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Bouffe des states: La barre de chocolat à la pizza all dressed de Dylan’s Candy Bar
Cet été j’ai passé une semaine à Chicago à marcher 10 km par jour en essayant d’oublier mes douleurs dorsales en m’amusant avec ma famille, m’empêchant par le fait même de juste popper une oxycontin chaque matin, seule potion qui soulage véritablement mes maux multiples qui sont reliés à mon physique peu flatteur et non à mon auto-rejet de la vie sociale entre bipèdes n’habitant pas mon domicile.
Chicago n’étant pas un truck stop du New Jersey, j’ai dû utiliser mon radar de grignotin expert ( google ) pour retrouver des produits de qualité dans le domaine du snack de comptoir-caisse et du « heille as-tu gouté à ça? » pour vous, chers lecteurs en quête de sensations et de scandales post-SLĀV .
En marchant vers l’ouest sur le Magnificient Mile ( grosse artère commerciale de magasinage longue haleine ) j’ai eu la chance de croiser, dès le début de notre périple, le Dylan’s Candy Bar. Le paradis des bonbons. J’me suis tout de suite senti projeté dans la version moderne de Charlie et la Chocolaterie. J’avais enfin l’impression que l’expression anglaise « like a kid in a candy store » avait du sens.
Parce que dans tout autre circonstance n’impliquant pas des bonbons, ça me fait chier de l’entendre.
Exemple :
-Dude, j’suis allé au Peluso avant le potluck chez Julien, c’est fou le nombre de bières qu’y a là bas.
-J’avoue que toi, en tant que fan de micro-brasseries, tu devais tripper pas pire…
-J’te dis … Like.a.kid.in.a.candy.store!
Cringe. Poings qui se serrent.
Fin de notre amitié.
***
Chez Dylan’s Candy Bar, mon cerveau a vite été dans l’impossibilité de loader le nombre de trucs cool qui s’offrait à mon champ de vision. Tsé le genre de place où tu te rends compte après un boutte que les néons c’est des Mister Freeze géants avec un dispositif qui diffuse la lumière à travers. Quand c’est le temps de payer tes achats impulsifs, tu vois qu’à la caisse c’est carrément Fido Dido qui travaille. Le vrai. Y’est rentré là en 1996 pis à part 2-3 contrats de nostalgie par année, il est gérant de la section suçonnerie bio/sans-allergène.
Tsé le genre de place où tu te rends compte après un boutte que les néons c’est des Mister Freeze géants avec un dispositif qui diffuse la lumière à travers.
Tu te retournes vite et tu vois un enfant couché sur le dos qui fait juste tirer le dispositif-poignée (fait de jujubes bananes) vers lui pour faire couler une pluie de bonbons qui ressemble carrément à des pierres précieuses de toutes les couleurs du monde, mais qui sont finalement des Nerds géants. Ça lui coule dans la bouche et il rit. Il est bien. Libre.
Ses parents le regardent avec amour. Le temps et les problèmes de santé n’existent pas entre les murs du Dylan’s Candy Bar.
Bref, je m’attendais définitivement à trouver un chef d’œuvre de fusion entre sucre et gras à faire saliver les crudivores les plus convaincus.
Ce que j’ai trouvé m’a scié les jambes. Deux chainsaws. Juste en haut du genou.
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Une barre de chocolat belge ( ?! ) à la pizza All-Dressed. J’adore la pizza. Je n’ai presque rien contre les barres de chocolat (voir chronique précédente sur Hershey Gold), mais la fusion entre les deux me semble l’idée la plus farfelue depuis l’élection de Réjean Houle comme DG des Canadiens. Ce n’est pas parce que notre Peanut était un attaquant fiable et responsable des deux côtés de la patinoire qu’il est qualifié pour gérer l’équipe de hockey la plus prestigieuse de l’histoire du sport. C’est un peu la même chose avec la pizza. C’est pas parce que la pizza est fort probablement une des cinq affaires les plus cool à manger sur la planète qu’elle se qualifie pour être une saveur de palette de choco. Disons que mon préjugé était énorme. Presque exactement le même que celui que j’avais par rapport à ma passe VIP pour Osheaga la fin de semaine passée. Ça l’air cool comme concept, mais c’est sûr que c’est inutile finalement.
J’avais raison.
Dès la mise en bouche, le goût n’était pas clair. Comme l’utilité de cette criss de passe.
J’ai cru avoir un aperçu de la possible qualité du chocolat, mais j’ai vite compris qu’il n’y avait ici aucune tendresse dans la substance chocolatée. Une vulgaire barre granuleuse de type « chocolat de scout ».
VIP à Osheaga.
Le pepperoni gâche la pizza et il a aussi gâché la barre de chocolat déjà atrocement mauvaise.
Le premier parfum à se rendre à mon cerveau fut celui de la sauce tomate. Un fort relent de sauce de tomate de qualité C-, très similaire à la sauce qu’on retrouve dans un Pizza Hut près de chez vous post-2002. Une présence de l’origan beaucoup trop prononcée et une absence de sucre qui fait ressortir direct dans le nez l’acide de la tomate molle. Ensuite est venu le pepperoni. Déjà, dans le domaine de la pizza non-fusionnée, je trouve que le pepperoni gâche totalement la saveur. En plus d’être une slice d’animal pas trop claire, son goût se repend sur le reste des ingrédients pour faire oublier le délicieux fromage fondu et la tendre pâte. Le pepperoni gâche la pizza et il a aussi gâché la barre de chocolat déjà atrocement mauvaise.
Suite à ce plongeon dans la médiocrité culinaire, je me suis noyé. J’ai essayé de faire aller mes bras et mes jambes tel un Schnauzer nain qui va chercher une balle dans le lac Memphrémagog, mais il était trop tard. Mon palais était ruiné pour la journée. J’ai pris un bouillon de pepperoni et deux tasses de sauce infecte du Pizza Hut. Même l’énorme bouée de sauvetage de faux chocolat belge granuleux n’a pas empêché mon corps de sombrer sous l’eau. J’ai coulé au fond du lac et je l’ai enfin vu, le monstre du lac Memphrémagog. Il était là. Gros et laid, gluant et vicieux. Aminci par des mois d’ermitage. Traqué. Affamé.
Il me regardait couler et suivait mon regard de ses grands yeux de Pierre-Élliot Trudeau. J’avais peur. J’allais mourir deux fois.
Mais il ne voulait pas de moi. Il ne voulait pas me manger. Même sous l’eau, je puais l’indigeste barre à la Pizza de chez Dylan’s Candy Bar.
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