Pour certains, le temps des Fêtes rime avec une douce odeur de pain d’épices et les souvenirs féériques de leur enfance. Pour moi, c’est surtout l’unique semaine de l’année où je risque de me retrouver, dans le même espace-temps, en pyjama devant mes beaux-parents et pompette devant mes enfants.
Est-ce que c’est acceptable? Est-ce que je peux glisser un petit joint dans mon bas de Noël sans traumatiser mes héritiers pour toujours? À quel point devrais-je être honnête avec mes enfants à propos de ma consommation?
À l’approche de la fermeture hivernale des garderies et des écoles, j’ai mené ma petite enquête.
Que recommandent les experts?
Si les femmes enceintes demeurent condamnées à arroser leur souper de Noël avec seulement l’eau de source des Alpes la plus pure, les recommandations officielles à propos de l’alcool sont quand même plus clémentes avec les autres types de parents.
Selon le site d’Éduc’alcool, alcool et socialisation sont profondément liés à la culture de chaque famille, et aux valeurs personnelles de chacun. De nombreux parents n’ont aucun problème à boire un petit verre devant leurs enfants, voire leur permettre de s’initier eux-mêmes à l’alcool à la maison. La clé, c’est bien sûr la modération et le dialogue.
Vos enfants assimilent votre comportement face à la boisson, et c’est probablement le même qu’ils adopteront en grandissant.
N’hésitez donc pas à déboucher votre Chardonnay avec un bon souper. Toutefois, soyez honnêtes en expliquant pourquoi et comment vous buvez, ainsi que les raisons pour lesquelles les enfants ne devraient pas boire. Éduc’alcool note par ailleurs qu’il n’est pas recommandé de prendre vos petits trésors pour des caves en leur mentant à propos de votre consommation. Ils et elles savent que ce n’est pas du jus de raisin à saveur de Purell. Même très jeunes, et même si vous pensez être subtile, ils et elles remarquent que vous parlez plus fort et que vous respectez moins leur heure de coucher après quelques verres. Est-ce que ça vous fait sentir coupable? Parce que moi, oui, un peu.
En ce qui concerne le cannabis, le gouvernement canadien vous encourage à ne pas en consommer si vous êtes parent.
D’une part, à cause des dommages de la fumée secondaire sur les enfants, mais aussi à cause des effets sur la vigilance et la santé mentale des parents. La légalisation du cannabis étant quand même récente, on peut s’attendre à des études et des recommandations moins rigides et floues dans un avenir rapproché.
Les Cannamoms ne sont pas 100% du même avis
Pour Danielle Simone Brand, autrice du livre Weed mom : The Canna-Curious Woman’s Guide to Healthier Relaxation, Happier Parenting, and Chilling TF Out, le pot est tout simplement un outil pour ralentir, se détendre malgré la pression de la vie moderne et, en fin de compte, devenir un meilleur parent. Les dizaines de milliers d’abonnées à des groupes de Cannamoms sur les réseaux sociaux semblent du même avis.
Mon amie Justine (qui, en passant, trouve le terme « Cannamom » franchement gênant) admet fumer un petit joint de temps en temps sans forcément le cacher à ses enfants de 6 et 11 ans.
« La consommation d’alcool est normalisée, alors qu’elle cause bien plus de dommages dans les familles que le cannabis. »
« Je ne vais pas m’allumer un joint quand je suis en train de m’occuper de mes enfants. Pour moi, ça n’a aucun intérêt. Mais si ma grande vient me voir le soir, alors que je suis en train de fumer dans mon bureau, je trouve ça bien d’encourager sa curiosité en lui expliquant que j’aime la sensation du cannabis de temps à autre. Ça ouvre le dialogue sur d’autres sujets comme l’art, la charge mentale, les autres drogues, ou l’adulte qu’elle pense devenir. »
En conclusion, tant que vous restez suffisamment lucide pour prendre soin de vos enfants, faites bien ce que vous voulez. Les vacances de Noël sont souvent une petite parenthèse de transgression de nos principes parentaux (surconsommation sous forme de cadeaux de Noël, heures de dodo impossibles, liqueur à tous les repas chez les grands-parents…), alors pourquoi se priver? L’honnêteté et l’ouverture sont vos meilleures alliées, peu importe l’âge de vos enfants.
De grâce, évitez seulement de devenir une wine mom (peu importe votre genre), qui clame publiquement et de façon passive-agressive que sa progéniture est la cause de son alcoolisme. Ça, ça risque de les fucker.
.png)
Identifiez-vous! (c’est gratuit)
Soyez le premier à commenter!