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Benjamin Rochette et Jean-Michel Péloquin ne sont pas les meilleurs surfeurs au monde, loin de là. Mais avec la nouvelle série OuiSurf, diffusée sur Évasion, ils risquent de devenir les surfeurs les plus célèbres au Québec!
Comment un Québécois devient un surfeur?
Benjamin : J’ai commencé, comme bien des Québécois, par le snowboard et le skate. Arrive un moment où tu atteins un certain niveau en snow, où c’est difficile d’aller plus loin. Il faut s’exiler dans l’ouest canadien, aller dans des montagnes compliquées, où ça coûte cher. Tant qu’à ça, en vieillissant et en découvrant les joies du voyage, tu réalises que tu es aussi bien de dépenser ton argent dans des surf trip en Asie que dans des snow trip dans l’ouest!
Jean-Michel : Au début, j’étais attiré par ce sport parce que je ne connaissais aucun québécois qui surfait, je trouvais donc ça cool et exotique et inaccessible… J’ai commencé à surfer dès mon premier voyage, j’ai toujours été un amateur de « boardsports » j’ai tout fait les sports de planches qui existent. Ça allait de soi que je me mette à surfer dès que je serais assez vieux et que je gagnerais suffisamment d’argent pour voyager. En revenant de ce voyage, je « flashais » des photo de moi avec ma planche sur la plage comme un vulgaire poser mais j’étais même pas foutu de me lever debout…
OK, mais comment vous avez appris?
Jean-Michel : Après mon premier séjour en Indonésie un an plus tard, j’ai compris que j’allais surfer pour le restant de mes jours. C’est un sport magique qui te permet de te dépasser et de te tenir en « shape », mais ça va aussi plus loin que ça. Quand tous les éléments sont là, ça touche au spirituel et c’est des sensations indescriptibles qui durent souvent plus que l’instant. C’est pas surprenant qu’on soit tous accros.
Benjamin : À partir de 2005, j’ai un ami qui a ouvert un resort de surf au Salvador. Par une suite de circonstances, il m’a offert de devenir son partenaire, à organiser des voyages de surf. Je connaissais pas grand chose là-dedans et je me sentais imposteur. Alors, les premiers mois, j’ai consacré énormément de temps à apprendre le surf. C’est de l’essai/erreur. Il faut être très orgueilleux et ne pas se laisser abattre. C’est frustrant de commencer un sport à zéro quand on est déjà pas mal bon en skate ou en snow. Mais la clé, c’est vraiment de passer beaucoup de temps à essayer. Ça m’a pris trois mois pour être à l’aise, pour être capable de lire l’océan.
Et comment est-ce que cette nouvelle passion est devenue une émission de télé?
Benjamin : Au Salvador, on a commencé à organiser le Québec Open, une compétition de surf pour les Québécois. Chaque jour, je filmais les participants, et on mettait les vidéos sur internet. Ça avait beaucoup de succès. C’est là que je réalisé qu’il y avait peut-être plus d’intérêt qu’on pense pour le surf au Québec. Et comme j’ai la passion des voyages, de la vidéo et du surf, éventuellement, ça s’est imposé de soi-même : nous filmer en voyage de surf. On en a parlé à des producteurs, et finalement, y’a des gens qui ont trouvé que c’était une bonne idée d’envoyer deux épais chercher des vagues à l’autre bout du monde.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile pendant le tournage?
Benjamin : Justement, c’est ça : trouver des vagues! On a été partis pendant 3 mois, mais on avait seulement 4-6 jours par destination (incluant les transports, le décalage horaire, dormir et manger). Il ne restait vraiment pas beaucoup de temps pour trouver des vagues. Quand tu pars pour 2-3 semaines au même endroit, t’as beaucoup plus de chances d’en trouver. Sur 6 jours, c’est un coup de dés.
Jean-Michel : Le fait de ne pas savoir ce que tu fais pendant 90 jours en voyage, c’est cool, mais en tournage, improviser dans des conditions extrêmes dans des pays étrangers, c’est fucking exigeant et insécurisant. Surtout que Benjamin, Parish (réalisateur/directeur-photo) et moi, on se donnait beaucoup de pression parce qu’on voulait performer à tous les niveaux et ramener un show de télé béton. Donc on était souvent à bout de forces, et fragiles tels de jeunes écolières!!! hahaha! En tout cas, pour ma part!
Quelles ont été vos destinations préférées?
Jean-Michel : J’ai eu des moments jouissifs aux Galápagos, au Costa Rica, au Pérou, comme j’en ai eu pendant le tournage aux Philippines, au Sri Lanka et en Indo par exemple. J’ai pas de spot préféré, ça dépend de trop de facteurs. Pour moi, les meilleurs surftrips ne sont pas nécessairement ceux durant lesquels tu surfes le plus.
Benjamin : Il y en a plusieurs. Le Japon, parce qu’il y a une énergie spirituelle très spéciale et parce que ce n’est pas une destination de surf très populaire au Québec. Les Philippines, parce que c’est le paradis terrestre du surf. Il faut prendre plein de petits vols internes et de petits bateaux pour se rendre. C’est pour ça que ça va rester méconnu. Le Sri Lanka, pour le décor semi-désertique semblable à la brousse africaine. Toute une surprise.
Entre collègues de voyage, ça se passait comment??
Jean-Michel : Ben et moi, on est complètement différents. C’est un hyperactif qui ne prend jamais de break. C’était difficile par moment. Je suis quelqu’un de très bien tout seul, qui, aussi surprenant que ça puisse paraitre, aime bien s’effoirer et lire un bouquin. C’était juste très difficile d’avoir de l’intimité, des moments relaxes…
Benjamin : Jean-Michel est un très bon ami. On a les mêmes passions pour le surf et les voyages, mais quand on passe 24 heures sur 24 ensemble, il y a des frictions, c’est inévitable. Il faut apprendre à comprendre l’autre; à lui laisser de l’espace.
Et avez-vous eu des « rapprochements »?
Benjamin : LOL. C’est certain qu’on était deux hommes célibataires en voyage…On a eu des belles rencontres, mais on avait un travail à faire. On était là pour filmer des épisodes. C’est la vie d’un voyageur : tu rencontres des personnes, mais à ta prochaine destination, plus le temps passe et plus tu les perds de vue…
Jean-Michel : Une fois, j’ai donné un bec sur la bouche à une fille. Hahaha!
Ne manquez pas OuiSurf en Asie
Tous les jeudis à 21h sur Évasion
Plusieurs rediffusions.