Barbie te vend du rêve

La marque Mary Kay vous connaissez ? Fort probable que non. Ces produits cosmétiques ne sont pas vendus sur les tablettes et ils ne bénéficient d’aucune publicité. C’est un peu comme Avon et Tupperware, mais en beaucoup plus girly.

Si vous les connaissez, c’est que vous avez eu une conseillère en soin de beauté indépendante Mary Kay super-heureuse-et-choyée-par-la-vie-en-jupe qui est venue dans votre jolie demeure ou chez votre amie pour vous présenter ces merveilleux produits.

Bon, bon, bon. Le point n’est pas «est-ce que les produits sont bons ou pas». Là n’est pas la question. Ça ne me dérange pas qu’elle porte une jupe non plus. En fait oui, elle est obligée, ça me dérange (c’est la féministe en moi qui parle).

Ce qui me dérange c’est la propagande féminine/Barbie/rose bonbon. Je sais qu’il y en a partout. J’ai 20 ans et je dois déjà me mettre de la crème pour ne pas rider. OKAY je peux l’accepter. Mais la stratégie de vente Mary Kay me fait mal au cœur, c’est presque une secte.

Chaque conseillère peut en recruter d’autres pour avoir des bonis et monter dans la hiérarchie, question de se rapprocher de sa Cadillac rose (je ne niaise pas). Pour que tu veuilles toi aussi devenir une Barbie avec ta Cadillac rose un jour, elle t’explique comment il est merveilleux de faire partie de la famille Mary Kay. Sérieusement, je pense que TOUT LE MONDE serait plus heureux sur Terre en étant conseillère beauté indépendante Mary Kay. Elles ont les valeurs à la bonne place. Certaines ont laissé leur emploi stable. On a perdu une infirmière pour ça. Comme si le système de santé n’allait déjà pas assez mal comme ça. Il y en a une qui a perdu son mari et ensuite, elle est devenue conseillère. Le comble de la malchance est arrivé, elle a perdu ses deux enfants. Un signe du destin qu’elle dit. Mary Kay est devenue sa famille.

Ce n’est pas tout ! Elles organisent des séminaires vraiment l’fun en robe de soirée. « Osez rêver » qu’ils disent dans la revue de Mary Kay. Comme les valeurs de la marque sont à la bonne place, il est écrit : « Songez à préparer et à congeler des repas d’avance qu’ils pourront apprécier en votre absence ». La fondatrice Mary Kay Ash était entreprenante et féministe, mais semble-t-il que son mari n’était pas capable de faire à souper. Une autre perle : « Laissez des mots « d’amour » partout dans la maison pour que votre mari et vos enfants les trouvent et sachent que vous pensez à eux ». Il devait être inquiet aussi.

J’aimerais bien croire que la vie est rose bonbon comme jadis dans ma maison de Barbie quand j’avais 7 ans, et que l’argent pousse dans les arbres.

Or, je sais que c’est faux et que je ne l’aurai pas ma Cadillac rose.