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BOUFFE DES STATES: ON ESSAIE LA BARRE HERSHEY GOLD – PEANUTS & PRETZELS

Hugo Mudie teste des produits dénichés dans les plus obscurs temples de la grignotine « made in USA ».

Par
Hugo Mudie
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Hugo Mudie, inventeur de la pouzza(fusion entre la poutine et la pizza) et Grand-Duc du glutamate met son expertise au profit des lecteurs d’URBANIA dans cette série où il testera pour vous des produits dénichés dans les plus obscurs temples de la grignotine de niche made in USA. Voici BOUFFE DES STATES.

Cette semaine, il s’attaque à la mystérieuse barre Hershey Gold; Peanuts & Pretzels.

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Si y’a une catégorie de nourriture que j’ai consommée de façon décroissante de la tendre enfance à la molle vie adulte, c’est définitivement la barre de chocolat. Avant d’être conscient du sombre monde des calories vides, je pouvais facilement me clencher une petite Snickers à 14h entre une game de Punch Out et une séquence de slapshot dans le net dans le rond-point en rollerblade. Aujourd’hui à l’aube de la quarantaine, la barre de chocolat se consomme généralement par l’intermédiaire de la chaudière en forme de citrouille laissée sur le top de mon fridge à l’année, pour entreposer les bonbons de chaque Halloween et ceux que mes enfants reçoivent en extra de temps en temps lors d’une fête d’amis, d’une visite chez des grands-parents ou lors d’une célébration de fête alternative, comme Pâques, la St-Valentin ou encore la Semaine du mac n’cheese de Montréal. Ces friandises, volées par impulsivité quand les kids dorment, sont souvent plus petites que celles en dépanneur. Tout comme les regrets de les consommer en regardant un énième épisode de Walking Dead, en tentant de rendre les épisodes récents aussi captivants qu’à l’époque du Gouverneur par l’ajout de sucre pur dans mon système.

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Cette semaine, j’ai plongé les dents dans une Hershey Gold, Peanuts & Pretzels. Si je comprends bien l’emballage, la palette (à ne pas confondre avec le bout inférieur d’un bâton de hockey, d’un ramassis de vulgaires planches clouées ensemble ou du chanteur prénommé Owen) n’en est pas une de chocolat comme tel, mais se révèle plutôt être faite de crème caramélisée, ce qui lui donne l’appellation GOLD. C’est aussi la cause de sa couleur « couleur peau », terme utilisé autrefois, surtout dans le domaine du dessin de bambins caucasiens, mais bien évidemment banni aujourd’hui par la police des mœurs et du langage. A priori, je n’ai pas été charmé par cette couleur. J’aime que ma barre de chocolat soit brune, foncée, luisante.

J’aime qu’elle soit fière de l’être aussi.

Je mange de moins en moins de nourriture brune et j’aime que mes friandises chocolatées demeurent dans ces tons, pour ne pas semer la confusion, pour garder les choses comme elles sont.

J’ai donc fermé les yeux et j’ai pris un petit rectangle entre mon pouce et mon index pour l’enfiler oralement.

À la première bouchée, j’ai eu l’impression de croquer dans un bâtonnet de beurre et j’ai été repoussé. Je ne déteste pas cette forme de graisse animale comme telle, mais je n’ai jamais eu l’envie d’en manger directement.

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À la première bouchée, j’ai eu l’impression de croquer dans un bâtonnet de beurre et j’ai été repoussé. Je ne déteste pas cette forme de graisse animale comme telle, mais je n’ai jamais eu l’envie d’en manger directement. Comme tout le monde, par contre, j’ai déjà été déjoué par un gros chunk de beurre, le prenant pour un simple morceau de cheddar. Une déception presque aussi dégoûtante que le visionnement de Rocky 5.

J’ai gardé l’esprit ouvert en reprenant une bouchée un peu plus massive. À ma grande surprise, cette fois-ci, j’ai compris. Les saveurs se sont identifiées tranquillement dans l’étendue de ma bouche pour créer un mariage impressionnant et gratifiant.

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J’ai eu la vive impression d’avoir enfin découvert la façon de ne manger que l’intérieur d’une rondelle de Reese sans la précision chirurgicale nécessaire pour libérer la pâte de beurre de « pean » de son enrobage chocolaté.

Le salé du pretzel et de l’arachide combiné au gout de caramel et de douce crème m’ont envahi, comme la première puff de weed que j’ai pris derrière le cabanon de mon ami Simon à Repentigny, sous l’influence de sa grande sœur Karine.

Par la suite j’ai pris une gorgée de café. Un honnête cappuccino au lait d’amande. Les parfums se sont clarifiés. Le salé du pretzel et de l’arachide combiné au gout de caramel et de douce crème m’ont envahi, comme la première puff de weed que j’ai pris derrière le cabanon de mon ami Simon à Repentigny, sous l’influence de sa grande sœur Karine. En écoutant du Me, Mom & Morgentaler. J’étais pas gelé, mais je faisais semblant. Au moins j’avais fait mon fond.

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J’étais prêt pour la prochaine aventure. J’étais prêt pour fumer à la bouteille et écouter du Cypress.

L’expérience culinaire ne fait que commencer. Les possibilités que les palettes de choco ( ou caramel ) m’offrent sont infinies. Ce n’est qu’une question de temps avant que je tombe dans le grignotage sérieux. Passer d’un consommateur récréatif à un véritable addict.

8.5/10