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Comme vous le savez, depuis quelque temps, je demande aux gens de m’écrire ce qu’ils veulent. Parmi les réponses que je reçois, il y en a beaucoup qui souhaitent quitter leur emploi et partir en voyage de longue durée. Cela nous amène la réflexion suivante : qu’est ce que l’on espère trouver en voyage et est-il possible de trouver ce que l’on cherche sans partir?
Il y a deux types de voyages : ceux qui servent de vacances et ceux qui sont une sorte de quête spirituelle.
En vacances, on va à la plage, on mange et l’on boit presque à temps plein. Une journée ou deux pendant la semaine, on va en excursion pour visiter des ruines ou des villages locaux. Nous jouons le rôle de touristes pleins d’argent et sommes entièrement pris en charge. Nous sommes, comme les locaux nous appellent : des gringos.
« Allez ici, voyez cela, achetez ceci, prenez une photo de cela et nagez entre ces cordes-là »
De milliers de touristes reviennent de leur voyage avec des photos presque identiques. (Incluant celle que l’on prend du bout de nos pieds avec la mer).
Dans ce type de vacances, tout y est inclus, la paix d’esprit aussi. On sait que l’on va revenir à tout ce qui nous attends à la maison : appartement, travail, voiture, parents, amis et l’on peut même garder notre blonde ou chum. (Tout le monde sait que ce qui se passe à Cuba reste à Cuba!) Partir en tout inclus, c’est simplement prendre une pause de sa vie. On fait des photos, on achète des breloques le double du prix et l’on calcule le succès du voyage en temps de repos et en plaisirs instantanés.
Puis, il y a les voyages qui servent un propos plus spirituel. Ceux auxquels on pense longtemps d’avance et qui naissent d’une subtile impression que la vie que l’on a choisie n’exploite pas notre plein potentiel. On part alors sans date précise de retour et l’on se libère de toutes nos obligations afin de se retrouver encore une fois devant les grands espaces et les grands potentiels, un peu comme à l’époque où nous n’avions encore rien choisi. Dès que l’on fait des choix, notre liberté rétrécit. Sans choix, tout reste encore possible.
Quand on y pense, notre vie entière se situe dans les quelques kilomètres carrés nous séparant du travail, de la maison et du centre d’achat. C’est la prison de la classe moyenne dont le voyage est la grande évasion.
On quitte alors notre emploi, on sous-loue notre appartement, on met notre cellulaire au forfait de maintien et l’on dit au revoir à nos amis lors d’un gros party. On dit à notre copine que nous avons besoin de temps pour réfléchir et qu’on verra au retour ce qu’il adviendra du couple.
Après ces démarches, il ne nous reste que du temps libre et pour l’instant, encore beaucoup d’argent. Avoir du temps et de l’argent c’est la liberté ultime.
Même si nous sommes anxieux, nous ne pouvons plus revenir en arrière et les gens qui nous regardent partir nous envient un peu. Nous, on ne changerait pas de place avec personne, car partir en voyage, c’est ce qui se rapproche le plus de l’aventure. Tout peut arriver, rien n’est prédéterminé comme la majorité des choses de notre vie.
Est-ce que l’on part pour visiter des musées, traîner sur les plages, boire de l’alcool et rencontrer des gens? Certes il y aura ça, au début, mais après quelques jours, le but premier devient de se retrouver et de faire le point sur ce que l’on veut accomplir dans la vie. Nous n’avons pas le choix d’y penser, car à cause de l’argent, nous savons que nous allons devoir revenir un jour et, idéalement, pas dans les mêmes choses que l’on a quittées.
Tout semble plus facile en voyage lorsque l’on pense à notre vie à la maison.
« Quand je reviendrai, je ferai ceci et cela. »
On ne comprend souvent même pas comment se fait-il que nous eussions peur de faire certaines choses avant. Comment faisait-on pour toujours attendre que les circonstances soient idéales avant d’oser faire quelque chose de nouveau ou qui nous tient à coeur.
« La peur? La peur de quoi? »
Que l’on se demande et on ne trouve pas de réponse vraiment valable.
En voyage, nous devenons des hommes et femmes d’action et notre plan pour le retour semble facile et exécutable.
“J’irai là-bas parler à telle personne et demander ceci et faire cela”
Après quelques semaines de voyage, on a même hâte de revenir pour agir à l’endroit où ça compte vraiment : chez soi.
Le but de la vie n’est-il pas, plutôt que de vouloir quitter la routine, d’en construire une que l’on ne désire pas quitter?
En revenant de voyage, il faut toutefois agir vite. On ne bénéficie que de quelques jours de cette nouvelle énergie avant que le naturel revienne au galop. Dès qu’il nous reste que très peu d’argent, on cherche à arrêter l’hémorragie financière avec seules méthodes que l’on ne connaisse : ancien travail, même domaine, vieux contacts. C’est pour cette raison qu’idéalement, il faut garder un peu d’argent pour le retour.
Peut-on trouver la même énergie que nous procure le voyage sans partir : oui. Il faut simplement se donner du temps pour réfléchir, sans avoir la tête dans nos obligations, nos relations ou nos chers écrans d’ordinateurs et de cellulaires.
Sans quitter le pays, on peut quand même tout quitter.
Partir en voyage n’est qu’une façon de changer de perspective.
Par expérience personnelle, un autre truc qui marche c’est de se casser le doigt et d’être en arrêt de travail. Ça me donne pratiquement le même effet que le voyage. (Je vous conseille davantage le voyage par contre, ça fait mal se casser un membre)
Parmi ceux qui désiraient partir, il y a Stéphanie qui est partie en Australie jeudi passé. Voici le lien du blogue qu’elle va tenir durant son voyage et chaque fois qu’elle donnera des nouvelles, je partagerai le lien sur la page Facebook de l’homme moyen.
Cette semaine, je ne vous demanderai pas de me dire ce que vous voulez, mais plutôt ce que vous pouvez faire pour les autres.
Vous cherchez quelqu’un à votre travail?
Vous connaissez une compagnie québécoise qui a comme but de rendre l’humain vert?
Vous travaillez dans un endroit cool et vous pouvez offrir des stages?
Vous cherchez des partenaires pour un projet en particulier?
Faites-moi savoir et d’ici là, je vous souhaite une bonne semaine!
David Malo