en fuite.
Allez, la maxi bise.
RIDEAU!
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Pour lire un autre texte de Catherine Ethier : “Vous ĂȘtes trop moche, mademoiselle”