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Bouffe des «States»: un végétarien teste un «beef jerky» à l’alligator et au porc BBQ

Hugo Mudie teste des produits dénichés dans les plus obscurs temples de la grignotine «made in USA».

Par
Hugo Mudie
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Hugo Mudie, inventeur de la pouzza (fusion entre la poutine et la pizza) et Grand-Duc du glutamate met son expertise au profit des lecteurs d’URBANIA dans cette série où il testera pour vous des produits dénichés dans les plus obscurs temples de la grignotine de niche made in USA. Voici BOUFFE DES STATES.

Cette semaine il s’attaque à du beef jerky de porc et d’alligator BBQ, de la marque Beef Jerky Outlet.

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J’ai toujours adoré le beef jerky. De façon esthétique, j’aime l’idée (peut-être de façon humoristique) d’une slice d’animal mort emballé bien serré, pour pouvoir déguster en chauffant un char, tenant la tranche d’une main et le volant de l’autre, en écoutant du bon vieux Skynyrd.

Vers le début de mon adolescence, ma mère du s’absenter pour un séjour de quelques jours à l’étranger pour parfaire ses techniques de maquillage ou d’électrolyse. Je me souviens d’avoir été faire une épicerie-récompense avec elle au IGA Crevier de Repentigny et d’avoir été particulièrement fier de mon achat d’une saucisse de type « jerky » Buffalo enroulée sur elle même, longue de 8 pieds. J’ai eu beaucoup de plaisir pendant ces quatre jours de liberté et d’ennui simultané à grignoter ce long tube de viandes animales variées à chaque repas et chaque collation. Mes visionnements des Flinstones et de RDS furent agrémentés par ce pétillant gout de piquant dans le palais et de sel fumé dans un parking de stade de football.

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À l’aube de l’âge adulte, mon amour des animaux, plus particulièrement de mon chat Minou et de son partenaire de jeu, mon chien Flocon, m’a fait prendre une des bonnes décisions de ma vie : je suis devenu végétarien. J’ai aussi été vegan par bouttes, mais une vie sans pizza ni poutine est une vie crissée dans le bac de compost.

J’ai été vegan par bouttes, mais une vie sans pizza ni poutine est une vie crissée dans le bac de compost.

Ce qui m’a le plus manqué durant ces années post-carnivores n’est ni le poulet, ni le smoked meat, ni le fucking bacon. Non, je dirais que le beef jerky ( et la paix de ne pas répondre aux questions « mange tu des œufs? » « Aimes-tu la luzerne? » « tu les pognes où tes protéines? » « criss es-tu fif? » et autres bêtises de l’inconfort humain face au végétarisme ) est mon plus grand manque.

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Ma chronique BOUFFE DES STATES me permet donc de remédier à la situation sous le couvert du journalisme d’enquête. Un peu comme je prévois aussi bientôt en virer une criss au Spring Break de Virginia Beach pour «m’inspirer pour un roman sur la déchéance des jeunes adultes».

J’ai donc plongé mes dents pu trop trop coupantes ( j’ai ouvert plusieurs bouchons de bières avec celles-ci pour déjouer mes convives de mon malaise social lors d’une fête organisée ) dans un meat snack ( chopped and formed ) Porc et Alligator à la BBQ de la compagnie ( ou l’endroit ) Beef Jerky Outlet.

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Première chose que j’ai remarquée lors du premier coup de ciseau dans l’emballage de première qualité, c’est l’odeur. Mélange entre un Taco Bell et le magasin de linge de cowboys Indiana pas loin des Foufs sur St-Laurent. J’ai rapidement pris une bouchée pour me rendre compte qu’au contact des dents, un fort gout de métal se dégageait du produit. Ça m’a assez rapidement replongé dans mon enfance alors que je passais des heures dans les différents modules de jeux dans les parcs de Repentigny, les yeux semi dans l’eau et le regard à l’horizon la bouche collée sur un poteau de métal peinturé en turquoise demandant au ciel ce que j’ai fait pour être né avec tous les talents du monde, mais petit et gros à Repentigny. Né sous une demi-bonne étoile.

Première chose que j’ai remarquée lors du premier coup de ciseau dans l’emballage de première qualité, c’est l’odeur. Mélange entre un Taco Bell et le magasin de linge de cowboys Indiana pas loin des Foufs sur St-Laurent.

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La texture fut la grande surprise de mon expérience gustative. Une viande d’une tendresse remarquable. Je me suis alors demandé quel pourcentage y’avait-il de cochon et quel pourcentage d’alligator. Je n’ai pas eu la réponse, mais dans INGREDIENTS sur l’emballage « PORK » vient avant « ALLIGATOR », mot provenant du mot espagnol el gatardo qui veut dire « le lézard ». J’en suis donc venu à la conclusion que le chimiste / chef cuisinier derrière cette fusion était en pleine possession de ses moyens dans le domaine de la tendresse viandeuse.

Le gout de BBQ était honnête. Très semblable à celui des graines de tournesol Krispy Kernels.

Une dizaine de minutes après la dégustation, un arrière-gout de métal m’est resté sur la langue, me rappelant encore une fois, une jeunesse dans Lanaudière bercée par la solitude au sommet de la pyramide des talents individuels.

Les bouts de mes doigts sont aussi restés graisseux, laissant une petite couche de gras de lézard/coch sur les touches de mon laptop sur lequel j’écris ces lignes en ce moment. Une mise en abîme profonde dans l’abysse du dégout.

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En résumé, je préfère mon crocodile précédant Dundee et mon porc, bégayant de façon attachante aux côtés de Winnie L’Ourson.

3.5/10