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Cette semaine, j’essaie de vaincre ma dépendance à la livraison de bouffe

Quand le «pour emporter» emporte une trop grosse partie de votre budget.

Par
Raphaëlle Drouin
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«Raph, t’exagères là.»

C’est ce que ma coloc me lance alors qu’elle me voit refermer la porte de notre appart un sac de resto déjeuner à la main. Un œuf, bacon, patates, une demi-tranche d’orange, taxes, pourboire, livraison: 17,68$.

Le soir, même regard de feu de ma coloc. Il est 20h, ma partie du frigo est vide et mon ventre gargouille. L’épicerie est à 10 minutes de marche à peine, mais je feel paresseuse, et le général tao que je prendrais 45 minutes à cuisiner chez moi goûterait sûrement moins bon que celui que je viens de me commander: 20,32$.

Je le sais, je suis accro au take-out. Un repas sur deux (sûrement plus) n’a pas été mijoté dans ma cuisine. Je suis probablement une véritable vache à lait pour les restos à emporter et les applications de livraison. De rien, en passant.

C’est pas juste moi, c’est toute ma génération!

Dans un effort pour me réconforter dans mes problèmes de consommation, j’ai fait un peu de recherche et figurez-vous que je ne suis pas la seule à être sous le joug puissant du «pour emporter». Selon un rapport américain de 2018, les milléniaux commandent trois fois plus de nourriture que leurs parents!

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Sans être une experte dans le domaine, je peux penser à quelques trucs qui peuvent expliquer cette tendance.

D’abord, le temps. En 2019, un sondage de la firme Léger révélait que plus de la moitié des milléniaux québécois considèrent qu’il n’ont tout simplement pas le temps de bien manger, alors que les baby boomers, eux, étaient seulement 18% à penser là même chose. Pas besoin de vous dire que ça fait des années qu’on parle d’épuisement professionnel, d’anxiété de performance ou tout simplement du rapport parfois malsain que les jeunes ont avec le temps (on s’en reparle).

Ensuite, les réseaux sociaux. Selon une étude réalisée aux États-Unis, près de 70% des milléniaux ont déjà publié une photo de nourriture sur leurs réseaux sociaux. Qui n’a jamais salivé à la vue d’un magnifique tartare de saumon sur lit de roquette sur son fil Instagram? Et je ne sais pas pour vous, mais la bouffe que je me commande du resto est beaucoup plus instagrammable que celle que je me fais chez moi.

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Finalement, c’est simple et c’est satisfaisant. Après une grosse journée, ça fait du bien de s’allonger sur le divan et de déguster un bon repas que tu n’as même pas eu à planifier ou préparer.

Le joug du pratico-pratique

Il n’y a rien de mal à profiter des joies du take-out. Sauf que dernièrement je me questionne: oui, il y a mille raisons d’opter pour la nourriture de resto, mais est-ce que ça se pourrait que j’abuse du «pour emporter» … sans raison valable?

Souvent je me dis que lorsque je me commande du resto au lieu de cuisiner (de la nourriture que j’ai parfois déjà chez moi), c’est parce que je considère que le calcul de coût/bénéfice en vaut la peine. Mais la réalité c’est que j’ai pas fait de maths depuis le secondaire et que j’ai aucune idée si c’est le cas.

Alors est-ce que ça vaut vraiment la peine? Cette semaine, je me donne le défi de revoir mes habitudes alimentaires pour…

Mon portefeuille

Après un aperçu rapide et semi-terrifiant de mon compte en banque, j’ai remarqué que plus de la moitié de l’argent que je dépensais chaque mois allait dans la nourriture. Oups.

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Réapprendre à aimer cuisiner

Oui, oui, je vous jure j’ai déjà aimé ça faire la popote et je suis pas pire pantoute en plus. Quand est-ce que j’ai perdu cette habitude-là?

Manger plus santé

Il y a des options santés pour emporter, c’est vrai. Mais soyons francs, l’attrait de la malbouffe est pas mal fort et je ne suis qu’humaine…

Reprendre le contrôle

Et surtout, pour me sentir davantage en contrôle de mon alimentation. Je ne veux pas arrêter de consommer du take-out totalement (un sevrage brusque serait de toute façon beaucoup trop extrême dans mon cas et pourrait engendrer de sérieuses séquelles). Je veux simplement sentir que c’est moi qui gère mes repas et non pas une application de livraison rapide (est-ce que j’ai trop écouté I, Robot?).

Ouf, ça fait pas mal! Si vous avez des trucs pour moi, n’hésitez pas en m’en faire part (lire ici: help).

Sinon, on se voit la semaine prochaine!

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