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Autochtones 101 : 5 choses basiques à connaître (puisqu’on ne nous apprend rien à l’école)
Parlez des Autochtones à un non-Autochtone et c’est probablement un mélange de culpabilité, de peur de l’inconnu et de cigarettes cheap qui lui traverseront l’esprit. On dirait que tout le monde veut une réconciliation et de meilleures conditions de vie pour les Autochtones au Canada, mais que personne ne sait par où commencer.
En juin dernier, j’ai eu la chance de voyager avec des amis autochtones (sur un brise-glace) pour discuter de réconciliation avec le Canada. Pour Jeff, Ojibwé d’Onigaming «lorsqu’ils voient des autochtones qui souffrent, j’aimerais que les gens se rappellent de notre Histoire et l’origine de nos problèmes plutôt que de se dire «encore un Indien saoul».» Et pour Mélanie-Rose, Aninshnaabe (et fière francophone!) de Sudbury «il ne va jamais y avoir un moment de l’Histoire qu’on va identifier comme La Journée de la Réconciliation. Mais je crois que chaque individu, en lui-même, doit trouver la réconciliation et faire du mieux qu’il peut afin d’entrer en contact, de comprendre et d’accepter tous les gens autour d’eux.»
Encore trop de Canadiens ignorent encore ce qu’il s’est passé dans les pensionnats autochtones.
Alors, commençons par la base de la base: faire connaissance. À l’école, on nous offre autant d’éducation sur les peuples autochtones que d’éducation sexuelle: un beau gros NADA. Encore trop de Canadiens ignorent encore ce qu’il s’est passé dans les pensionnats autochtones. Si vous ne connaissez pas la différence entre un Innu et un Inuit ou que vous n’avez jamais entendu parler de la rafle des années 60, ce petit lexique est pour vous. (Et pour l’éducation sexuelle, demandez à Julie Lemay).
1. ¿Cómo Te Llama?
«Indien»? Premières nations? Jean-Claude? Vous n’êtes pas sûr de comprendre qui est qui? Pas de problème. En discutant avec des amis autochtones, j’ai réalisé un petit schéma simple pour vous expliquer tout ça. (Et ça m’a donné une excuse pour faire du bricolage.) Comme vous voyez, tous les termes ne sont pas interchangeables. Un Inuk, ce n’est pas un «Indien ».
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* En ce qui concerne les Inuits, ce sont leurs cousins les Yupiks qui demeurent encore en Russie. Les Inuits du Québec parlent l’inuktitut, mais d’autres groupes inuits parlent l’inupiaq, l’inuktun, ou encore le groenlandais.
Pour aller plus loin, je vous invite à lire le guide terminologique de l’Organisation nationale de la santé autochtone, ou à demander à la personne à qui vous parlez comment elle s’identifie!
2. Les Pow-Wow
Chaque été, des communautés partout en Amérique du Nord organisent de gros partys qui mettent à l’honneur l’identité autochtone. On y mange, on y danse, on y jase spiritualité, on y réaffirme sa culture avec fierté, ou bien on y découvre celle des autres nations. Ne soyez pas timides, ces fêtes sont ouvertes à tous.
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3. L’exercice des couvertures
En cherchant sur Internet, on peut parfois trouver près de chez soi une occasion de participer à l’exercice des couvertures. Debout sur des couvertures qui symbolisent le territoire, les participants (autochtones et non-autochtones) revivent l’histoire coloniale du Canada, la dépossession territoriale des peuples autochtones ou le pillage de certaines ressources naturelles. Au fur et à mesure des traités et des guerres, on plie les couvertures jusqu’à n’avoir plus que la place de se tenir debout. C’est un bon moyen de comprendre l’histoire autrement que dans les livres habituels qui glorifient les grands explorateurs et en oublient des bouts. On comprend aussi le clivage culturel entre le rapport à l’espace des Européens (on peut posséder la Terre) et celui des Autochtones (on doit s’en occuper).
Dans les années 1960, le gouvernement du Canada a retiré des milliers d’enfants autochtones de leur famille et les a vendus à des familles blanches américaines et européennes, dans un but d’assimilation culturelle. Avec les pensionnats autochtones, la rafle des années 1960 fait partie d’un génocide culturel institutionnalisé qui n’a été reconnu que récemment par les gouvernements canadiens. À date, seul le gouvernement du Manitoba a présenté ses excuses.
Jusqu’en 1996, des dizaines de milliers d’enfants autochtones ont été arrachés à leur vie et placés dans des écoles-pensionnats souvent gérées par des institutions religieuses, encore une fois dans le but de les assimiler à la culture dominante blanche. Des milliers d’enfants sont morts à cause des mauvaises conditions sanitaires (le taux de mortalité y était 5 fois supérieur qu’au reste du Canada), des milliers d’autres ont subi des violences physiques et sexuelles, et les séquelles psychologiques du déracinement forcé se font toujours sentir après plusieurs générations.
On ne peut malheureusement pas changer le passé. Mais nous avons chacun la responsabilité de nous renseigner et de comprendre comment nous en sommes arrivés là aujourd’hui. Rester dans l’ignorance, ce serait perpétuer l’abus qui a lieu depuis le début de la colonisation. Si vous voulez apprendre 5 nouvelles choses basiques sur les autochtones, n’hésitez pas à les demander en commentaire, ou bien faites vos propres recherches.