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C’est la faute aux médias sociaux!
Si la croyance populaire veut que le Journal de Montréal fasse dans la démagogie au petit-déjeuner et que La Presse met de l’avant sa mise en page et ses portraits de chroniqueurs gonflés (les portraits, pas les chroniqueurs), le très, très sérieux Devoir, lui, faisait dans l’humour psychédélique hier en rapportant des propos plus ou moins amusants de Yves-Thomas Dorval du Conseil du patronat du Québec.
Ainsi, selon le porte-parole des employeurs québécois, le fait qu’un pourcentage grandissant de la population se tournerait de plus en plus vers les médias sociaux pour s’informer nuirait au climat social québécois. « Je m’attendais à ce que ce soit difficile de faire passer notre message dans la population, mais c’est devenu pire avec le temps », a-t-il lancé tout en faisant valoir le manque de rigueur notoire de ces fameuses plateformes tant vantées par Bruno Gugli, Glugli… le directeur de la Communication numérique chez National.
On se rappellera que Facebook et Twitter sont, bien sûr, des repères de « stalkers » lubriques, de mononc’ qui « retweetent » les moindres faits et gestes des célébrités locales et de journalistes qui font dans l’auto-promo ennuyante (présent!) en plus d’être un lieu propice pour la désinformation.
M’ouin…
J’sais pas, M. Dorval, la fameuse page frontispice du Journal de Montréal de lundi me laisse croire que les médias traditionnels ne sont plus si rigoureux que ça (en passant, je cite cet exemple que par pure paresse, tous les autres conglomérats de médias abondent dans la plogue et/ou dans la manipulation… même Urbania qui, comme vous l’aurez remarqué, met de l’avant que le contenu qui mise sur des graphistes qui bossent avec des croix ou des triangles dans leurs designs).
En fait, je crois que votre problème – à vous, votre association et à vos membres – n’est pas le moyen à employer pour faire passer votre message, mais bien son contenu.
Le fameux commentaire de Charest
Pour revenir à l’article du Devoir, M. Dorval a aussi suscité le fameux commentaire de notre premier ministre à titre d’exemple…
Selon le président du Conseil du patronat du Québec, le discours – jugé « extrêmement intéressant » – s’est perdu dans le marasme « emo » entourant le fameux gag du premier ministre.
Là-dessus, il n’a pas tort…
Après tout, Jean Charest a toujours été un farceur un peu (beaucoup) fendant et, bien que cette blague douteuse a mis le feu à un baril de poudre déjà chargé à bloc, le discours du premier magistrat s’est bel et bien perdu dans la cohue… et c’est tant mieux pour M. Charest, car le verbiage qui allait suivre était beaucoup plus insultant. À mon humble avis, son « rien ne va nous arrêter! » lancé avec toute sa superbe devant un palier de complets-cravates gloussant alors que le centre-ville avait des airs de Beyrouth sous une pluie de gravier est encore plus vulgaire.
Charest, il y avait des centaines de manifestants prêts à risquer une amende salée, voire leur vie, à quelques mètres de vous au même moment. Deux jours plus tard, on comptait les gens n’abondant pas dans le même sens par dizaines de milliers dans les rues de Montréal! On ne parle pas d’une poignée d’illuminés qui réclament un Bye Bye signé Guy Nantel, des dizaines de milliers qui doutent de votre fameux Plan Nord. Comment pouvez-vous ignorer cette gronde populaire? Ces slo-slo-slo slogans aussi « catchy » qu’engagés? Rien ne va vous arrêter!? Si vous n’écoutez pas, ça reste à voir…
Le problème est là, M. Dorval.
Tous les jours, les adeptes des réseaux sociaux partagent inepties, inutilités et, oui, se crossent l’égo en public, mais transmettent aussi des liens, de l’information et des données afin d’échanger, de débattre, de se mobiliser, de pelleter des nuages et de construire des projets collectifs. Pendant ce temps, le patronat et les politiciens font la sourde oreille lorsqu’ils ne se lancent pas dans des numéros de stand-up comique déplacés (M. Charest, gardez ça pour le salon après une soirée arrosée).
Comment passer un « message » quand l’émetteur ne veut même pas discuter, M. Dorval?
Juste pour rire!
Ah oui, on conclut l’article du Devoir en rapportant que M. Dorval tentera prochainement de biffer la loi antibriseurs de grève, jugeant que le gouvernement va trop loin avec les syndicats.
…
Biffer la loi antibriseurs de grève? Au nom du… gouvernement!?
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Pouhahaha! Vous aussi, vous êtes un petit rigolo, M. Dorval!