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Dans le merveilleux cadre de la rentrée scolaire, 5 acteurs de l’internet québécois partageront avec nous, d’aujourd’hui à vendredi, des histoires de tableaux verts, de grève étudiante et de séjours “dans le coin”. On commence avec Murphy Cooper, l’infâme Détesteur. (http://ledetesteur.com/, http://twitter.com/murphycooper)
1-As-tu déjà été “victime” d’une initiation? Si oui, raconte. Sinon, invente…
Jamais. Du monde heureux collectivement, ça me gosse.
2-Es-tu déjà “allé chez le directeur”? Pourquoi?
Souvent. Au secondaire, j’étais un « leader rebelle », comme on voit dans les films d’ado. C’est ça qui était nice et qui faisait capoter les profs et la direction, parce que dans la « vraie vie », ça n’existe pas ça. Les leaders sont habituellement des semi-tronches qui s’impliquent trop dans le comité étudiant et les rebelles sont les losers qui finissent par décrocher. Moi j’étais celui qui aurait pu causer une émeute à chaque claquement de doigts. C’est pour ça que j’étais toujours chez le directeur, on me convoquait avant que ça dégénère et on tentait de m’expulser de l’école pour mon comportement non-conventionnel. On me marginalisait et m’accusait de consommer des drogues fortes alors que j’étais toujours bien à jeun. J’arrivais toujours à faire fermer la gueule des directeurs parce qu’ils n’avaient rien à me reprocher.
3-Te souviens-tu de quoi avait l’air ton plus beau kit de la rentrée ?
En 2001, je rentrais en secondaire 4 (j’ai doublé), le Vans Warped Tour venait à peine de se terminer et j’avais passé l’été à faire beaucoup trop de skateboard. Je portais des shorts carrelées, des souliers Osiris, une casquette Third Rail et un t-shirt de Jimi Hendrix.
4-As-tu déjà séché des cours? Pourquoi?
Trop. Je vais l’expliquer à la question sur « le Ministre de l’Éducation », plus bas.
5-Ta matière préférée au secondaire?
Arts et communications. Je regrette de ne jamais avoir pris « théâtre » comme option.
6-Ta matière préférée au CÉGEP?
Jamais été au CÉGEP.
7-Jusqu’où t’es-tu rendu à l’école?
Je suis en train de terminer une formation pour devenir concepteur-infographiste au Collège Salette (AEC).
8-Qui est le meilleur prof à t’avoir enseigné?
Yvan, un prof d’info du Collège Salette, justement. C’est lui qui initie les étudiants à Photoshop, Illustrator et inDesign. Il vulgarise bien et prend le temps d’expliquer dans les moindres détails. En sortant de son cours, si tu n’as rien compris, t’es un idiot.
9-Au 15 août de chaque année, avais-tu hâte de recommencer l’école? Sois honnête.
Ouais. D’un coté je savais que les vacances finissaient, mais d’un autre, le vent de changement qu’apportait l’automne, la rentrée, les nouveaux amis, les retrouvailles d’amis, les nouveaux vêtements et la nouvelle routine finissait toujours par gagner mon cœur.
10-Si tu étais Ministre de l’Éducation, que changerais-tu à notre système scolaire?
J’ai toujours eu de la difficulté avec l’école parce que j’apprends différemment, par moi-même. Mon manque de confiance m’a toujours fait croire que je me situais en dessous des plus poches et quand ceux-ci ne comprennent pas des explications, je me mets à paniquer intérieurement jusqu’à temps qu’on vienne me confirmer la facilité du problème. Pourtant, je connais déjà toutes les solutions, mais c’est comme si mon cerveau décidait d’éliminer toutes les réponses faciles, étant donné que je lui ai envoyé comme message que j’étais le plus mauvais en classe, donc, impossible que, moi, je puisse trouver ça plus facile que les autres idiots.
Cette difficulté m’a permis de me rendre compte que plusieurs professeurs de l’école publique mettent tous leurs efforts dans les élèves qui apprennent avec aisance. Il y a même des galas d’excellence pour récompenser ces élèves. De plus, 90% de ces jeunes proviennent de familles dont les deux parents ont réussi à faire carrière. Quand tu nais dans la réussite, tu pars déjà avec ça de plus que les autres, la peur de décevoir et une famille qui te pousse à ne pas échouer. C’est souvent eux qu’on valorise, ceux qui déjà, ont une attitude de gagnants. Ceux qui partent de rien repartent souvent avec rien.
Il manque de professeurs qui n’acceptent qu’aucun élève reparte les mains vides. Ça pis éliminer les galas d’excellence. C’est comme si on récompensait Élizabeth Blouin-Brathwaite pour être une personnalité connue.

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