Cette semaine, je regarde Twitch chaque jour!

URBANIA et Loto-Québec sont fiers de s’associer pour faire rayonner la communauté québécoise sur Twitch et vous faire découvrir la programmation de La Face des internets.

Cela fait longtemps que je n’ai plus le câble, comme la plupart des gens de mon âge. Le plaisir (ou l’ennui) de surfer d’un poste à l’autre pour trouver quelque chose qui nous plaît nous est presque devenu étranger. Mais je crois l’avoir retrouvé, la semaine dernière.

Parce que, très en retard au party, j’ai découvert Twitch. Je m’y suis donc pris méthodiquement : chaque jour, je me suis donné le défi de trouver une personne différente qui fait quelque chose sur Twitch. Parce que non, la plateforme n’est pas conçue que pour les gamers : de la cuisine à l’humour en passant par le jardinage, il y a du contenu pour tout le monde!

Voici donc les notes et observations d’un néophyte en la matière.

Le premier truc qui rend Twitch différent du câble ou d’autres plateformes de streaming, c’est son côté interactif : un twitcheur doit maintenir son engagement et son public s’il souhaite réussir. Que ce soit grâce au clavardage, aux interactions vocales ou à tous les autres outils interactifs, on ressent un sens très fort de la communauté, particulièrement chez les twitcheurs québécois.

J’ai commencé par le « top des tops » des twitcheurs québécois : Félix Lengyel, alias xQc. Cinquième personnalité Twitch la plus suivie du monde, ce Lavallois de 27 ans est actif depuis près de huit ans sur la plateforme.

Surtout connu comme étant l’un des meilleurs joueurs d’Overwatch de tous les temps, il a un public varié et son live chat est toujours enflammé, comportant des centaines de commentaires par minute. Qu’il soit en train de ramasser ses adversaires aux jeux vidéo ou de se préparer un spaghetti, je suis étonné de constater à quel point son public lui est fidèle. Je n’ai jamais joué à Overwatch (ni même à la plupart des jeux populaires sur Twitch), donc mon appréciation de la performance reste limitée. Mais xQc a compris la chose qui semble être la plus importante sur Twitch : créer son monde.

Au deuxième jour de ma quête, j’ai tenté de retrouver du familier. Maintenant que j’avais compris la base, avec xQc, je suis allé voir ce qu’on faisait au Québec sur Twitch côté cuisine. Je suis tombé sur le compte de ptitetannante, une créatrice de contenu originaire de Lévis qui se démarque en intégrant des recettes véganes à ses streams.

Étant assez passionné (obsédé) par les émissions de cuisine, je me rends compte qu’il y a quelque chose de tout à fait génial dans les streams de bouffe. Ils règlent deux des problèmes majeurs des émissions. Premièrement, on peut y poser ses questions en live à la personne qui cuisine. Le nombre de fois où j’aurais voulu interpeller Ricardo pour lui demander des précisions sur le type de farine à utiliser… Deuxièmement, on y suit le processus du début à la fin, sans artifices ni coupure. Comme dans le stream de recette de tourtière végane de ptitetannante, où chaque incertitude et dégât est vu, abordé et ramassé, devant tous. C’est vulnérable, certes, mais ça ajoute une authenticité qu’on voit rarement ailleurs.

Pour ceux qui préfèrent les mots aux mets, l’étudiante en orthopédagogie tient aussi un club de lecture avec sa communauté Twitch, by the way.

Bien que la plupart des diffuseur.euse.s sur Twitch soient autodidactes, ils pourraient relever le défi d’animer un téléthon! Contrairement à toutes les autres plateformes qui misent sur les contenus courts, serviles et produits en masse, Twitch fait le pari de la lenteur et de l’humanité.

En tentant de voir ce qu’il s’y faisait d’autre, à part les jeux vidéo et la bouffe, je suis tombé sur un live intrigant : un homme, seul dans son atelier avec quatre caméras… et près de 9 000 abonnés. Juste assez atypique pour moi. J’étais loin de me douter que je passerais près de quatre heures à suivre en direct Simon, alias SimonDiamondG, créer des pendentifs! Joaillier de profession, ce Québécois se filme pendant ses heures de travail et de création, en plus de proposer des streams de jeux vidéo en réalité virtuelle.

Tout au long du stream, des habitués et des nouveaux interagissent, se joignent à la vidéo et, tout à coup, le stream fait l’objet d’un raid (c’est-à-dire qu’un utilisateur renvoie tout l’auditoire d’un stream vers celui d’une autre personne) par une personne en France. D’abord, je ne savais pas ce qui se passait, et j’ai compris alors qu’il me reste beaucoup de choses à apprendre sur la plateforme…

Ayant été tellement déconcerté par le raid du stream de SimonDiamondG, j’ai parlé à la seule personne que je connaisse qui soit « partenaire Twitch », afin de tenter de comprendre l’aspect financier de la chose. J’ai donc passé plusieurs heures sur le compte de DearLola1, et je lui ai demandé dans le chat comment, précisément, les partenaires font de l’argent avec ça.

Sans surprise, ce sont les différents types d’abonnement qui rapportent l’essentiel de l’argent que font les créateurs et créatrices. C’est pourquoi, particulièrement dans les premiers mois, il est capital de se bâtir un auditoire fidèle. Chaque niveau d’abonnement rapporte un montant différent, et à cela s’ajoutent des dons que peuvent faire les gens. Des « bits », un genre de pourboire virtuel, peuvent aussi être envoyés à votre créatrice ou créateur de contenu préféré, qui encaissera un cent par bit. Et quand une personne devient partenaire (ce qui demande temps et dévotion), elle reçoit une portion des revenus publicitaires de sa page.

Évidemment, plus son auditoire est grand, plus les marques voudront s’associer avec elle, ou lui envoyer des articles et des codes promo, ce qui peut aussi rapporter beaucoup.

J’ai commencé ma semaine d’intro à Twitch avec le Québécois le plus suivi, xQc, et j’ai choisi de la terminer avec une autre personne du top 3 de cette catégorie, la seule dont je connaissais le nom, en fait, soit Mathieu Pellerin.

Depuis sa sortie d’Occupation Double, le créateur de contenu est l’un des streamers les plus populaires de la plateforme dans la province. Pour des gens comme lui qui ont participé à une téléréalité, Twitch peut être une suite naturelle. Après tout, cela permet à son auditoire de continuer à le suivre dans son quotidien, mais selon ses règles et sans tout le voyeurisme et le red tape d’une émission de télé.

Ainsi, sur sa chaîne, on suit Mathieu alors qu’il est au gym, qu’il réagit en live à des vidéos YouTube, et évidemment dans ses combats de League of Legends. Ajoutez à ça sa copine tout aussi populaire, Claudie Mercier, que l’on peut entendre et apercevoir de temps à autre, et vous avez une combinaison gagnante!

Si je tire une leçon de ma semaine sur Twitch, c’est que c’est pas mal plus que juste des jeux vidéo (même si c’est pas mal cool, les jeux vidéo). Si vous pensez à quelque chose, vous trouverez certainement quelqu’un qui le fait en direct. Le plus important sur cette plateforme, c’est d’être soi-même et de bâtir sa communauté autour de ça. Fidèle à son habitude, le Québec s’est doté de sa propre scène de créatrices et de créateurs de contenu sur Twitch, avec ses valeurs, ses codes et sa culture.

Les plus motivé.e.s peuvent d’ailleurs participer, comme les 12 participant.e.s de cette année, à La Face des internets, une compétition amicale sur Twitch ainsi qu’un accélérateur pour les créateurs et créatrices d’ici, propulsé par Loto-Québec. Les participant.e.s assistent chaque semaine à des formations et à des conférences données par des coachs de renom et suivent divers ateliers.

***

Envie de vous joindre à la communauté grandissante des twitcheuses et twitcheurs du Québec? Ne manquez rien du contenu de La Face des internets sur Twitch!