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Bye-bye bouteilles brunes

Aussi, Legault doit dealer avec des climatosceptiques et Trump n'a pas le droit de bloquer le monde sur Twitter.

Par
Pier-Luc Ouellet
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L’actualité, même si aux premiers abords c’est quelque chose de vraiment sérieux et rationnel, ça peut devenir très émotif.

Parce qu’au final, les grandes questions de société appellent à notre vision des choses et à nos valeurs personnelles.

Si tu crois, par exemple, qu’il faudrait faire plus d’efforts pour réhabiliter les criminels, ça peut être difficile à entendre pour une personne qui a été victime d’un acte criminel et qui préférerait qu’on soit plus sévères envers les coupables.

Mais au fond, vous voulez tous les deux la même chose : que les gens soient en sécurité. Vous avez simplement des moyens différents pour y arriver.

Une fois qu’on comprend ça, je pense que le dialogue est plus facile.

Je pense sincèrement qu’à peu près personne ne souhaite réellement le malheur des autres. On croit juste à des moyens différents d’atteindre nos idéaux.

Personne n’est vraiment une mauvaise personne.

Sauuuuf, peut-être Vincent Guzzo.

Trump n’a pas le droit de bloquer le monde sur Twitter

Préparez-vous, je vais faire quelque chose que je ne fais à peu près jamais; je vais défendre Donald Trump.

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Cette semaine, une cour fédérale a jugé que le président américain n’avait pas le droit de bloquer les gens sur sa page Twitter.

Gang, on devrait peut-être juste fermer ça, les réseaux sociaux.

La raison est simple : puisqu’il se sert de son compte pour donner des informations sur sa gestion des choses, il ne peut pas bloquer l’accès aux citoyens et refuser le dialogue.

D’un côté, ça me semble parfaitement raisonnable comme argument, et je pense en effet que tous devraient avoir accès au processus démocratique.

Mais d’un autre côté, ça veut aussi dire que si Alexandria Ocasio-Cortez veut bloquer les dudes lourds qui lui proposent constamment de lui sucer les orteils (ou souvent bien pire), elle ne peut pas; elle doit tolérer leurs insultes et leurs commentaires dégradants.

Gang, on devrait peut-être juste fermer ça, les réseaux sociaux.

Bye-bye bouteilles brunes

Vous rappelez-vous, au secondaire, d’avoir entendu parler des Trois « R » (réduire, réutiliser, recycler).

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C’était une espèce de règle qui expliquait comment réduire la quantité de déchets qu’on produit, et les « R » étaient placés en ordre hiérarchique; réduire c’est le best, recycler c’est le moins pire.

Écoutez, on boira une bonne bière canette pendant la fin du monde.

C’est une règle qui avait bien été comprise par RECYC-QUÉBEC, qui obligeait jusqu’à récemment les compagnies de bière à ne pas offrir plus de 37,5 % de leurs produits dans un emballage autre qu’une bouteille brune (canette, bouteille claire, etc.)

Pourquoi favoriser les bouteilles brunes? Parce qu’elles sont nettoyées et réutilisées, contrairement aux canettes qui ne servent qu’une seule fois avant d’être recyclées.

Mais l’Association des brasseurs du Québec a réussi à faire assez de pression sur le gouvernement pour qu’il abolisse cette règle.

Écoutez, on boira une bonne bière canette pendant la fin du monde.

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Legault dans une alliance pas simple avec des climatosceptiques

Cette semaine avait lieu le Conseil de la fédération. Si vous ne savez pas c’est quoi, en gros, c’est une réunion de tous les premiers ministres des provinces et territoires du Canada pour parler dans le dos du gouvernement fédéral.

Et François Legault a adopté une position surprenante, en changeant de camp et en rejoignant l’Ontario et la Saskatchewan qui contestent la taxe sur le carbone imposée par le fédéral.

C’est vraiment une position compliquée. Même si je suis très critique de François Legault d’habitude, dans ce dossier-là, je ne saurais pas quel bord prendre, moi non plus.

La relation entre le Canada et les provinces, c’est une grosse game de tire à la corde.

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Legault dit contester non pas parce qu’il s’oppose à cette taxe (il l’avait d’ailleurs saluée en campagne), mais parce que c’est une occasion de plus pour le fédéral d’imposer ses pouvoirs aux provinces.

La relation entre le Canada et les provinces, c’est une grosse game de tire à la corde, et chaque pouce que tu laisses aller, tu ne le retrouves pas.

Par contre, la vraie raison pour laquelle l’Ontario et la Saskatchewan s’opposent à cette taxe, c’est parce que ça affecterait leur économie, et ils n’ont pas l’intention de mettre en place leur propre programme provincial.

En plus, si l’Ontario gagne son point et qu’elle peut donc se passer d’une taxe sur le carbone alors que le Québec en impose une, ça devient un net désavantage pour l’économie de la belle province (le Québec ET la cantine).

Ça suck quand c’est pas clair qui sont les gentils et les méchants.