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En matière d’acharnement à exister, le Centre Eaton fait bonne figure. Malgré la fermeture de son magasin homonyme au tournant du millénaire, le centre commercial a continué de subsister et de porter le même nom.
Quarante ans après l’inauguration de ce temple marchand emblématique du centre-ville, auparavant baptisé Les Terrasses, URBANIA tente une visite en pleine frénésie des fêtes, histoire de suer juste comme il faut pendant trois heures avec un manteau d’hiver et des bottes de ski. Pour l’occasion, nous avons jugé bon de faire appel au guide Divan Viril, animateur de radio quasi émérite et maître de la montréalitude.
Après avoir multiplié les détours de long en large de la station McGill, nous passons les portes menues et furtives du Centre Eaton. En tournant le coin, le Lush attire notre attention avec son marketing récréatif.
« Ça, c’est le cadeau parfait à donner à Bernard Adamus », annonce Divan Viril.
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Au bord de la caisse, on aperçoit son antagoniste : le présent idéal pour Éric Lapointe.
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Juste en face, le Centre japonais de la photo continue de faire comme d’habitude, soit attirer un nombre de clients inférieur au nombre d’employés.
Pressé, cet homme en perd ses cheveux.
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On ose faire ce que peu de gens ont réussi avant nous : entrer dans ce Centre japonais de la photo.
Difficile à croire, mais il reste encore un exemplaire de cette TRÈS BELLE boîte.
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En regardant ce qui nous surplombe, nous remarquons de lumineux et gigantesques éléments décoratifs.
« Ça a l’air de rien de même, mais c’est la plus grosse piste d’hébertisme intérieur au monde », indique notre guide aux connaissances infinies.
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Éblouis par tant de spectres fluorescents, nous apercevons un paisible eldorado au loin.
À l’intérieur, le design épuré surprend par ses agencements boisés.
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« En gros, c’est une place pour les gens qui veulent se pogner des foulards, faits à partir de vieux divans de chalet », observe notre interprète, après moult réflexions sur l’essence de ce magasin mystérieux.
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On poursuit notre chemin, sans trop savoir on est rendus à quel étage.
« On a enfin trouvé l’endroit où Lush envoie son overstock! »
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Direction le sixième étage, pour voir le phénomène se dresser devant nous : le musée Grévin.
Malheureusement, le haut lieu culturel est fermé, au grand dam de Divan Viril : « C’est plate… J’aurais aimé ça payer 21 piasses pour voir des grosses chandelles. »
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Autrement, le sixième étage nous permet d’avoir une vue imprenable sur la piste d’hébertisme fluorescente.
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Quelques paliers plus bas, nous sommes heureux de constater que ce magasin sans porte poursuit avec brio la tradition de la famille Roy.
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Plusieurs mètres vers quelque part plus tard, nous voici rendus dans un endroit vide et grandiloquent. C’est à ce moment précis qu’on se demande si on est encore à la bonne place.
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Sans repères, nous entrons dans un magasin de linge d’adultes importants. Ici, le marketing inversé est roi : on tente de nous happer avec un spécial à 100$ sur toute, mais dans le fond, c’est moins cher partout ailleurs.
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C’est bien connu : il n’y a rien de plus frais qu’un soleil.
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En termes de photo de marde, difficile de faire mieux.
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Pour des raisons encore inconnues, nous sommes rendus au BH Jeans.
« Le problème avec ce solde-là, c’est de trouver deux articles qu’on trouve beaux », indique avec lucidité notre guide.
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Épris d’une convulsion marchande, nous tentons de sortir de ces limbes pour retourner dans l’épicentre Eaton.
Malheureusement pour nous, après quelques dérives souterraines, nous arrivons dans l’abîme infini : le La Baie de 39 étages. La folie du temps des fêtes est à son comble, et plusieurs hommes blancs privilégiés font la file.
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« Ça, c’t’un podium de course de bernaches », nous apprend Divan Viril.
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La meilleure façon de se faire un petit 60 piasses facilement.
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Tout en haut, cette porte pique la curiosité.
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Après qu’un employé du Occitane en Provence nous ait poliment demandé ce qu’on câlissait dans le pit du 478e étage du La Baie, nous descendons quelques paliers.
Nous traversons alors l’allée des bagages. Difficile à croire, mais il semble maintenant aussi complexe de magasiner une valise qu’un char.
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Armés de nos deux jambes pivotantes et de nos parois rigides, nous poursuivons notre aventure dans une allée aussi mystérieuse qu’abandonnée.
« Ça, c’est la place idéale pour les gens qui habitent dans un 1 ½ et qu’ils veulent s’équiper avec un set de meubles à 14 000 piasses », nous éclaire notre guide.
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Bref, la place idéale pour venir réfléchir au sens de la vie avec des lunettes de soleil jaunes.
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D’une certaine façon, il y a moyen de contourner trois-quatre sets de chambre à coucher pis passer un rideau noir opaque pour arriver à quelque part qui ressemble à ça :
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« Le lit, ça fait tellement longtemps qu’il est icitte qu’il a retigé », observe Divan Viril, herboriste à temps partiel.
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Liste de choses à faire avec 800 piasses avant de le dépenser sur cette chaise-là :
– Toute
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Liste de choses à faire avec 1200 piasses avant de le dépenser sur ce toutou-là :
– Rien
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HAHAHAHA SALUT MAN!!!
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Par miracle, on finit par se sauver du La Baie de 764 étages, puis on réussit à s’immiscer dans un autre centre commercial qui a l’air de vouloir nous mener au Eaton.
Dès lors, nous voici confrontés à l’un des pires jeux de mots de l’histoire moderne.
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Il n’est jamais trop tôt pour réserver son nom de domaine, comme le prouve le visionnaire magasin Stylo.ca, qui a réservé le sien un peu plus de 20 ans avant l’arrivée du World Wide Web.
Épatant.
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Plus on avance, plus on sent qu’on s’enlise profondément. En d’autres mots, on se sent comme la carrière de Daniel Boucher.
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Les concours de circonstances étant ce qu’ils sont, nous pénétrons un sombre tunnel marchand.
Quelques bribes éclatantes :
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Fascinés par cette dernière devanture, nous osons nous enfoncer dans l’abysse du rabais.
Premier constat : il serait surprenant que quelqu’un ait mis plus de 47 secondes à élaborer, imprimer, installer et corriger cette affichette élégante.
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La folie des fêtes est à son comble au Premier Dollar!
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On peut continuer à en douter aveuglément, mais quelqu’un a déjà pensé que c’était une bonne idée d’acheter des brassières ici.
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Tout ça pour dire qu’on est rendus aux tourniquets du métro Peel et que Divan Viril est en voie de perdre son titre de guide du souterrain.
« Il faut parfois savoir se perdre pour mieux se retrouver », lance-t-il, philosophe.
Et c’est exactement ce qui arrive quelques minutes plus tard, lorsque nous trouvons une porte secrète. En deux temps, trois mouvements (x 100 pour être plus précis), nous arrivons dans l’antre des wings cheaps et des pichets de 4,14 litres.
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Assoiffés après autant de péripéties, nous rêvons de boisson de malt. Malheureusement, le format convoité nous est refusé…
Complètement ridicule, on en conviendra.
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Senior de la beuverie, Divan Viril se rappelle de bons moments passés au Peel Pub dans les années 1990 : « Le jeudi, le spaghetti était à 99 cennes. Ce qui était l’fun, c’est qu’il arrivait précoupé dans ton assiette parce que les cuisiniers repassaient les restes des clients. J’me rappelle aussi qu’il y avait des batailles dans la poutine. Les gars de la place arrivaient avec des poubelles remplies de poutine et ils jetaient ça à terre pour que des concurrents se battent dedans. Le gagnant du combat se méritait 100 piasses, mais il sentait la sauce pis la friture toute la soirée. »
L’endroit n’est évidemment plus ce qu’il était, mais on peut encore profiter d’une aubaine sur les shooters de Curaçao dilués au jus d’ananas. « C’était 33 cennes dans mon temps », ajoute le prince de la débauche, à propos de ces classiques jeudis cégépiens.
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Petit zoom sur cet appétissant souper.
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Morale de cette histoire : regardez constamment la map du Centre Eaton si vous voulez éviter de vous retrouver à manger un hamburger steak au Peel Pub.
Sur ce, joyeuses fêtes.
Pour découvrir une autre visite de centre d’achats d’Olivier Boisvert-Magnen: « Le centre d’achats du mois: Galeries Laurentides ».
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