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Catherine Fouron, blogueuse nocturne

Par
Judith Lussier
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Au lieu de compter les moutons, cette insomniaque dialogue avec le hamster qui court dans sa tête et couche le fruit de ces longues discussions dans WordPress.

Depuis quand blogues-tu?
Depuis quatre ans, mais je suis insomniaque depuis bien plus longtemps. Je crois que c’est la naissance de ma fille aujourd’hui âgée de 11 ans qui a complètement déréglé mon sommeil. À force de me réveiller aux deux heures, mon corps a enregistré ce rythme. Mais si je n’ai pas réglé mon problème depuis, c’est aussi en raison de mon hamster.
Le hamster que tu surnommes Guy?
Oui, je lui ai donné ce nom pour aucune raison en particulier. Le hamster qui court dans sa roue représente l’hyperactivité cérébrale. Au fond, c’est mon surmoi. Avec le temps, je suis arrivée à le dompter. Quand je relis mes premiers billets de blogue, je réalise qu’au début, il était très sévère, très dur envers moi. J’étais en plein divorce à l’époque : je vivais une de crise de la quarantaine typique. Ce blogue m’a permis de ne pas sombrer dans la dépression.
Mais ça n’a pas réglé ton problème d’insomnie…
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Non. J’ai une prescription pour une clinique du sommeil en poche depuis trois ans, mais je n’ai aucun intérêt d’aller là. Je suis comme les fumeurs qui ne veulent pas arrêter de fumer. J’ai trouvé un canal d’expression qui valorise mon insomnie, j’en tire trop de satisfaction pour vouloir m’en défaire, malgré tous les inconvénients que ça implique, comme le fait d’être toujours fatiguée. Mon insomnie m’a permis d’écrire, ce que j’ai toujours rêvé de faire.
Et tu ne pourrais pas écrire de jour?
J’ai toujours aimé écrire, mais je n’écrirais pas sur n’importe quel sujet : je ne tiendrais pas un blogue sur l’environnement ou la nourriture, par exemple. Là, mon canal, c’est l’insomnie. Et puis la nuit m’inspire. C’est calme et j’ai l’impression que je peux puiser dans l’énergie des gens qui dorment.
Qu’est-ce que ça t’a appris sur le sommeil?
Chaque personne a son rythme, qui ne correspond pas nécessairement à celui qui nous est imposé. J’ai lu qu’avant l’électrification, le sommeil était divisé en deux : les gens se réveillaient au milieu de la nuit, effectuaient des tâches, puis retournaient se coucher. Moi, je ne me couche jamais avant minuit, et si je me couchais à 19h pour bien faire, je me réveillerais assurément à minuit!
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