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Celles qui étanchent la soif de Montréal : Vin dans les Voiles
Le milieu de la sommellerie de Montréal est en frémissement constant. Il y a du talent ici, de la passion, de l’engagement. Des idéaux qui fusent, des conversations philosophiques sur l’identité du terroir viticole, des débats animés sur l’agriculture conventionnelle vs la biodynamie … tout ça arrosé copieusement de grandes lampées de vin vivant, jusqu’à ce que tout le monde finisse chaud raide à se dire qu’on s’aime au-delà de nos différences de vues. La gang, c’est la gang.
Mettre de l’avant plusieurs visages importants de la sommellerie montréalaise.
Mais le monde du vin ici comporte un atout supplémentaire: le nombre d’actrices féminines qui le font rayonner, tant à l’échelle locale qu’à l’étranger. Les femmes du vin s’illustrent, innovent et mettent le feu à un milieu qui, dans un passé vraiment pas si lointain, était magistralement dominé par le sexe masculin.
Étant moi-même sommelière de type féminin, et ayant rejoint le monde de la sommellerie montréalaise tout récemment, il a un an à peine, je ne peux que constater à quel point je suis entourée de collègues inspirantes et créatives. (La période des vieux chnoques en tuxedo auxquels on s’en remettait pour les conseils en vin n’est pas loin, les classes de sommellerie dominées par un auditoire mâle non plus.)
En un an à peine, Julie Audette et Valériane Paré se sont hissées au top de la pyramide des agences les plus respectées en ville.
Qu’elles soient enseignantes, acheteuses, importatrices, l’influence est considérable. Dans cette série, j’ai voulu mettre de l’avant plusieurs visages importants de la sommellerie montréalaise. Le choix fut déchirant, car le talent abonde. Ces femmes sont de grandes professionnelles du vin, et chacune d’entre elles participe à l’éducation des amateurs de vin de la ville, geeks ou non.
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Premier portrait: Julie Audette & Valériane Paré, importatrices, Le Vin dans les Voiles
Valériane et Julie ont démarré leur agence d’importations privées, Vins dans les Voiles, au début de l’année 2016. Elles sont connues pour leur portfolio bien garnis de vignerons supernaturels des quatre coins de l’Europe, et en un an à peine, se sont hissé au top de la pyramide des agences les plus respectées en ville.
Grosse année les filles, en rétrospective, fut-elle à la hauteur de vos attentes?
Oui effectivement, grosse première année! Quand on s’arrête pour y penser, c’est fou ce qu’on a accompli en un an: une dizaine de vignerons en visite à Montréal, des voyages en Europe, plein de nouveaux vins à faire connaître à nos clients. Une année de développement et de mise en place, si on peut résumer.
Comment vous démarquez-vous en tant qu’agence, dans un milieu très compétitif?
Déjà on est deux filles dans un milieu d’hommes! On pense que ça amène une énergie différente. Peut-être par la façon qu’on déguste qui tinte notre sélection et sans doute notre touche féminine dans notre manière de prendre soin de nos clients et fournisseurs. On se fait souvent dire qu’on est dynamiques et à notre affaire!
On est plus intéressée par le terroir. Donc le sol, le climat, le vigneron.
Plus gros projet vin sur lequel vous travaillerez durant cette année?
On doit trouver la façon de faire venir des vins de Slovaquie! On est tombé en amour avec une vigneronne qui fait des vins magiques, mais c’est compliqué, car la SAQ ne se déplace pas en Slovaquie! Donc, il faut se pencher là-dessus cette année… un beau défi!
Avez-vous des raisins chouchous?
Oui et non! Réellement, on est plus intéressée par le terroir. Donc le sol, le climat, le vigneron. C’est plus l’ensemble qui nous fait vibrer. Par contre, s’il faut vraiment choisir, on dirait que ces temps-cis, on trippe sur le riesling de climat nordique, le chenin de la Loire et le macabeu du sud de la France. On est très «blanc», disons!
Quels sont les critères pour choisir un nouveau vigneron qui se fera une place au sein de votre portfolio?
C’est sûr qu’il faut aimer ses vins, mais on se demande tout le temps avant tout si on a envie de travailler avec ce vigneron sur le long terme. On voit ça comme un mariage, car c’est une union pour la vie, en quelque sorte. On passe beaucoup de temps avec ces gens, que ce soit ici ou au domaine, on leur parle régulièrement. On est un peu le prolongement du vigneron au Québec, on est son ambassadeur, donc on doit y croire et il faut que le courant passe .
Quels sont vos conseils aux consommateurs hors restauration qui seraient intéressés à découvrir votre portfolio? Par où commencer?
Trouvez-vous un groupe d’amis curieux de découvrir de nouveaux vins, appelez-nous pour qu’on vous conseille 3-4 vins, commandez une caisse de chaque et partagez ensemble! On a des vins de tous les prix et pour tous les goûts! Aussi, on peut toujours venir vous faire découvrir une sélection dans le cadre d’une soirée de dégustation chez vous. On a commencé ça et les gens adorent!
Julie et Valériane font partie intégrante du cercle des sommelières qui donnent le ton sur ce qui se boira en 2017, créent les modes et vos envies et font de Montréal une ville où il fait bon boire, et certainement une des destinations vin les plus intéressantes en Amérique du Nord. Elles donnent soif.
Pour continuer la lecture: «6 bonnes raisons de boire du vin du Québec».