Logo

Bibi Club : entre « beats » et bébés

La vie d’artiste en tournée peut être rude et pourtant, le groupe Bibi Club décide de la vivre avec leurs enfants.

Par
Billy Eff
Publicité

Plusieurs mois après sa sortie, le premier album de Bibi Club, Le soleil et la mer, continue de cartonner. Ils ont eu des dates un peu partout dans le monde depuis, commencent même à se faire découvrir par un public plus large; décidément, le groupe a le vent en poupe. Une situation qui peut être houleuse à naviguer, même pour des artistes chevronnés comme Adèle Trottier-Rivard et son partenaire, en musique comme dans la vie, Nicolas Basque. Surtout quand, comme le groupe, on a trois enfants à la maison!

« Après avoir transporté les synthés, je porte mon bébé »

Pour un duo de parents, Bibi Club ont sur scène de l’énergie à revendre. Normal, quand on regarde leur CV! Les plus érudits d’entre nous au niveau de la scène locale connaissent Basque pour son travail avec Plants and Animals, tandis qu’Adèle a passé plusieurs années à accompagner sur scène et en studio des artistes comme Philémon Cimon et Ludovic Alarie.

Publicité

Après un premier EP en 2019, c’est leur album paru l’an dernier qui fait connaître leur style particulier de dream pop, bien infusé d’influences new wave et post punk à des Québécois, rapidement conquis. Cette année, l’objectif est de visiter le monde.

« Pour nous, le challenge de plus, c’est qu’on a des enfants, ce qui demande une certaine logistique », explique Nicolas au sujet de leur tournée. « On est vraiment chanceux, on a des grands-parents et de la famille qui aident. La dernière tournée qu’on a faite passait par le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, et on a décidé d’amener notre plus jeune. C’était 45 jours de tournée et c’était vraiment riche et intense, comme expérience. »

Publicité

Quand je rencontre Bibi Club dans leur loge, on sent que le groupe est à un moment charnière dans son histoire. On est au Saguenay, au festival La Noce où le groupe se produisait. Quelques jours plus tard, le duo s’envolera pour Londres; un périple-express où il aura la chance d’ouvrir pour Blonde Redhead, l’un des groupes préférés d’Adèle.

« En tournée, au niveau humain et émotif, tu es confronté à toi-même, souvent dans tes pires défauts. C’est de mélanger le travail et la famille, mais c’est vrai que c’est très riche, comme expérience », estime Adèle, dont la sœur a agi à titre de baby-sitter durant cette tournée.

Publicité

C’est d’ailleurs la joyeuse marmaille chez eux qui aurait inspiré le nom du groupe, ‘Bibi’ étant un sobriquet qu’Adèle aurait l’habitude d’utiliser pour ceux qu’elle aime. « Le ’Bibi Club”, c’est notre clan. C’est les enfants, oui, mais c’est aussi notre famille et nos amis, notre petite communauté. Il y avait quelque chose de positif et inclusif dans le nom qui nous plaisait. »

Créer un cercle vertueux

Cette inclusivité est d’ailleurs au cœur de ce que le duo souhaite faire de différent, avec ce projet. « Même au niveau de notre équipe, on est assez proche. On veut que tout le monde soit bien, qu’ils aient de l’espace pour donner des idées; elles sont toujours les bienvenues. On essaie d’entretenir une certaine bienveillance, de travailler le plus possible avec les mêmes personnes, souvent des femmes parce que c’est quelque chose qui compte pour nous. Malgré le fait qu’on soit un duo, il y a une communauté qui s’est formée autour de ce projet. »

Publicité

Dès son retour de Londres, c’est direction le Festival d’été de Québec et puis Le Festif, pour le couple! De nouvelles dates ont été annoncées au Québec et en Ontario à l’automne et on pourrait peut-être même s’attendre à de la nouvelle musique d’ici la fin de l’année. Mais à travers tout ça, on espère quand même qu’ils trouvent un peu de temps pour respirer.

« C’est super nourrissant, toutes les expériences qu’on a vécues récemment, et on dirait qu’on a besoin de sortir de la musique et de composer pour continuer d’avancer. En ce moment, on se sent hyper inspirés par la nouvelle musique qu’on fait, alors on veut vraiment aller au bout de ça. Mais je nous souhaite quand même une semaine sans rien faire! », lâche en riant Adèle.