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3 questions à se poser avant de manger exclusivement local

Ou le petit guide du locavore.

Par
Pierre-Luc Racine
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Durant sept jours, je vais manger exclusivement local. Non, il n’y a pas de blague sexuelle à faire avec cette annonce. En fait oui, il y en a une. Vous l’avez déjà faite dans votre tête.

Tout comme lors de mon dernier défi culinaire, je n’éprouve rien de moins que de la détresse en ce moment. Mes habiletés en cuisine sont celles d’un homme qui est capable de bruler ses céréales.

Je ne sais pas par où commencer mon approche parce que je n’ai même pas la base. Par exemple, manger local, c’est quoi?

#1. Qu’est-ce que manger local?

Ce que je vais dire aura l’air totalement stupide, et c’est parce que je le suis un peu, mais manger à ma pizzeria préférée à cinq minutes de marche de chez moi, est-ce que ça compte pour manger local? Admettons que je veuille utiliser mes propres trucs pour économiser sur ma pizza dégoulinante, si je le fais dans un établissement montréalais, c’est local non?

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Et quel est le territoire du local? Mathématiquement, des patates provenant d’une province canadienne sont plus proches que celles d’un autre pays, mais est-ce que c’est suffisamment près de moi pour être qualifié de «local»?

Pour me mettre des paramètres clairs, je vais y aller pour la définition d’Equiterre: «Manger local, cela veut dire privilégier la consommation d’aliments dont la provenance est proche de nous, que ce soit à l’échelle provinciale, régionale, ou même dans son propre jardin!»

Donc, selon eux, je dois sélectionner des aliments qui proviennent, au plus loin, de notre belle province. D’ailleurs, parlant de Belle Province, côté fast-food, parce que je ne peux pas m’en empêcher, je prioriserai les patateries locales. Peut-être que leur fromage provient d’un endroit mystère, mais au moins, mon argent ira dans les poches d’un entrepreneur d’ici et non dans celles d’une grosse chaîne américaine.

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#2. Pourquoi manger local?

Scientifiquement, les valeurs nutritives entre des aliments congelés ou des aliments frais sont sensiblement les mêmes. Alors, pourquoi se donner du trouble?

Premièrement, c’est bon pour l’environnement. Alors qu’il existe plus de 29 000 fermes au Québec, on serait niaiseux d’aller chercher notre nourriture ailleurs alors que l’offre locale est abondante.

D’ailleurs, les aliments qui se retrouvent sur les tablettes d’épiceries voyagent en moyenne 25 000 kilomètres pour se rendre jusqu’à notre assiette. Rendu là, autant faire cuire ses hot-dogs sur des pneus qu’on brule tant qu’à causer autant de tort à l’environnement.

Évidemment, il y a aussi l’aspect économique. En achetant local, l’argent reste dans notre économie et encourage des gens d’ici. Contrairement à moi, qui survis grâce à la PCU, l’industrie agroalimentaire continue de fonctionner malgré toute cette pandémie.

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Et depuis que j’ai vu un fermier gunner sa vache à la télévision durant les nouvelles, je n’ai pas envie que ça se reproduise. Si Carmen Campagne n’était pas capable de tirer sa vache, ce monsieur n’a eu aucune hésitation à le faire à la télévision.

Ce chantage émotif a marché et m’a traumatisé pour longtemps!

#3. Comment manger local?

À l’épicerie, les Aliments du Québec offrent quatre certifications qu’on peut voir sur les emballages: Aliments du Québec, Aliments préparés au Québec, Aliments du Québec – bio et Aliments préparés au Québec – bio. Leur site recense 456 produits, ce qui devrait me faciliter la tâche.

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J’ai aussi lu six trucs sur le site Fraichement Pressé. Tout cela représente pour moi un effort monumental, mais je devrais m’y mettre!

À certains endroits du Québec, il y a l’épicerie en ligne Mathurin qui propose des paniers locaux, mais le service n’est pas disponible chez moi. i-a-i-a-no.

Par contre, on m’a informé que les fermes Lufa et plusieurs autres producteurs livrent des paniers d’aliments locaux. Les alternatives existent et je creuserai à propos de tout ça cette semaine. #FaitesVosRecherches

Comme à chaque défi, je vais me poser des questions qui orienteront mon expérience et auxquelles je devrai répondre la semaine prochaine:

  1. 1- Est-ce que ça coûte plus cher?
  2. 2- Est-ce que je peux garder cette habitude?
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Tout le monde me répète toujours les mêmes choses: « Il faut que tu manges local! Fais attention à ce que tu manges! Ferme la porte quand tu vas aux toilettes!»

Cette semaine, je m’attarderai à la première de ces trois choses. Bientôt, je me mettrai sur le dernier élément!