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Bob l’éponge (et son défunt créateur Stephen Hillenburg) m’ont empêché de devenir humoriste.
Petit, je vivais dans un petit village sur le bord de la Yamaska. À St-Jude, le câble se rendait mal, pis c’était encore plus compliqué pour internet. Dans le temps, on ne parlait pas encore de créer un réseau de fibre optique à la grandeur de la province ou d’éventuellement rendre les télécommunications plus accessibles.
Jusqu’à mes 11 ans, on pognait 4 postes à la maison. Mettons 5-6 si on compte ceux qui grichaient trop pour être écoutés convenablement.
Je me souviens par contre qu’avec ma sœur et mon frère, on trippait quand on allait chez mes grands-parents parce qu’eux avait le câble et qu’on pouvait, pour une fois, écouter Teletoon et Vrak. Une genre de gâterie qu’on devait consommer avec modération et qui rendait impossible toute tentative de suivre une série télé.
À 11 ans, on est partis de St-Jude en direction du 450, soit Ste-Julie. Rendu là, c’était possible d’avoir le câble et c’est donc à ce moment que j’ai découvert une série qui allait changer mon humour au grand complet. Pis je parle pas de Le Cœur a ses raisons ou de la malheureusement oubliée Legendre idéal.
Avant de découvrir Bob l’Éponge, je disais inlassablement à tout le monde que j’allais devenir humoriste dans la vie. Je répétais non-stop les mêmes mauvaises dad jokes, souvent héritées des carnets de notes universitaires de mon père.
Avant de découvrir Bob l’Éponge, je disais inlassablement à tout le monde que j’allais devenir humoriste dans la vie. Je répétais non-stop les mêmes mauvaises dad jokes, souvent héritées des carnets de notes universitaires de mon père. Ça restait de l’humour particulièrement de base. Et c’est rien contre mon père, qui reste l’une des personnes les plus drôles que je connaisse!
On s’entend que Bob l’Éponge aura jamais été la plus grande source de gag de qualités, mais c’est l’héritage de la série que je trouve particulièrement intéressant. Alors que l’on se parle vraiment d’une série pour enfants, avec des gags souvent très premier degré, il se dégageait du mood général une absurdité fascinante dont trop peu d’autres séries faisaient preuve à l’époque. On y mélange des références à de la pop culture et parfois même à l’actualité américaine, sans toutefois rater le but premier de divertir ou tomber dans le mauvais goût, comme d’autres séries qui ne fonctionneraient plus aujourd’hui, comme Johnny Bravo.
Si j’ai découvert Bob l’Éponge sur le tard, il reste que la série aura su me marquer profondément, comme beaucoup d’autres milléniaux, et éventuellement devenir un point de ralliement culturel important pour ma génération. On n’a qu’à remarquer la quantit é de memes produits à partir d’images des différents épisodes des premières saisons pour s’en rendre compte.
Si j’ai découvert Bob l’Éponge sur le tard, il reste que la série aura su me marquer profondément, comme beaucoup d’autres milléniaux, et éventuellement devenir un point de ralliement culturel important pour ma génération.
Même les films, s’ils n’étaient pas égaux, auront su témoigner de cette volonté d’explorer des nouveaux territoires et de plaire autant aux jeunes qu’à leurs parents. Pensons simplement à la scène de David Hasselhoff dans le premier, ou aux références totalement assumées aux Avengers dans le second.
Hier, le créateur de Bob, Patrick, Carlos, Sandy et Mr Krabs s’est éteint. À l’instar de Stan Lee, son œuvre continuera de perdurer sans lui, notamment à travers les millions de memes de milléniaux qui se seront approprié l’humour absurde de son personnage.
Merci à cet homme qui m’aura fait rire avec une simplicité et une imagination désarmante. Son oeuvre m’a d’ailleurs tellement complexé par rapport à mes propres capacités humoristiques que j’ai définitivement renoncé à me lancer dans l’humour. Pis c’est tellement pas grave.