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Aux 18 % d’indécis

Par
Pascal Henrard
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Vous êtes près d’un cinquième de la population à ne pas savoir pour qui vous allez voter mardi prochain. Ce sont les sondages qui l’affirment. Et 56 % des gens pensent qu’il faut se fier aux sondages. Un sucre? Deux laits? Noir? Cappuccino? Filtre? Déca?

Le matin, vous êtes sans doute du genre, après avoir fait la queue pendant cinq minutes, à hésiter encore entre l’espresso que vous allez prendre sur place ou le latte que vous allez emporter. Non seulement, si la tendance se maintient, vous bloquez le reste de la population, mais vous faites en plus perdre de l’argent au barista qui attend votre commande.

À gauche? À droite? Tout droit? Au carrefour, vous tergiversez quand la lumière est verte pour finalement virer à gauche sans clignotant alors que c’est interdit entre 7 heures et 22 heures.

Vos hésitations créent des embouteillages et peuvent causer des accidents.

Quand est-ce que vous allez enfin vous décider? Dimanche, au chalet? Lundi, en regardant une dernière fois les nouvelles à la télé? Mardi, juste avant d’entrer dans le bureau de vote? Derrière le petit carton ridicule, au moment de faire la croix à côté de la photo que vous allez trouver la plus sympathique?

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Ce ne sont pas les accusations de plus en plus ésotériques de Jack l’incorruptible Duchesneau ou les contradictions entre Doc Barrette et son chef Legault qui vont vous faire changer d’avis! Vous n’allez pas commencer à considérer voter pour Jean Charest parce que, le pauvre, avec le petit diplôme d’avocat qu’il a, il aura plus de mal à se trouver une job le 5 septembre que Jean-Martin Aussant qui, lui, est bardé de diplômes et d’expérience professionnelle! N’imaginez pas que d’ici le 4 septembre on parlera de sujets qui vous importent comme la crise étudiante, la culture ou l’environnement. Et ne me faites pas croire que vous êtes indécis parce que vous avez honte de voter pour le Parti Vert ou un candidat de Marque-sans-nom. Il n’y a pas de honte à voter pour qui vous voulez. À part peut-être pour l’ADQ-bis ou le PLQ, mais ça, vous le savez déjà.

Si vous hésitez, c’est sans doute parce qu’avec tout ce que vous avez entendu, vous avez peur que la CAQ passe entre les craques ou que le PLQ soit réélu tout corrompu qu’il est parce que vous avez, lâchons le mot, di-vi-sé le vote. Vous hésitez donc entre voter avec votre tête ou voter avec votre cœur.

Mon conseil : votez avec vos couilles!

On ne change pas le monde en votant pour le moins pire, aussi injuste soit le système électoral. On n’envoie pas de message clair à une clique de politiciens vieillissants en votant d’une main et en se bouchant le nez de l’autre.

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Vous trouvez peut-être qu’à l’instar des chaînes de fast-food, vous avez trop le choix. Pourtant, en vous informant sur les programmes de chaque parti, vous verrez que leurs intentions sont claires. Je sais qu’on ne peut pas se fier à des intentions et encore moins à des promesses, surtout de politiciens. Mais, à l’heure actuelle, c’est tout ce qu’on a trouvé pour aider l’électeur à faire son devoir.

Si vous n’avez vraiment pas le temps pour vous faire une idée, vous avez bien 300 secondes pour écouter ce soir les 5 chefs essayer de vous convaincre sur RDI.

Et si d’ici mardi vous hésitez encore, allez voir ce que vous inspire dans votre circonscription le site votestratégique.com réalisé par une belle brochette de citoyens généreux et conscients des enjeux dans un système où les voix qui comptent ne sont pas forcément les voix qu’on additionne.

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En attendant, 18 % d’indécis, c’est quand même mieux que les 42 % de gens qui ne sont pas allés voter en 2008.