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12 morts et un paquet de blessés dans une salle de cinéma remplie de jeunes gens excités de voir un des films les plus attendus de l’année. Le carnage a été orchestré par James Holmes, un jeune homme de 24 ans seulement. Chaque lecture d’histoires se rapportant à la tragédie me tirent des larmes très lourdes. J’essaie donc de rationnaliser un peu, quant au motif du meurtrier, à son état d’esprit, à la peine de mort, aux familles touchées et au contrôle des armes à feu de chez nos voisins du sud. Ce sera un court billet, le sujet me bouleverse beaucoup mais je devais en parler.
On ne tue pas de sang froid de cette façon à moins d’être gravement malade psychologiquement, c’est évident, mais ça n’excuse pas le geste du tout. La violence observée ici dépasse l’entendement. Me vient tout de suite en tête l’idée de la peine de mort. Le fameux débat, dans lequel je croyais m’être positionné solidement.
Finalement non, je suis un peu perdu. Je considère qu’aucun être humain ne devrait avoir le pouvoir de vie ou de mort sur les autres, en aucun cas. En revanche, si on m’annonçait qu’une balle perdue s’est logée dans la tête de James Holmes et lui a enlevé la vie, j’pense que ça m’dérangerait pas. En même temps, si on m’offrait une arme et qu’on m’envoyait très loin dans une forêt, par exemple et que je pouvais faire ce que je veux de l’homme, je n’oserais jamais appuyer sur la gachette. D’autre part, si le gars crevait, j’aurais pitié de lui. J’aurais mal pour l’humain qu’il est, en dessous de sa condition. Mais aussi, s’il quittait la vie, j’me dirais que ça fait une erreur de moins sur la planète. Je sais pas, c’est rushant. J’suis content de pas avoir à prendre de telles décisions et d’écrire pour gagner ma vie, c’est vraiment plus relax.
Vous feriez quoi, vous?
Dans un monde idéal, personne ne meurt dans des circonstances aussi atroces et les gens vont chercher de l’aide lorsqu’ils sentent que tout bascule dans leur vie. De cette façon on évite un Guy Turcotte, un James Holmes et un tas d’autres drames reliés à ce genre de troubles. La peine de mort n’est pas nécessaire, mais la réhabilitation se peut, aussi.
Dans ce monde-ci par contre, j’ai peine à y croire. Comment on réhabilite un gars qui a tué 12 personnes? C’est pas comme un alcoolique qui a arrêté de boire, qu’on reçoit dans un cours de FPS en secondaire 5 et qui nous fait rire malgré les tatouages qu’il a dans le visage. C’est un tueur. Mais j’suis qui, pour juger, anyway.
Mais y’a du bon.
Ce que j’ai aimé, dans les récents évènements entourant le drame, c’est de voir la compassion des gens envers les familles et les victimes. De voir qu’on a préféré se tourner vers les bons sentiments envers les bonnes personnes, plutôt que vers la haine du jeune homme.
De voir aussi qu’on lève le voile sur des sujets tabous et qu’on parle de la maladie mentale. Que l’on doit faire plus que ce qu’on fait déjà pour aider et qu’on doit le faire non par peur de se retrouver devant une situation semblable à celle d’Aurora mais par intérêt pour les humains qui souffrent de conditions mentales terriblement accablantes.
Et de grâce, voisins américains, est-il vraiment nécéssaire de permettre la vente libre de fusils d’assaut dans les Wal-Mart, à la portée de n’importe qui? Ça sert à quoi? Qui a besoin d’une mitraillette qui, avec les bonnes balles peut traverser des moteurs de char à deux cents mètres? Ton deuxième amendement a été adopté en 1787, on a évolué depuis. Bien hâte qu’un président mette ses couilles et défie la NRA, lobby puissant en faveur du port d’armes à des moyens de «défense» ou de loisir.
J’offre mes plus sincères condoléances aux victimes et à leur famille, j’encourage les gens en détresse à parler, à demander de l’aide et j’implore les gens de leur répondre ou de les orienter, du moins. Faut se tenir ensemble, si on veut passer à travers notre époque et donner à l’humain une chance de plus de s’élever l’esprit.