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Ce qui avait commencé comme un refus par les étudiants québécois de se voir imposer une hausse s’est transformé en un mouvement social immense qui s’étend maintenant plus loin que les limites de la Ville de Montréal. C’est magnifique. Voici quelques éléments qui ont retenus mon attention au cours des derniers jours, dans le désordre et de façon un peu écoeurée, malgré la frénésie que j’ai de voir la province se réveiller.
Gilbert Rozon sur Twitter.
Évidemment, en tant que diplômé de l’école Nationale de l’humour en 2007, on m’a demandé ce que je pensais du «chef» de l’humour québécois. C ’est très simple: Gilbert a le droit de parole, il a le droit de s’exprimer. Je ne suis d’aucune façon en accord avec ses propos mais je dois avouer qu’il joue «fair game» avec tout l’monde. Autant ses «fans» que les gens qui l’insultent. Ce qui m’a bien fait rire, c’est le fait qu’il crie à l’abus de la part de ses détracteurs tout en continuant de les nourrir en leur répondant.
Les policiers à la matraque facile.
C’est vrai qu’ils sont exténués, nos policiers. C’est vrai qu’ils font un travail difficile, aussi. Je l’ai écrit tellement souvent: il y a de fabuleux policiers à Montréal. Courtois, sympathiques, serviables et justes. Par contre j’en ai plus que marre du mutisme du SPVM sur leurs façons de faire. L’opinion publique bouille et s’interroge. Allez-vous parler, une fois pour toute ? Allez-vous faire dire autre chose à Ian Lafrenière que «Les policiers font leur travail» ? On s’en fout, vos discours sont toujours les mêmes. On veut savoir c’est quoi la marche à suivre, on veut savoir comment ça fonctionne pour vous pour que tous puissent s’accorder et bien fonctionner ensemble pour éviter les bavures. C’est si peu compliqué. Prononcez-vous, bordel.
Les médias qui n’ont encore rien compris.
Donc vous appelez encore Gabriel Nadeau-Dubois le «leader» de la CLASSE. C’est fou parce que j’fais même pas votre métier et je sais qu’il est le porte-parole, pas le «leader». J’ai pas eu besoin d’étudier la question, c’est plutôt clair en fait, comme information.
Un leader dirige, un porte-parole ben, il porte la parole. Leurs fonctions sont différentes et leurs responsabilités aussi. J’ai peine à croire que je dois l’expliquer à des journalistes professionnels, c’est aberrant. Au point où on en est rendus, même le dernier des cons a compris le fonctionnement des assemblées et leur façon de procéder. Là c’est l’heure d’arriver en ville, de mettre sa mauvaise foi de côté et de faire son travail comme il le faut.
Ceux qui m’accusent de prendre position pour faire augmenter ma popularité.
Eh ben bravo, vous m’avez démasqué. Je n’ai ni esprit critique ni profondeur suffisante pour me prononcer sur les enjeux du moment. Je suis un artisssssss qui profite de n’importe quoi pour avoir du succès et de la gloire. Mon but ultime, en pratiquant mon métier, c’est de me faire sucer par des groupies dans un spa après mes shows. Le reste, je m’en fous, tant que je deviens une grande vedette qui divertit la populace, moi ça me va.
Je ne suis pas du tout le jeune homme que vous croyez, qui pratique avec une passion sans bornes et humilité l’écriture, la musique, la photo et la conception de contenu dans le seul et unique but de s’amuser et de divertir les gens tout en ne sachant pas trop où tout ça le mènera, sans se prendre au sérieux. Ça, c’est mon côté fake. En réalité j’le fais pour le cash pis les bitches, you know ?
La mauvaise foi.
J’comprend pas les gens qui disent que les manifestants méritent des volées. Personne mérite de se faire péter la face parce qu’il s’oppose aux façons d’agir des gens qui dirigent sa province. Dans un monde idéal, on respecte les idéaux différents et on met son orgueuil de côté en se disant «Le gros man, j’vais l’faire pour le team».
En ce moment, dans les rues de Montréal, c’est la révolte. La révolte majoritairement pacifique. Jeunes, moins jeunes et moins moins jeunes se partagent la rue pour dire aux dirigeants que ça suffit. Qu’on ne veut pas vendre nos ressources pour quelques sous, qu’on ne veut pas d’élus qui courtisent la mafia, qu’on ne veut plus se faire avoir.
Le peuple prend conscience de son pouvoir. Enfin.
Attendez pas que ça pète, parce que ça va être laid. J’ose espérer que les leaders québécois (et non les porte-paroles) sauront régler cette crise au plus vite. Il ne faut pas lâcher, il faut continuer de manifester notre mécontentement. Contre la hausse des frais de scolarité. Contre la loi 78. Contre les libéraux pourris et surtout contre Nickelback. (TOUJOURS être contre Nickelback)
Bon courage, on se voit dans les rues.