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Black Panther fracasse bien plus que des records de box-office

Wakanda Forever.

Par
Perrye-Delphine Séraphin
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Black Panther a fracassé plusieurs records au box-office depuis sa sortie, brisant clichés et fausses conceptions sur son chemin.

Jusqu’à tout récemment (et même actuellement, si je suis honnête), les gens influents d’Hollywood ont hésité à miser sur les femmes et les personnes de couleur, en particulier dans les grosses franchises comme le Marvel Cinematic Universe.

Oh, man! They were wrong.

Le succès massif de Black Panther n’est pas sorti de nulle part. Il arrive après plusieurs décennies où l’industrie cinématographique empêchait la visibilité et la représentation des acteurs et des personnages minoritaires. Le public racisé était donc plus que prêt à se voir à l’écran.

Voir du nouveau monde

Pour les blancs, le concept de représentation est acquis. Il existe des milliers et des milliers d’œuvres complexes dans la culture populaire, qui racontent leurs histoires. Cependant, les images et les récits liées aux Noirs ont toujours été stéréotypés ou inexistants. Certes, Black Panther n’est qu’un film, mais le royaume de Wakanda représente une utopie construite autour d’une idée de liberté, de fierté et de sécurité non colonisée. Il permet également à un public noir de se voir représenté à l’écran comme des héros et des personnages multidimensionnels.

Certes, Black Panther n’est qu’un film, mais le royaume de Wakanda représente une utopie construite autour d’une idée de liberté, de fierté et de sécurité non colonisée.

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Black Panther est le premier superhéros noir de Marvel Cinematic Universe en plus de 20 ans, mais surtout, il est le premier superhéros non blanc (ou non white-passing) en tête d’affiche. Pendant les deux années de battage publicitaire qui ont suivi Captain America : Civil War, le superhéros «wakandien» est devenu un symbole de l’inclusion et de l’empowerment pour son public racisé.

Des femmes noires à l’écran, et pas n’importe lesquelles

C’est toutefois l’impact des femmes de couleur qui a retenu mon attention tout au long du film (#TeamNakia).

J’ai vu des personnages nuancés qui dépeignent des versions positives et fortes de la féminité noire, sans tomber dans les clichés comme « l’impertinente amie noire » ou la « femme noire du ghetto ». Je peux enfin voir des femmes comme moi et cette visibilité n’a pas de prix.

La question du colorisme

Outre la représentation de genre, le colorisme est un enjeu réel dans les communautés noires du monde entier. Il est particulièrement répandu à Hollywood, en ce qui concerne les types de femmes noires qui jouent des rôles principaux dans les films ou qui sont mises en nomination pour des prix. Les femmes noires aux teints clairs ont indéniablement plus de succès dans l’industrie du divertissement, et c’est un changement rafraîchissant de voir des femmes à la peau plus foncée prendre le contrôle du récit dans un film.

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Est-ce que c’est assez?

Certains disent que ce n’est pas qu’un film qui résoudra tous les problèmes d’Hollywood. Et même si c’était vrai, ce serait une erreur drastique pour l’industrie cinématographique que de revenir à son statu quo établi après un succès aussi colossal.

Cette authenticité dans Black Panther est une déclaration puissante sur ce que cela signifie de parler directement aux spectateurs noirs dans un espace grand public.

Le film, célébré pour ses contes captivants, son panafricanisme, sa noirceur indéniable devant et derrière la caméra et ses personnages masculins et féminins complexes et intéressants, n’a pas fini de faire jaser.

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Cette authenticité dans Black Panther est une déclaration puissante sur ce que cela signifie de parler directement aux spectateurs noirs dans un espace grand public.

Cependant, comme l’a dit Kwame Ture, « la visibilité n’est pas synonyme de pouvoir ».

Les Noirs se heurtent encore à des taux d’incarcération élevés, à des brutalités policières, à une éducation insuffisante, à des revenus plus faibles, à des taux de chômage élevés et vivent dans des quartiers défavorisés caractérisés par des « ghettos ».

Par contre, pour ceux d’entre nous qui se sont battus pour trouver des représentations multifacettes de nous-mêmes, voici un récit qui brise les stéréotypes et change les perspectives de demain.