.jpg)
L’autre soir, un gentil humain m’a amenée sur le toit de son bloc pour me montrer quelque chose que je vois chaque jour de ma vie, mais sans vraiment y prêter une réelle attention: le ciel. Pour l’occasion, on s’était équipé d’un gros sac de réglisses, de chips au fromage, de sucettes aux fraises, de gin et surtout, d’un télescope. Pour la première fois de mon existence, j’ai vu de “relativement” proche les cratères de la Lune, les anneaux de Saturne et même Jupiter. Cette nuit-là, le ciel était garni de milliers de petits points brillants, et ce fut fascinant de réaliser que la plupart des étoiles qui picotent le ciel sont déjà mortes.
Devant autant de beauté, je me suis demandé pourquoi le directeur de mon école au primaire n’a jamais mis à l’horaire des sorties nocturnes pour observer la voûte céleste. Ça aurait fait changement des autres activités pseudo culturelles. Y’a rien qui me turnait plus off que les weekends au camp de jour où on nous shippait sur un lac glacé avec des pagaies pis un vieux canot rouillé et qu’à la fin de la journée, on nous remettait un totem cheap en bois avec une appellation semi-humoristique du genre Marmotte Énergique ou Taupe Clairvoyante. Je détestais les après-midis au Musée de cire de Québec où les 3-4 personnages exposés en grandeur nature n’avaient rien de captivant mis à part leur perruque bouclée d’un blanc immaculé. Sorry Louis-Joseph de Montcalm. Je trippais pas non plus sur les rallyes dans la ville où il fallait identifier pendant 4 heures des édifices gouvernementaux et noter leur date de construction. Pourquoi personne ne nous a amené en camping pour dormir à la belle étoile? Back in the days, y’a rien au monde qui m’aurait autant plu que d’entrer en contact avec la splendeur de notre cosmos, de découvrir la Grande Ourse et peut-être de comprendre à quel point je ne suis rien de plus qu’un milliardième d’atome de pulpe dans une grosse crisse d’orange.
Ce qui est majestueux avec tous les éléments divins qui composent la Voie Lactée, c’est qu’ils n’ont pas besoin d’humains pour exister. Ni les astéroïdes, ni les lunes ou les constellations. Ils sont là, ben relaxes dans notre galaxie, modestes et sans prétention malgré leur beauté et leur puissance. Si je meurs, j’aimerais me réincarner en un objet céleste. J’ai un léger penchant pour Saturne : c’est la coquette d’la gang à cause de ses sublimes anneaux composés de fragments de glace et de poussière. J’ai aussi un kick sur cette planète parce qu’elle est la sixième du système solaire et que 6 est mon chiffre chanceux. J’admets également avoir un faible pour Mars, et ce, pour trois raisons :
- C’est le mois de mon anniversaire;
- C’est le nom de ma barre au chocolat préférée;
- Le film Mars Attacks! m’a traumatisée, ce serait donc un excellent prétexte pour enfin faire la paix avec les Martiens.
Dans le cas où ces deux options de réincarnation me seraient refusées, y’a toujours la possibilité de me transformer soit en Mercure (ceci uniquement pour rendre hommage à mon chat du même nom qui est mort), soit en comète ou en étoile binaire. Mais j’aimerais préciser que je suis ouverte à d’autres choses aussi.
Anyway. Suite à cette mémorable séance d’astronomie, je n’ai eu d’autre choix que de remettre en question mon importance sur cette Terre. Suis-je vraiment utile ici? Qu’est-ce que je peux faire pour me sentir plus vivante, plus utile? Serait-ce de me transformer en yamakasi et de sauter par-dessus des buildings new-yorkais? Serait-ce de maîtriser tous les arts martiaux et d’éliminer les méchants qui rôdent la nuit dans la ville? Serait-ce de lire toutes les encyclopédies du monde et étudier le reste de ma vie pour trouver un remède contre le sida ? Serait-ce de me dédier au ramassage de déchets dans les rues pour aider notre univers à s’alléger les poumons et à mieux respirer?
J’étais à fond dans mes interrogations depuis plusieurs jours quand le post viral du Vanity Fair qui exposait la nouvelle identité de Bruce Jenner, Caitlyn Jenner, a défoncé les Internets telle une magnifique supernova.
J’ai trouvé ça absolument grandiose. Grandiose comme le ciel que j’avais vu l’autre nuit.
Suite à ça, j’ai eu une illumination.
Et si le truc pour se sentir un p’tit peu moins comme une particule de poussière qui peut s’envoler et disparaître d’une seconde à l’autre, ce serait juste, éventuellement, dans un avenir rapproché, essayer d’être quelque chose d’aussi fabuleux et d’aussi brillant qu’une supernova?
Identifiez-vous! (c’est gratuit)
Soyez le premier à commenter!