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BOUFFE DES STATES: Skittles Sweet Heat ( Piquant )

Hugo Mudie teste des produits dénichés dans les plus obscurs temples de la grignotine « made in USA ».

Par
Hugo Mudie
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Hugo Mudie, inventeur de la pouzza (fusion entre la poutine et la pizza) et Grand-Duc du glutamate met son expertise au profit des lecteurs d’URBANIA dans cette série où il testera pour vous des produits dénichés dans les plus obscurs temples de la grignotine de niche made in USA. Voici BOUFFE DES STATES.

Cette semaine, il s’attaque aux Skittles Sweet Heat (piquants!)

J’adore les bonbons. L’expression anglo-saxonne « like a kid in a candy store » pourrait facilement être « like a Hugo Mudie in a candy store », mais j’suis quand même un peu moins connu chez les Anglais, alors ils y vont avec « kid ». Je ne les juge pas. Là-dessus.

J’aime assez les bonbons pour vivre un cycle continuel d’arrêt et reprise de consommation de ce divin cadeau de la vie. Ça nuit assez à ma vie pour que de temps en temps, j’arrête totalement de manger ces petites douceurs sucrées à mon grand chagrin, mais pour le bien de ma santé physique, mentale et celle de mes proches.

La première bouchée est toujours la meilleure. C’est celle que je regrette encore, depuis la toute première dans les toilettes d’un bar sur St-Laurent.

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Chaque fois c’est la même chose. Les mauvaises habitudes reviennent. Ça commence par une fois de temps en temps et ça se termine toujours dans le fond d’une ruelle sombre derrière un conteneur de dépanneur avec un gros baggy dans mes poches et une bouteille de Jones bleu dans ma main gantée. Je garde tout pour moi. Pourquoi partager avec mes proches? IL NE LE MÉRITENT PAS… Et n’apprécieraient pas autant que moi de toute façon. Ce serait du gaspillage.

Tranquillement ces délicieuses bestioles moelleuses deviennent le centre de ma vie et chaque minute de mon existence est un combat pour ne pas plonger la tête première dans le rack coloré près du caissier. La première bouchée est toujours la meilleure. C’est celle que je regrette encore, depuis la toute première dans les toilettes d’un bar sur St-Laurent.

Addiction, tu es la pire des maladies. Achève-moi s.v.p.. Qu’on me retrouve mort avec la petite pelle de plastique qui self-distribue les oursons multicolores toujours dans les mains. Des raisins acidulés dans la bouche. Une pognée de Life-Savers dans les mains.

Le nom était trompeur Zeus! Elles ne m’ont pas sauvé la vie ces auréoles sucrées.

Je pensais avoir affaire à des Skittles au goût prononcé de cannelle, qui s’apparenterait drôlement à de simples « petits coeurs », mais ce dont j’ai été transporté dans une toute autre dimension. Le « sweet heat » ici est bel et bien du piquant de type « sauce piquante » ou « buffalo ».

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Les Skittles sont dans une classe à part. C’est un bonbon oui, mais de très petit format. C’est la réplique fruitée au clash des titans entre M & M’s et Smarties. Ceux brutes chocolatées étaient trop occupés à se battre pour se rendre compte que tranquillement dans son coin, David préparait une petite merveille gommée. Des petites gommes fruitées rondes entourées d’une coquille de gomme-laque marquées au fer de la lettre S. Elles ont fait leur entrée sur la planète en 1973 et ont en produit plus de 210 millions par jour, donc plus de 75 milliards par année. C’est probablement plus que le nombre de gouttes de pluie qui tombe sur Montréal en 10 ans. Probablement.

J’ai un respect infini pour ces friandises et surtout pour leur marketing récent, qui fait croire en la magie et donne le goût de transformer ses parents, ses amis, son patron, sa table de chevet et toutes les autres affaires qui font chier de temps en temps en Skittles. Par contre, je dois dire que jamais de ma vie j’en ai acheté. J’en vole à mes enfants dans leur citrouille d’Halloween, j’en ai à l’occasion dans ma loge quand les promoteurs ne connaissent pas l’existence des jujubes et des fois y’a un guignol qui en a et qui m’en déverse dans le creux de ma main que j’utilise en guise de bol pour recevoir ma portion/potion quotidienne de fruits.

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Les Américains adorent ajouter du piquant à leur vie sans aide sociale et c’est pourquoi je vous présente aujourd’hui les Skittles Sweet Heat. Je pensais avoir affaire à des Skittles au goût prononcé de cannelle, qui s’apparenterait drôlement à de simples « petits coeurs », mais ce dont j’ai été transporté dans une toute autre dimension. Le « sweet heat » ici est bel et bien du piquant de type « sauce piquante » ou « buffalo ».

Vous avez bien lu, des Skittles piquant comme un Bloody Caesar bien relevé.

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Dans le domaine du bonbon, la couleur, le design et la texture sont vraiment très importants. J’ai été totalement charmé par les couleurs tropicales des friandises. Des teintes de jaune, orangé et rose font des Skittles piquants une palette extrêmement attirante qui fait penser à un mix entre une aurore boréale et un toucan. Les fruits représentés sont: la mangue, le citron, le melon d’eau, la fraise et l’orange. J’ai eu un gros coup de coeur pour le melon d’eau au niveau des habiletés individuelles, mais dans une petite poignée mixée, la salade de fruits exotique que forment ces 5 goûts est tout à fait adéquate. J’ai ressenti le bonheur au niveau gustatif avant d’être surpris par le choc thermique du piquant qui m’attendait au détour.

Mes genoux ont lâché. Je suis tombé sur le sol, les yeux au ciel pour peut-être apercevoir un glimpse du Dieu des saveurs qui a donné la recette magique de ces Skittles à un scientifique né sous une bonne étoile.

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Ce n’était pas de la vulgaire cannelle, oh non! À ma première bouchée, j’ai pensé avoir fait une erreur et j’ai regardé l’emballage ( fond noir au lieu du traditionnel rouge des Skittles de base ) pour m’assurer que ça disait bien que c’était piquant. Alors que mes yeux parcouraient l’emballage à la recherche d’un trésor caché, je l’ai ressenti. Le piquant m’a frappé. Premièrement au niveau du palais. Ensuite la gorge, pour se terminer vers l’arrière de la langue. Comme un bon vieux Tabasco. Pendant que je me régalais en admiration devant cette fusion improbable, j’ai ressenti aussi un piquant au bout de la langue. Exactement à l’endroit utilisé par les anglophones pour faire le fameux « TH » si peu maîtrisé par les francophones, spécialement ceux d’Europe qui transforment ce TH en Z.

« Ze best band in ze world is Aerosmiz. »

Mes genoux ont lâché. Je suis tombé sur le sol, les yeux au ciel pour peut-être apercevoir un glimpse du Dieu des saveurs qui a donné la recette magique de ces Skittles à un scientifique né sous une bonne étoile.

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C’est exactement comme boire un Bloody Caesar bien épicé, mais tu remplaces les tomates (pires fruits) par les fruits dans les Fruit Loops.

Je suis resté couché par terre et j’ai réfléchi. Pourquoi ne pas créer un Bloody Caesar à saveur de fruits de Fruit Loops ? Ou encore, pourquoi ne pas ajouter le goût de vodka ( et peut-être même l’effet ) à ces Skittles cosmiques ? On nous parle sans cesse des jujubes de weed. Pourquoi ne pas créer les jujubes à la vodka ?

Je brainstormais avec Dieu. Ouvrant ainsi un espace-temps potentiellement infini. On pourrait enfin atteindre des saveurs à l’échelle du cosmos, s’ouvrir sur l’éternité et le temps du mythe, réinterpréter les grandes traditions religieuses pour les vulgariser à travers les fruits synthétiques, ou dessiner un espace du sublime dans la confrontation avec le mystère de la nourriture substantielle.

10/10