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Ce que vous pensez de la hausse de l’âge légal pour consommer du pot
J’ai pas eu besoin de chercher longtemps pour faire réagir des étudiants à la décision de la CAQ de rehausser l’âge légal pour consommer du pot à 21 ans. Et sans surprise, tous les jeunes que j’ai sondés trouvent que c’est une idée de bouette et estiment que le gouvernement habite dans un monde peuplé de licornes s’il croit que cette mesure diminuera la consommation de weed chez les 18-21 ans.
D’abord, je suis allé faire un tour au Cégep du Vieux-Montréal, le genre d’établissement que le premier ministre François Legault a gracieusement qualifié dans le passé de « maudite belle place pour apprendre à fumer.»
À mon passage, plusieurs étudiants profitaient du soleil pour griller une cigarette devant l’entrée (à neuf mètres oui oui). « L’alcool c’est 18 ans, la clope c’est 18 ans alors je ne comprends pas pourquoi le pot c’est 21 ans. Les effets néfastes de l’alcool sont pires en plus » croit Charles, flanqué de ses amis, convaincu que le marché noir va sortir grand gagnant de cette décision.
«L’alcool c’est 18 ans, la clope c’est 18 ans alors je ne comprends pas pourquoi le pot c’est 21 ans. Les effets néfastes de l’alcool sont pires en plus.»
Son pote (ho-ho) Jérôme, lui, ne fréquente déjà pas la SQDC, à cause des prix « exorbitants » et de la piètre qualité du weed. « C’est comme un vin de dépanneur, ça sert à dépanner, mais le mieux est de connaître quelqu’un en qui tu as confiance. Le meilleur weed du marché noir est meilleur que le meilleur de la SQDC», juge l’étudiant de 18 ans.
Leur camarade Zakary non plus ne va pas à la SQDC, lui aussi à cause des prix et de la marchandise offerte. « C’est fait pour des utilisateurs moins réguliers, qui aiment le CBD», analyse-t-il.
Un peu plus loin, Sabrina abonde dans le même sens et se dit convaincue que le gouvernement va juste perdre de l’argent au profit du marché noir. « Je suis d’accord avec l’idée de vouloir protéger les jeunes des effets néfastes du pot sur leurs cerveaux [NDLR: Une des raisons évoquées par la CAQ], mais pourquoi ne pas avoir mis l’âge légal à 21 ans dès le départ? », se demande l’étudiante en design de 18 ans, qui se promet une première visite à la SQDC d’ici janvier, pour vivre l’expérience. « Je fume régulièrement, mais juste du hasch. Le marché noir quand tu t’y connais, c’est bon », résume Sabrina, qui côtoie plusieurs jeunes de son âge qui vont à la SQDC. « Ils aiment le pot de la SQDC et trouvent qu’il rend moins anxieux », souligne-t-elle.
«C’est contre-productif et ça va directement à l’encontre de l’objectif de la légalisation qui est de détourner les consommateurs du marché noir», constate Thomas, un étudiant en scénarisation.
Les cégépiennes Laura-Gabrielle et Béatrice aussi sont d’avis que la SQDC va perdre des clients de leur âge. « J’en connais plein qui vont là. Leur pot est cher, mais il est de bonne qualité », raconte Laura-Gabrielle, qui juge l’idée de la CAQ ridicule. « C’est cave de penser que les jeunes vont arrêter de fumer. On va juste acheter plus dans les rues et prendre plus de risques », résume-t-elle, ajoutant ne pas se sentir visée par cette nouvelle mesure. « Moi je m’en fous, je consomme juste du hasch.»
À un jet de pierre de là, la promesse électorale caquiste n’impressionne pas plus les étudiants de l’UQAM. « C’est contre-productif et ça va directement à l’encontre de l’objectif de la légalisation qui est de détourner les consommateurs du marché noir », constate Thomas, un étudiant en scénarisation. Le jeune homme ne consomme pas de cannabis, mais la hausse de l’âge légal à la SQDC touchera des amis à lui. « Les prix sont chers, mais ils sont contents d’avoir accès à du pot de bonne qualité. »
De l’autre côté de la rue, aucun revendeur ne trainait exceptionnellement autour de l’édicule du métro Berri à mon passage. J’imagine que les pushers sont en train de célébrer quelque part.
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