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Ces artistes qui font des vidéoclips sur la vie de tournée
« Austin et Paris dans le même mois/jouer devant des gens qui te connaissent pas/devant des gens qui peut-être s’en rappelleront pas/du kid qui leur gueulait des choses en québécois. » Ces paroles de la dernière chanson toute fraîche de Les Louanges touchent directement les feels du musicien que je suis. Je ne suis allé jouer ni à Austin, ni à Paris, mais je me demande souvent ce qu’il reste de mes performances (endiablées ou non) dans le cœur des auditeurs.
Saisir l’insaisissable
On dit que les paroles s’envolent et les écrits restent. En musique, c’est plutôt la vie de tournée qui part en fumée et le travail en studio qui se crypte à jamais en .mp3, en wave ou whatever. Pourtant, la vie de tournée est aussi importante que le travail en studio, et même plus pour certains aficionados des planches et des projecteurs. Est-ce que c’est pour ça que des templiers du rock comme Bruce Springsteen fabriquent des clips où de la musique, pas live pantoute, joue sur des images 100 % live (avec en bonus, une petite trame son d’un public en délire pour ajouter à l’ambiance)?
Dans la même lignée, l’écoute du célèbre Take Away Show de Phoenix (au sommet de leur carrière en 2013) me procure des highs extrêmes, puis un down indescriptible vers les dernières minutes de la dernière performance, alors que Thomas Mars fait une petite sirène de lui-même et surf sur une foule conquise.
En tant qu’artiste, on peine à penser à autre chose que l’après-spectacle. La poussière retombe, tout comme l’énergie contagieuse qui a rebondi entre le public et le band tout au long du spectacle. Par expérience, on sait que tôt ou tard, la vie normale reprend son cours. Un document comme celui réalisé par la Blogothèque agit comme un memento d’un moment le fun… ben, ben le fun.
Démentir les préjugés
Le cliché, c’est de dire que la vie d’un.e musicien.ne est fait de sommets et de vallons, que l’on passe d’un pôle à l’autre, agents instables et émotifs. Pour des artistes comme Beyoncé, c’est plutôt une existence structurée AF qui va de pair avec le concept de performance scénique. Avant son HOMECOMING (album live à Coachella + film réalisé par Queen Bey elle-même), elle a travaillé sa routine de chant, sa routine de chorégraphies, bref sa routine de vie pendant des mois. On est loin de l’archétype de l’artiste volatile, preuve documentaire d’un travail acharné à l’appui.
Capturer la magie
Mais bon, le live va toujours avoir un côté volatile. Peu importe à quel point on travaille fort pour faire sonner son spectacle comme son album, la magie fait son œuvre sur scène. Bénédiction ou malédiction, c’est cette magie-là qui pète une des cordes de notre guitare et nous force à reconsidérer notre solo. C’est la même qui possède un saxophoniste jusqu’à le faire monter spontanément sur le stage et ajouter des licks à une de nos chansons (true story, arrivée au Baril roulant à Val-David).
La magie de la volatilité, Arcade Fire a bien compris ça. Ça se tape des spectacles cachés dans des clubs de danse à Montréal, des spectacles gratuits dans des parkings à Laval. Par dessus tout, ça se documente, une caméra toujours placée au bon endroit, au bon moment. L’essence même du spectacle, c’est Wake Up chanté en chœur par des milliers de personnes, un Win Butler en sueur, le son pas nécessairement top top, mais on s’en fout.
Peut-être qu’avec la réalité virtuelle, on va arriver un jour à parfaitement émuler l’ambiance intense de la prestation publique. Je dis bien peut-être. En attendant, il nous reste de sacrés bons vidéoclips de tournée, thank God.
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