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Voilà qui fait un excellent résumé de mes contrariétés de la dernière semaine : Batman (The Dark Knight Rises) et le vol de mon vélo. Les deux éléments se rejoignent d’une manière étonnante.
D’abord, la minute mélodramatique :
Le vol d’un vélo est toujours un événement d’une tristesse certaine. Mine de rien, on s’attache à ces petites bêtes-là! Quelques minutes et il s’en était allé, mon joli vélo-poney. J’ai d’abord cru à une farce ou une fugue; mais les vélos s’enfuient rarement de leur plein gré. Je le sais, je l’ai googlé.
Mais pourquoi diable voler un Écovélo (de l’année, quand même) bleu poudre, si ce n’est que pour faire pleurer la gentille fille qui en est propriétaire? C’est rustre et méchant. Et ce n’est certainement pas pour revendre les pièces. Si oui, tu vas être déçu en crisse, Monsieur le voleur.
Eh puis de toute façon, tout le monde sait que les voleurs de vélos sont des communistes. Comme ça :
Et pour ce qui est de Batman…
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Étant donné que les communistes bafouent les libertés, mangent les enfants et ne vont pas à la messe, Batman devrait définitivement les châtier. Voilà.
The Dark Knight RiZZZZzzzzzzzzzzz
Après tout, les voleurs de vélos communistes/les anarchistes sadiques avec des gros pétards au plutonium, même combat, non?
Ah! Comme il est vilain, ce Bane qui répand le chaos et l’anarchie à Gotham City, en paralysant les forces de l’ordre et en plongeant les citoyens dans la méfiance et la terreur!
Allez, Batman! Sors de ton puits et viens arracher sa tuyauterie faciale à ce gros sadique de Bane, pour restaurer l’ordre civil et triompher humblement, à l’abri des regards.
Ces quelques lignes résument amplement le synopsis du film.
Franchement, s’il y a un tour de force avec le Dark Knight Rises, c’est d’avoir réussi à l’étirer sur 2 heures et 44 pénibles minutes.
L’auteur et essayiste suisse Roland Jaccard a un jour énoncé cet aphorisme qui résume parfaitement ce que j’ai pensé de ce navet monumental:
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S’étendre sur un sujet est une forme certaine d’impolitesse.
Tu dis, Roland? Je me la répétais en boucle dans le cinéma.
Blockbusters
The Dark Knight Rises
Les deux plus récents Batman ont été encensés, après tout. Et pas seulement par des quiches, au contraire!
J’étais donc prête à du POW! et du BADABOUM, à des totons, à des muscles, à des chars volants impossibles …
Mais en contrepartie, je m’attendais à ce que ces désagréments filmiques (à mon sens) soient compensés par la profondeur des personnages, par l’intrigue, par les rebondissements et la subtilité des références…
Si seulement…
Il aurait fallu avertir quelqu’un sur la production que le nombre d’explosions à l’intérieur d’un film n’en fait pas la qualité…
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Certes, plusieurs personnes ont tenté une analyse plus théorique du film. Mais même si certaines se sont avérées très intéressantes, je suis d’avis qu’elles dépassent et idéalisent largement le film livré.
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Autrement dit, faut tirer fort en crisse sur la perruque pour en arriver là. À mon avis, on intellectualise ce film à partir de ce qu’on suppose qu’il aurait dû être…
Mais dans les faits, ce sont 164 minutes de dialogues bébêtes dénués de toute subtilité, de coups de feu et de longueurs qu’on atténue avec une surcharge musicale.
L’intention était peut-être brillante, mais le rendu est d’un ennui mortel et d’une vulgarité quasi insultante.
Alors qu’on s’attendait à l’apogée de la trilogie batmanesque, on obtient « un film destiné aux préados dont le quotient intellectuel ne dépasse pas celui d’un biscuit Pépito », pour reprendre les mots du critique Marshall Fine. Le biscuit Pépito, je l’ai ri pendant 5 bonnes minutes.
Toujours est-il que si Batman est pas foutu d’être pertinent dans son propre film, il pourrait au moins venir servir une leçons aux bums qui volent des vélos sur le Plateau Mont-Royal.
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