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Le centre d’achats du mois : Centre commercial Forest

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Autrefois fleuron de l’économie de Montréal-Nord, le centre commercial Forest a longtemps été reconnu pour le Woolworth et le Steinberg qui régentaient chacune de ses extrémités. Cinquante-neuf ans après sa première mouture, le géant quasi-déchu survit comme il peut avec, en son sein, une myriade de magasins inusités, plus souvent qu’autrement défraîchis. Exploration confuse des lieux avec le présumé Nord-Montréalais d’origine Divan Viril, animateur à CISM 89,3 FM.

Fermé depuis le début des années 1990, le mythique Steinberg, qui est à la base de l’édification du centre Forest, a depuis subi beaucoup de réaménagéments : un Provigo, un Héritage (S/O), un Maxi et, plus récemment, un Bureau en gros. Se rendant justement compte qu’il était trop large, ce dernier a par la suite été splitté en deux pour laisser de l’espace à la construction d’une Casa Grecque.

Malheureusement, nous sommes arrivés une couple de mois trop tard pour contempler de l’intérieur cet espace légendaire. Dommage.

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Fins renards que nous sommes, nous nous rendons à l’autre extrémité, histoire d’entrer par le défunt Woolworth, transformé en Rossy depuis 1994. La fresque de céramique à son effigie annonce une épopée prometteuse.

À l’entrée, le magasin surprend, décontenance. “C’est très aéré comme Rossy”, observe Divan Viril. “D’habitue, je suis plus inquiet.”
À l’entrée, le magasin surprend, décontenance. “C’est très aéré comme Rossy”, observe Divan Viril. “D’habitue, je suis plus inquiet.”
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Le magasin est pas mal tanné d’avoir à dealer avec un surplus de moutarde. Aux grands maux les grands moyens.

Dans la même section à droite, on tombe sur une grosse batch de calendriers de l’Avent… au mois d’août. “Sont soit ben en avance, ou ben en retard”, analyse le spécialiste. “Sont chanceux parce que Noël tombe encore un 25 c’t’année. Ça aurait pu être un problème sinon.”

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En exclusivité : le produit vendu le plus cher de toute l’histoire du Rossy.

Tellement émerveillés par les merveilleux spéciaux de la place, on oublie souvent de regarder ce qui se trame en haut de nos têtes. La grosse mode côté design en 2015 au Rossy : des chaises berçantes par-dessus les racks.
Tellement émerveillés par les merveilleux spéciaux de la place, on oublie souvent de regarder ce qui se trame en haut de nos têtes. La grosse mode côté design en 2015 au Rossy : des chaises berçantes par-dessus les racks.
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Toujours cool d’essayer d’avoir l’air d’être allé à New York quand, dans le fond, t’es allé dans un Rossy de Montréal-Nord.

Même genre d’idée, non loin de là, au gracieux B2 International, mais cette fois en formule jaquette de pyjama et/ou chandail de thug.

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L’honnêteté finit toujours par payer, et les proprios du B2 le savent. Pour cette raison, ils n’hésitent pas à marquer de façon très claire que leurs vêtements ont un style démodé depuis quatre ans.

Au contraire, le magasin Chaussures Sisi tente de tromper ses clients avec une section de “nouveauté” qui inclut des souliers Ecko.

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En primeur : un aperçu des trois chaises qui vous attendent si vous venez essayer des bottes, un de ces quatre.

Parlant d’affaires tout croche, ce magasin ne laisse pas sa place. “Écrit de même, c’est probablement le cousin de Pauline”, présume Divan Viril.

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À l’intérieur, la chaise pour essayer les souliers a un cachet estival à ne pas sous-estimer.

Oubliez les Crocs, la nouvelle mode, c’est les Bobs.

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De Bobs, on passe à notre boy Phat Albert, l’un des magasins-vedettes du centre.

Ici, on se sent comme dans les coulisses d’un théâtre. Constamment, on passe à travers des couches de rideaux. Fou raide.

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Le magasin est tellement grand et plein de surprises qu’on peut facilement y passer 12 heures en ligne. Au courant de la situation, le boy Albert a pensé à tout, même à un enclos de jeu pour enfants.

C’te bout-là du magasin sert particulièrement à rien.

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Surprise après surprise : après avoir nagé dans les rideaux, on tombe dans les casseroles.

Albert aime bien sa clientèle, mais il a de la misère à la sizer, ce qui explique, en grande partie, ce mélange douteux de tutoiement et de vouvoiement.

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“C’est toujours bon d’avoir une nature morte comme ça chez vous : un oignon et une prune de Tchernobyl.”

Au sortir de l’établissement, après tant d’émotions, on tente de nous soutirer quelques lueurs d’émotions avec des tableaux d’art artistique. “Celui-ci représente bien l’impression de te lancer vers l’inconnu… genre quand tu vas au centre d’achats Forest.”

Analogie pertinente.

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Parlant d’inconnu et d’instabilité, le sol du centre d’achats contient plusieurs dénivellations assez prononcées. “On dirait que y’ont pris le terrain du Super Motocross pis qu’ils ont juste mis du terrazzo dessus”, soutient Divan Viril.

Aperçu aucunement représentatif :

Ce plancher problématique mène vers de belles découvertes, notamment le tout nouveau bar Pot de chance, où le typique 5 à 7 est relié au nombre de personnes présentes plutôt qu’aux heures festives du début de soirée.

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Questionné à propos du nom audacieux de son établissement, le barman y va d’une explication assez surprenante. “C’est Sylvie, une fille d’un autre bar qui a trouvé le nom. Elle a dit ‘’POT DE CHANCE’’, et on a dit ‘’OK’”, explique-t-il, avec éclat.

Parlant de magasins chancelants, celui-ci ne laisse pas sa place.

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On ne sait pas trop ce qui se passe généralement au centre Forest, mais la frénésie de Noël semble être bel et bien installée à l’année longue. La photo est floue parce que les bonhommes jouaient de leurs instruments au même moment.

Le backstore ici est délimité par un rideau de douche.

Cool, non?

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Alors qu’on pensait justement arriver dans la section administrative privée en montant les escaliers, on constate, avec joie, que le deuxième étage est, lui aussi, rempli de surprises.

Après une session de huilage de chest, le coquet typique de Montréal-Nord voudra très certainement se ressourcer dans un centre de beauté qui, de surcroît, est situé en France.

Évidemment, on finit ça avec une nouvelle coupe mohawk au délicieux prêt-à-coiffer Vag.

S/O au nom.

En face de là, y’a une tabagie qui a compris, pis pas à peu près, qu’elle était dans un centre d’achats qui s’appelle Forest.

Que penseraient les représentants des croustilles Old Dutch en voyant qu’aucun de leurs criss de sacs de chips ne figurent dans ce rack?

À part ça, le Forest met de l’avant une gastronomie novatrice, comprenant des menus rarement vus ailleurs. Outre le Bob Delicatessen et son soi-disant “meilleur riz au smoked meat”, il y a le Ba Cat Sous-Marin qui tire son épingle du jeu avec sa salade aux tournedos de poulet grillé.

Même les bijouteries ont des spécifications audacieuses.

Côté nettoyage, y’a pas grand-chose de mieux que le Talons 2 minutes. “C’est cool parce qu’ils peuvent même altérer tes vêtements”, observe Divan Viril, allumé. “Ils peuvent te faire des trous, des taches, des déchirures, des brulures… Tout ça pour pas cher.”

Complètement transformé par nos expériences vécues, nous subissons, sans même nous en rendre compte, le même sort que le Steinberg qui, grâce au pouvoir d’altération du centre commercial Forest, est maintenant devenu une Casa Grecque.

Bref, ne manquez pas votre chance!