Célébrer Noël dans le réseau de la DPJ
Alors que le temps des fêtes peut être synonyme de moments heureux et de cadeaux pour de nombreuses personnes, pour les enfants dans le réseau de la DPJ, ça peut représenter une passe plutôt difficile. Comment est-ce que ça se passe exactement? Hugo est allé sur le terrain pour en savoir plus.
Noël sous le signe de la résilience
Pour 42 000 jeunes au Québec, Noël ne rime pas avec festivités en famille et surconsommation. Dans le réseau de la DPJ, les Fêtes prennent une toute autre signification : celle d’un combat pour trouver un peu de normalité dans un quotidien marqué par les séquelles de milieux familiaux difficiles.
Vanessa, 19 ans, est l’une de ces jeunes qui ont grandi dans le réseau. Avec un père schizophrène et une mère instable pour qui la violence était une routine, son arrivée à la DPJ a été perçue comme une punition. « Ma mère disait que c’était juste pour les petits délinquants. C’était un sujet tabou, une honte », raconte-t-elle. Pourtant, aujourd’hui, elle reconnaît que ce soutien lui a probablement sauvé la vie.
Placée dès son jeune âge, Vanessa a appris à naviguer dans cet univers souvent méconnu du grand public. Elle souligne l’importance des intervenants qui l’ont accompagnée : « Ma TS était la seule adulte à qui je pouvais m’identifier. » Maintenant en logement grâce à une fondation, elle bénéficie d’une aide précieuse, notamment d’une PQJ (personne qualifiée jeunesse) qui veille sur elle au quotidien. « Sans elle, je serais probablement dans la rue », confie-t-elle.
Noël dans le réseau : cartes-cadeaux et sushis
Le temps des Fêtes est un défi pour ces jeunes souvent coupés de leurs familles biologiques. La Fondation des jeunes de la DPJ joue ici un rôle crucial, en offrant des cadeaux et du soutien financier. Pour Vanessa, cela se traduit par des cartes-cadeaux qui lui permettent de vivre un semblant de normalité. « Pas besoin d’une grosse fête, juste un petit geste fait une différence. »
De son côté, Béatrice (nom fictif), 16 ans, rêve simplement de sushis pour Noël. Placée dans le réseau depuis ses quatre ans, elle a connu une série de foyers avant de trouver un peu de stabilité auprès d’une intervenante dévouée. Malgré un parcours semé d’embûches, elle aborde la vie avec une reconnaissance touchante pour l’encadrement reçu. Elle affirme que si elle était restée avec ses parents, sa vie aurait été catastrophique.
Des anges gardiens dans l’ombre
Au-delà des histoires souvent tragiques associées à la DPJ, ce réseau est aussi animé par des gens de cœur. La directrice de la Fondation, Fabienne, explique que l’organisme complète le rôle de l’État en offrant des services qui vont bien au-delà de la base : tutorat, séances avec des chiens de soutien émotionnel, trousseaux de départ pour les jeunes adultes, et bourses d’études. « On veut normaliser leur quotidien, les accompagner dans leurs projets de vie. »
Le réseau de la DPJ n’efface pas les blessures du passé, mais il offre des outils pour envisager l’avenir avec un peu plus de sérénité. Dans un Québec où ces réalités restent encore taboues, Noël dans le réseau est un rappel poignant que chaque geste compte pour ces jeunes qui méritent, plus que quiconque, un peu de magie des Fêtes.
Alors, si vous avez envie de jouer au Père Noël cette année, la Fondation des jeunes de la DPJ vous tend les bras.
***
Pour faire un don à la Fondation des jeunes de la DPJ, cliquez ici.
Pour d’autres témoignages tout aussi touchants (ou pour vous divertir un coup), abonnez-vous à notre chaîne YouTube et suivez-nous sur Instagram et TikTok pour ne rien manquer!